Dans un pays où la pagaille fait désormais partie du décor, avec des chauffeurs de car-rapide, « Ndiaga Ndiaye » et de Tata qui n’en font qu’à leur tête, des particuliers qui assimilent la voie publique à leur salon ou jardin, des piétons qui traversent la chaussée n’importe comment...
Le tout avec l’injure à la bouche si, par « malheur », il vous venait à l’esprit de les raisonner, nul doute que le procès du taximan ayant emprunté le passage des piétons à l’occasion des dernières pluies diluviennes, sonne comme une révolution.
Une véritable lame de fond qui ne manquera de causer des dégâts sur les rivages de l’incivisme caractérisé de ces Sénégalais qui n’ont aucun respect pour les autres.
Ces chauffeurs qui se disputent, sans scrupule, le trottoir avec les piétons, auraient pu se tirer d’affaire si ce citoyen, indigné par leur comportement irresponsable, n’avait pas immortalisé ces images de la honte.
Ces comportements d’un autre âge, nous les voyons chaque fois qu’il y a des embouteillages. Les chauffeurs de car-rapides, de « Ndiaga Ndiaye », de Tata et de taxi posent ces actes empreints d’incivisme à longueur de jour, souvent sous le regard médusé d’agent chargé de réguler la circulation.
Les réseaux sociaux qui ont permis l’identification de l’immatriculation du véhicule de ce taximan irresponsable, ont posé un acte de haute portée civique.
Et la réactivité des autorités du ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement qui se sont saisies immédiatement du dossier, est à saluer.
L’annonce du retrait du livret de conducteur des chauffeurs de taxis et leurs poursuites judiciaires, constitue une décision louable et salutaire.
Et tout porte à croire que les autorités veulent se saisir de ce cas comme exemple aux fins de dissuader des comportements similaires.
Bravo. Vivement que pareille mesure s’étende à tous les actes d’incivisme qui doivent être punis avec la même célérité, que le coupable soit marabout, paysan, ministre, député etc...
Les réseaux sociaux doivent continuer ce travail, dans les administrations, les quartiers, les collèges, lycées, universités...
Dans les quartiers où les populations ne dorment plus du sommeil du juste à cause du vacarme des chants religieux où le volume des haut- parleurs est au maximum, des « tane beers » avec le bruit de tam-tams à vous couper le souffle, les réseaux sociaux doivent montrer leur indignation.
Chapeau bas, les réseaux sociaux ! Dieu vous le rendra.
Bacary Domingo Mané
(Source : Sud Quotidien, 19 août 2015)