Changement du label à Sonatel et Alizé : L’intersyndicale dit niet
mercredi 23 novembre 2005
En effet, les leaders de l’Intersyndicale ont révélé hier, au cours du point de presse que depuis bientôt deux ans, France Télécoms mijote un projet qui vise à changer le nom de Sonatel et Alizé pour retenir en lieu et place le label Orange. Pour faire ainsi passer l’opérateur historique du Sénégal, premier en Afrique de l’ouest d’un statut d’institution nationale et sous régionale en une marque commerciale internationale.
L’intersyndicale de la Sonatel composée du Syndicat des travailleurs des télécommunications, de celui des travailleurs de la poste ainsi que celui des employeurs (Syts, Sntpt, Synes) a dit niet à ce projet. Selon Ibrahima Konté, Secrétaire général du syndicat national des travailleurs de la Sonatel (Syts) « il y a un débat en cours depuis deux ans sur autour de ce projet de changement de label au Sénégal. En effet, dans un premier temps France Télécoms a acheté une filiale anglaise qui est appelée orange et, sa préoccupation est de ramener tous ces mobiles à ce label orange. Ce qui risque de poser pour nous un problème d’identité parce que la Sonatel est une institution et ces opérateurs historiques ont le même titre que France Télécoms », a expliqué Ibrahima Konté le leader de l’Intersyndical.
Il a en outre commenté que « l’expertise de France Télécoms contribue bien dans la mondialisation, raison pour laquelle nous en tant que Sonatel, nous lui avons permis d’être là en tant que partenaire et non en tant que propriétaire du parc. Elle n’a alors que 42% des actions. C’est normal alors que nous refusons que le nom Sonatel ne puisse pas disparaître comme ça. Alizé qui est le mobile qui vient de fêter son millionième abonné a fait ces preuves en tant que marque ».
L’autre problème relevé par le syndicaliste, c’est l’arnaque financière caractérisée par les paiements par la Sonatel d’une redevance annuelle appelée Brand fee et du management fee depuis 1997.
Il a souligné que le chantage qu’ils évoquent consiste à dire que France Télécoms ira seule avec la marque orange en Guinée si cette question n’est pas réglée. Et d’ajouter « nous pensons que l’absence de débat interne partie intégrante de la culture de la Sonatel est une attitude de louvoiement de l’Etat, du gouvernement, face à l’incohérence, l’inconséquence et l’outrecuidance d’un conseiller du Président de la République qui viole impunément les idées majeures de la concertations nationale de juillet 2004 ». Il conclu que les conséquences qui peuvent en découler seront entre autres la perte du label et du mérite national au profit d’une réputation française et anglo-saxonne tout comme la perte de toute une culture d’entreprise et de nation qui non seulement n’aura pas été préparée à ce changement mais également fortement marchandisée....
Les syndicalistes sont d’avis que l’opérateur historique français doit être plus modeste et renoncer au Brand et Management fee au profit d’un développement durable des télécoms sénégalaises et ouest-africaines en renforçant son partenariat avec Sonatel ; en pénétrant la sous région.
Aissatou Bâ
(Source : Sud Quotidien, 23 novembre 2005)