Enseignant, consultant, mais surtout coordinateur de la Plateforme de protection des lanceurs d’alerte en Afrique (Pplaaf), Charles Sanches a un regard critique sur la communication digitale des politiques au Sénégal.
Il a suffi d’une scène pour étaler au grand jour les difficultés de la communication digitale en politique. Lors de sa récente visite au Sénégal, Macron s’adresse à une élève du collège de Hann : « Ça fait combien de temps que vous êtes 28 ? »
La réponse de la jeune collégienne (« Ça fait trois jours ») a déclenché l’emballement des réseaux sociaux numériques où on débattait de la probabilité ou non d’une volonté de « cacher » les réels effectifs de classe du collège estimés à 60.
« Réinventer la communication politique »
« Je crois que cela montre toute la volatilité des réseaux sociaux où les acteurs d’une scène ont eux-mêmes toutes les difficultés du monde à la maîtriser », analyse Charles Sanches.
Pour étayer son point de vue, cet ancien de la cellule de communication du Comité international de la Croix-Rouge à Dakar et également bloggeur fait une mise en perspective : « Un spectateur hors du champ va récupérer un élément hors contexte, et c’est cet élément qui l’emportera sur tout le reste.
Il y a eu tellement d’interprétations sur cette histoire des « 28 élèves », mais les gens préfèrent garder ce qui les intéresse. Il y a un décalage entre une communication institutionnelle qui se veut sérieuse et les utilisateurs des réseaux sociaux qui sont dans l’instantané, l’emballement et l’effet boule de neige ».
Charles Sanches attire l’attention sur la différence entre la communication politique et la communication digitale appliquée à la politique.
Convaincu qu’une présence sur les réseaux sociaux n’est pas forcément synonyme de stratégie digitale, l’activiste pense que la communication digitale en politique au Sénégal est « plus artisanale que professionnelle ».
Développer une stratégie digitale
Deux raisons principales l’expliquent. Premièrement, les politiques ainsi que les structures politiques « n’ont pas compris que Internet et surtout le web 2.0 ont induit des nouveaux comportements des citoyens, potentiels électeurs et électeurs. Les individus sont, aujourd’hui, plus puissants que les institutions ».
Deuxièmement, pour parler de communication digitale, cela suppose, au préalable, « le développement d’une stratégie digitale, avoir des cibles, maîtriser les codes des réseaux sociaux et développer une stratégie de contenus ».
Le bloggeur n’est pas sûr « que les partis politiques aient intégré les métiers du digital dans leurs structures, (car ils continuent) de voir le digital comme quelque chose d’à-côté, de marginal (alors qu’il est) central ».
O. Ba
(Source : Le Soleil, 20 février 2018)
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