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Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2015 > Novembre 2015 > Cheikh Fall : « La révolution digitale est une chance pour l’Afrique »

Cheikh Fall : « La révolution digitale est une chance pour l’Afrique »

dimanche 8 novembre 2015

Portrait/Entretien

Considéré comme l’une des stars de la blogosphère africaine, le blogueur et cyberactiviste sénégalais Cheikh Fall, 33 ans, très actif sur les réseaux sociaux, n’est aujourd’hui plus à présenter. Initiateur de la plateforme Sunu2012, pour permettre aux citoyens de mieux contrôler la démocratie dans leur pays, il a remporté de multiples prix pour son implication dans le développement du continent via ses blogs. Il revient pour Afrik.com sur son parcours.

« Les populations africaines ont toujours été trop en avance par rapport à leurs politiques ! ». Le ton est d’ores et déjà donné par l’activiste et blogueur sénégalais Cheikh Fall, basé dans la capitale sénégalaise, Dakar, qui estime qu’il est temps que les Africains prennent leur destin en main.

Son sourire facile et sa simplicité déconcertent. Sans compter sa maîtrise de la langue de Molière qu’il manie à sa guise, sous une plume acerbe, qui ne fait pas l’unanimité, surtout quand il s’agit de critiquer la mauvaise gouvernance africaine. En Afrique, il n’y a pas un blogueur actif qui ne le connait pas. Père de deux enfants, âgés de huit ans et neuf ans, à à peine 33 ans, le jeune Sénégalais a été de tous les combats pour le développement de la démocratie en Afrique, pour plus de justice et d’équité, ou encore l’amélioration des conditions de vie de la population… De même, quand des blogueurs sont expulsés de leur pays, ou pays d’accueil, il est le premier à le dénoncer. De même, quand les ONG de défense des droits de l’Homme publient des rapports qui épinglent les Etats africains, il est aussi toujours le premier à véhiculer l’information. Des combats qu’il mène à travers son blog, mais aussi les réseaux sociaux Twitter, Facebook. Très suivi par la jeunesse africaine, 5 000 fans sur Facebook, 15 000 folowers sur Twitter, les écrits du jeune homme ne passent jamais inaperçus. « Je tweete à tout moment de la journée », dit-il en riant.

« Un projet comme la création d’un blog peut changer le cours d’une existence »

Sa notoriété dépasse le pays de la Téranga. Il est en effet régulièrement sollicité par des jeunes du continent pour une formation à l’usage de nouvelles technologies. Il est aussi membre du réseau Afriktiviste, ligue africaine des activistes africains, qui organise régulièrement des assemblées sur le continent. Cheikh Fall est aussi consulté par l’UNESCO en tant qu’expert sur la politique des jeunes en Afrique. Ses activités en tant que blogueur lui permettent également de rencontrer de hautes personnalités. Il a également été invité par les Nations Unies, à la Haye, à l’occasion des 100 ans du Palais de la paix, où il a rencontré Ban Ki-moon, le 20 août 2013. A l’occasion de la journée internationale de la presse en Tunisie, il est notamment invité à dîner par l’ancien Président tunisien Moncef Marzouki, le 11 mai 2012.

Malgré cette reconnaissance de son travail, le jeune homme reste humble. « La notoriété m’importe peu. C’est une fierté pour moi d’apporter ma pierre à l’édifice pour le développement du continent. C’est aussi une façon pour moi de montrer aux jeunes du continent qu’un projet comme la création d’un blog peut changer le cours d’une existence ». En plus de sa casquette de blogueur-activiste, Cheikh Fall est chargé de mettre en œuvre la stratégie digitale d’un groupe de presse au Sénégal, depuis mars 2015. Auparavant, il a travaillé, pendant neuf ans, en tant que responsable des programmes à L’agence universitaire de la Francophonie.

« Je devais être sociologue ou philosophe »

Pourtant rien ne prédestinait le jeune homme à travailler dans les métiers du digital. Lui, issu d’une famille aisée, qui a décroché un bac littéraire en étant quatrième de sa promotion. « Je devais être sociologue ou philosophe, car j’avais de très bonnes notes dans ces domaines-là ». Sa passion pour les nouvelles technologies de l’information et de la communication débute au lycée lorsqu’il travaille pour la première fois sur un ordinateur, en 1999, début du boom de l’internet. C’est le déclic. Il comprend alors que le web est un outil de connaissance qui peut changer le cours des choses. Il décide d’en savoir plus sur cet outil, sur l’informatique en général, et se demande même pourquoi il ne créerait pas ses propres informations qu’il partagerait avec le plus grand nombre.

« Le soir, je volais la clé du bureau de mon père pour comprendre comment fonctionne l’ordinateur »

Sa chance aussi a été que son père avait installé un bureau à la maison, doté d’un ordinateur. « Le soir, je voulais la clé du bureau de mon père et je m’enfermais pour étudier l’ordinateur, comprendre comment ça marche. Parfois je le démontais pour maîtriser les différents mécanismes qui lui permettent de fonctionner. Mais je remontais tout aussitôt pour que personne ne se doute que je suis entré dans le bureau. J’étais très curieux et rien ne pouvait m’arrêter », dit-il, esquissant un sourire. Son apprentissage de l’informatique ne s’arrête pas là, le jeune homme qui a soif de connaissances, crée son premier blog, Rayons vert, sur la plateforme Geocities organisée et hébergée par Yahoo. Pour améliorer la présentation de son blog, il apprend le fonctionnement des codes HTML. Grâce à ce site, il décroche, en 2004, le prix du meilleur site web, où il avait même intégré une plateforme pour lui permettre, lui et son cercle d’amis, de discuter en instantané.

Le déclic

C’est en 2006 que Cheikh Fall se considère officiellement comme blogueur, dans le but de créer du contenu en tant qu’Africain et montrer au reste du monde que l’Afrique pouvait aussi avoir ses propres sources d’informations. Il devient peu à peu un véritable journaliste citoyen. Une discussion avec son jeune frère l’incite, en 2012, à​ créer sa fameuse plateforme Sunu2012. « ​Je ne votais jamais auparavant, mon petit frère venait de voter aux élections et je lui ai lancé : « Pourquoi tu votes pour les politiques, ils sont tous pareils, ça ne changera rien ». Il me rétorque : « Je fais mon devoir de citoyen et rien ne t’empêche de voter à ta façon en glissant un bulletin blanc par exemple » ». Une réponse qui sonne comme une révélation pour le blogueur. « Il venait de m’ouvrir les yeux. J’ai alors décidé de créer la plateforme Sunu2012 qui permettait aux futurs candidats des élections d’exposer leur programme afin que les internautes les commentent, les critiquent, et même, si possible, les rectifient. Une façon de leur permettre de s’impliquer dans la vie politique de leur pays et la consolidation de la démocratie pour garantir la régularité d’un processus électoral ».

Un pari réussi. Le projet plaît tout de suite aux internautes. En réalité, il admet qu’il était dans ses cartons depuis 2007. Une fois peaufiné, en 2010, il décide de le présenter à un Forum informel sur l’informatique, avec l’aide de plusieurs blogueurs de son réseau, sur une plage de l’île de Gorée. « Lorsque j’ai terminé mon discours, j’ai été applaudi pendant cinq minutes. A la fin de la présentation, les gens étaient stupéfaits, ils me posaient beaucoup de question sur le projet ». Cheikh Fall invite alors tous les blogueurs du Sénégal à faire vivre la plateforme, qui gagne très vite en renommée. Selon lui, avec « Wade qui n’avait rien compris aux aspirations du peuple et qui a rassemblé des mouvements comme le M23 ou encore Y en a marre contre lui, on s’est vite positionné et on a gagné la confiance des internautes ».

« Le départ de Wade a été permis par une révolution douce »

La plateforme va même plus loin et propose à de jeunes blogueurs de surveiller le bon déroulement des élections et de noter toutes éventuelle irrégularité en instantané, en publiant des images sur les réseaux sociaux pour informer les citoyens de ce qui se passait en temps réel. « Le départ de Wade a été permis par une révolution douce au Sénégal, car pacifique, différente de celle des révolutions arabes qui ont été sanglantes ». Il faut dire que ​Cheikh Fall fait partie de ceux qui ne croient pas aux hommes politiques africains. Il estime que « la politique en Afrique n’est rien d’autre qu’une guerre de position par à rapport à un parti. Donc c’est aux citoyens africains de se positionner au centre pour réclamer leurs droits. Car dans une démocratie, c’est aux citoyens de contrôler le pouvoir qui appartient au peuple. C’est ce que nos hommes politiques n’ont pas compris. Mais avec le développement du digital, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, le citoyen a la possibilité de porter sa voix, car on est très outillé. Cette révolution digitale est une chance pour l’Afrique. C’est aux jeunes Africains de changer les choses ».

« Le pouvoir vend du rêve aux Sénégalais »

Et quand on lui demande ce qu’il pense de la présidence du dirigeant sénégalais Macky Sall, il affirme, laconique : « C’est un échec ». Pour le blogueur, en effet, « Macky Sall est le Président le mieux élu du Sénégal. Tout le monde était avec lui, mais il a commis énormément d’erreurs envers la population, en expulsant un blogueur, il peine à se décider concernant la durée de son mandat, sans compter les coupures d’eau et d’électricité fréquentes ». Cheikh Fall pointe aussi du doigt le Plan Sénégal Emergent (PSE) qui n’a rien donné, selon lui. « Il ne fait que prendre les projets de son prédécesseur qui a au moins réalisé des choses, quoi qu’on dise. Le programme de santé n’est que chimère. De même, la mesure de la baisse des loyers ne marche pas car elle a été élaborée à la va-vite, sans organisation. Or, gouverner c’est anticiper, c’est prévoir, c’est de la méthode et de l’organisation. Et il n’y a rien de tout cela au Sénégal. C’est de la politique politicienne de mauvaise foi uniquement ».

Pour justifier son constat amer de la politique de son pays, il prend en exemple, « récemment l’annonce du lancement de la TNT. Le pouvoir a martelé que depuis le 17 juin, le Sénégal a basculé dans la TNT alors que c’est faux ! Macky sall a même été filmé au palais avec sa télécommande, allumant la télé grâce à un décodeur qu’ils avaient installé pour lui. Sauf qu’aucun décodeur n’a été commercialisé pour que les Sénégalais aient accès à la TNT. Beaucoup de projets de ce genre sont annoncés par le pouvoir, mais en réalité il n’y a rien. C’est une coquille vide ». En fait, « le pouvoir vend du rêve aux Sénégalais. Sauf que ces derniers ne sont pas dupes ».

Assanatou Baldé

(Source : Afrik, 8 novembre 2015)

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