Chiffres 2018 de la Division spéciale de cybercriminalité : La nouvelle terreur des bandits
samedi 30 mars 2019
Créée en 2017, la Division spéciale de cybercriminalité multiplie les gros coups de filet. Les chiffres 2018, dont ‘’EnQuête’’ a eu connaissance, montrent qu’elle s’affirme comme un rempart efficace contre le grand banditisme.
Dans un monde en perpétuelle digitalisation, le grand banditisme n’est pas en reste. Au Sénégal, depuis 2 ans, les bandits de tout acabit ont à qui parler, avec la Division spéciale de cybercriminalité (Dsc). Qui, en 2018, a fait un carton. Cette unité est née, en 2017, de la volonté des hautes autorités policières du pays de faire face à la cybercriminalité. Ses chiffres 2018 montrent qu’elle abat actuellement un travail de titan. L’année dernière, les hommes du commissaire Pape Guèye, Chef de la Dsc, n’ont pas chômé.
Selon nos sources, ils ont reçu, dans leurs locaux, 1 270 plaintes au total. Les enquêtes menées ont abouti au déferrement au parquet de 146 personnes dont 14 femmes pour diverses infractions. Il s’agit majoritairement de Sénégalais (97) pour 49 étrangers (Nigérians, Sierra-Léonais, Maliens, entre autres). Les délits les plus réprimés sont accès frauduleux, vol de données informatiques, atteinte spécifique aux données de la personne, traitement de données à caractères personnels, chantages, escroquerie, diffamation, extorsion de fonds et association de malfaiteurs.
Récemment, la Dsc a frappé de grands coups. Elle a éventé une affaire de piratage de banques dans plusieurs pays de l’espace de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). En réussissant à mettre la main sur les 7 membres du gang qui avaient réussi à détourner la bagatelle de 500 millions de francs Cfa. Dans cette affaire, des mouvements de chèques suspects signalés dans plusieurs établissements bancaires des pays de la Cedeao ont poussé la Dsc à entrer en action. Plus récemment, elle a mené d’une main de maitre l’enquête sur l’attaque informatique à la Banque de Dakar (Bdk). Celle-ci a permis de mettre aux arrêts un cambiste établi au marché Sandaga. De gros calibres, actuellement en fuite, sont aussi activement recherchés par la police. Il s’agit de trois directeurs généraux de sociétés privées très connues.
Nouvelles menaces
En outre, nos sources font état, depuis un certain temps, d’une campagne de mails frauduleux adressés en masse, donnant faussement l’impression qu’ils sont personnellement destinés à soi. Les plus en vue sont les mails qui donnent l’impression que la boite email de la victime a été piratée, puisque l’émetteur correspond à l’adresse mail de la victime. Alors qu’en réalité, il s’agit simplement d’une manipulation informatique, parce que la victime n’a pas été piratée, encore moins filmée.
Pour faire face à ce type de piratage, qui est sur le point d’atteindre des proportions inquiétantes, il urge de prendre certaines précautions pour se protéger de ce type d’attaque. Il est conseillé, selon nos interlocuteurs, de pas répondre aux emails de ce genre, de ne jamais payer le montant, de changer régulièrement les mots de passe, tout en privilégiant les caractères spéciaux, de désactiver la webcam ou la couvrir, histoire de ne pas être filmé à son insu. Enfin, il est conseillé de mettre à jour son système d’exploitation et l’anti-virus. Nos informateurs conseillent aussi aux victimes de ce genre d’attaque de porter plainte.
Cheikh Thiam
(Source : Enquête, 30 mars 2019)