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Christelle Scharff : "Mobile : Dakar est en avance"

mardi 19 juin 2012

Christelle Scharff a contribué mi-2011 au lancement des réunions Mobile Monday à Dakar. Cette professeur franco-américaine explique pourquoi le Sénégal est le pays d’Afrique francophone le plus dynamique dans les applications mobiles.

Jeune Afrique : Comment passe-t-on de New-York à Dakar ?

[Christelle Scharff : En 2008, j’avais écrit à un certain nombre d’universités africaines pour créer un programme de développement d’applications pour les mobiles et celle de Thiès m’a répondu. Mon objectif était d’apporter un enseignement du mobile qui répond à des besoins locaux. Nous avons par exemple créé une application, primée par Nokia, destinée aux artisans et leur permettant de faire leur comptabilité pour connaître leurs bénéfices. Elle présente l’avantage de fonctionner sur des téléphones très simples que les gens possédaient déjà et que beaucoup utilisent encore aujourd’hui. 

Ce programme universitaire consacré au mobile existe-t-il toujours ?

Oui, MobileSenegal s’est même étendu à d’autres universités à Saint Louis, Dakar...

Quel est le concept de Mobile Monday ?

L’idée est de permettre à la communauté de professionnels du mobile de se rencontrer, d’échanger, qu’il s’agisse de développeurs, d’opérateurs, d’enseignants, de régulateurs... Le premier rendez-vous a été créé en Finlande en 2000 par Jari Tammisto. Désormais les Mobile Monday existent dans 80 pays et fédèrent 45000 membres. Tous les lundis, au moins dix Mobile Monday se déroulent dans le monde.

Qui anime le rendez-vous dakarois ?

C’est le fruit du travail de plusieurs personnes : Alex Grouet, responsable du développement Afrique francophone de Google, Jean-Marie Preira, professeur à l’école supérieure multinationales des télécommunications, Bababar Ngom, ingénieur de recherche à l’Université Cheikh Anta Diop, Karim Sy créateur du Jokkolabs (incubateur, ndlr), Mame Goumba Mbow, ingénieur informaticien et programmeur sur Iphone, Assane Seck co-fondateur de la société Celtouch et moi-même.

Comment cela se passe-t-il ?

Nous nous réunissons - entre 35 et 40 personnes - pour échanger autour d’un thème. Le premier rendez-vous a été consacré au mobile money avec une intervention de Laurent Kiba, chef du département Mobile Payment à Orange Sénégal. Le deuxième a accueilli l’organisation Tostan pour aborder l’utilisation des technologies mobiles par les ONG et la troisième, qui a eu lieu le 4 juin dernier, a débattu autour de la M-Agriculture avec un représentant de l’US AID. A l’issue de la réunion, un post est mis en ligne sur le blog http://mobilemondaydakar.org (pour le moment seul le compte rendu du premier rendez-vous est disponible, ndlr). Dakar bénéficie d’un écosystème complet avec notamment la présence du haut débit mobile et d’incubateurs. 

Peut-on voir le Mobile Monday comme un think tank produisant des plaidoyers ?

En quelque sorte. Après les opérateurs, la prochaine étape pour Dakar sera d’intégrer le régulateur à nos réflexions. Nos travaux sont par ailleurs transmis au quartier général de la communauté qui produit chaque année des rapports sur l’évolution du secteur, notamment en Afrique.

Dakar est-elle une ville particulièrement dynamique dans le domaine du mobile ?

Effectivement, on cite souvent en exemple des pays comme le Kenya, l’Ouganda, l’Éthiopie, le Nigeria, l’Afrique du Sud. Mais il ne faut pas oublier le Sénégal en Afrique francophone. Je reviens par exemple du Bénin où les choses sont moins avancées. D’ailleurs les BarCamps (ateliers et événements autour des applications mobiles) organisés à Dakar depuis 2009 leur ont servi d’inspiration pour organiser leur propre événement l’an dernier.

 Comment expliquez-vous ce leadership ?

Dakar bénéficie d’un écosystème complet avec notamment la présence de la 3G (haut débit mobile) et d’incubateurs comme le CTIC (structure publique-privée)...  

Est-ce suffisant pour permettre aux développeurs sénégalais de s’exprimer ?

Pas complétement. Pour le moment, je pense qu’il est plus facile pour eux de servir de prestataires aux opérateurs pour la simple et bonne raison qu’il n’existe pas de plateforme permettant de vendre et d’acheter des applications au Sénégal. A défaut, elles sont mises à disposition gratuitement et ne génèrent par conséquent pas de revenu pour leurs créateurs.

Julien Clémençot

(Source : Jeune Afrique, 19 juin 2012)

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