Cheikh Tidiane Mbaye, Directeur général de la Sonatel « Ce qui s’est passé, c’est une catastrophe, c’est quelque chose d’inadmissible »
lundi 9 août 2010
Le Directeur général de la Sonatel, Cheikh Tidiane Mbaye s’est prononcé sur les remous qui secouent son entreprise. Au sortir, hier d’une rencontre au Sénat, il est revenu sur les perturbations dans le secteur des télécoms de jeudi dernier et ses conséquences, notamment la menace de sanctions financières brandies par l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp).
Reussirbusiness : M. le Directeur, qu’est-ce qui explique votre présence aujourd’hui au Sénat ?
Cheikh T. Mbaye : On a répondu à l’invitation de la Commission ad hoc sur les licences. Nous avons donné notre point de vue qui était très court. En fait, les attributions de licences Sentel et Sudatel ne nous concernait pas puisqu’il s’agit de concurrents que nous avons accueillis. Nous avons collaboré pour que l’installation de ces deux sociétés se fasse dans les meilleures conditions. Ce qui est d’ailleurs rare dans la sous-région.
Reussirbusiness : Et qu’avez-vous dit dans l’affaire Global Voice ?
Cheikh T. Mbaye : Dans l’affaire Global Voice, je ne dirais pas grand-chose. C’est pour dire que le traitement de cette affaire est en cours. Je suis convaincu que nous avons tous les mêmes objectifs, nous sommes tous amoureux de notre pays, nous voulons tous un Sénégal émergent. Nous considérons que les infrastructures, notamment les équipements de télécoms font partie des conditions d’émergence de notre pays. Nous sommes tous fiers de cette société et donc nous trouverons des solutions. J’en suis convaincu, grâce à des entretiens comme ça une solution sortira dans l’intérêt de notre pays.
Reussirbusiness : Mais cela n’empêche que le jeudi dernier, les travailleurs ont manifesté leur opposition par une journée morte...
Cheikh T. Mbaye : Ce qui s’est passé, c’est une catastrophe. Ce qui s’est passé entre jeudi et vendredi, c’est quelque chose d’inadmissible et j’en profite pour présenter tous nos regrets à nos clients pour les désagréments qu’ils ont subi. il se trouve que le personnel de la société est aujourd’hui désemparé, il est très inquiet et il a commis l’erreur de ne pas relever les dérangements. Il a été inadmissible de croiser les bras et de laisser les dérangements se propager progressivement et de ne pas les relever.
Reussirbusiness : Sommes-nous à l’abri d’une telle situation à l’avenir ?
Cheikh T. Mbaye : Quand je suis rentré, j’ai tenu une réunion avec les syndicats. Et à chaque chose, malheur est bon. Les syndicats ont pris l’engagement dorénavant, quels que soient les mouvements sociaux qui pourraient avoir dans le futur que les techniciens chargés de la supervision ou qui occupent des positions stratégiques, ne croiseront jamais les bras. Ils feront toujours leur travail de manière à ce qu’à tout instant la continuité du service puisse être assurée. C’est une situation qui ne se reproduira plus. c’est l’engagement formel qui a été pris par les syndicats.
Reussirbusiness : Doit-on, dans ce cas, s’attendre à des sanctions chez les syndicalistes ?
Cheikh T. Mbaye : A l’heure où je vous parle, nous n’avons pas encore les preuves qu’il y a eu un acte volontaire. On n’a pas relevé des dérangements. Je n’imagine pas d’ailleurs des Sonatéliens, qui sont des patriotes qu’ils sabotent ou mettent en cause l’intégrité des équipements qui leur ont été confiés. C’est quelque chose qui est inconcevable.
Reussirbusiness : Êtes-vous en mesure de faire face aux éventuelles sanctions de l’Artp ?
Cheikh T. Mbaye : Dans les cas d’interruption de services, la loi prévoit une mise en demeure. On a reçu une mise en demeure que nous avons reçu après que le service ait été rétabli. Cette mise en demeure, elle nous dit : « Je vous ordonne de rétablir le service et vous nous faites un rapport d’incident ». Et le rapport d’incident est en cours.
Reussirbusiness : Mais on parle quand même de 16 milliards de francs Cfa d’amende...
Cheikh T. Mbaye : Je ne comprends pas qu’on parle d’amende. Le texte est clair, s’il y a un incident, on vous met en demeure et au bout d’un certain temps, pour régler le problèmes. Le problème a été réglé avant même qu’on la reçoive.
Reussirbusiness : Et que dites-vous de la plainte des associations consuméristes ?
Cheikh T. Mbaye : Cette plainte sera instruite par l’Artp. Mais il faut savoir que les associations de consommateurs ne peuvent pas déposer de plaintes au Tribunal. Ce qu’il faut savoir, c’est que le réseau ce sont des équipements et il peuvent tomber en panne. Dans le passé, on a eu des pannes qui ont été plutôt bien gérées, celle-là ne l’a pas été du fait du mouvement d’humeur du personnel.
(Source : Réussir, 9 août 2010)