Changement de label : La direction de la Sonatel essuie un troisième refus
jeudi 16 mars 2006
Les administrateurs sénégalais viennent de rejeter les conclusions de l’étude du cabinet Interbrand. Commis pour une étude d’éclairage sur le projet de changement de label de la Sonatel et d’Alizé en Orange, le Conseil d’administration de la Sonatel qui s’est tenu le mercredi 22 février 2006, vient de refuser une troisième fois le projet de Rebranding de l’opérateur sénégalais dans la téléphonie, selon un communiqué de l’Intersyndicale de la Sonatel parvenu à notre rédaction, représentée au conseil d’administration par son secrétaire général, Ibrahima Konté. Ainsi donc, le feuilleton Orange se poursuit. Le projet de changement de label de France Télécom, partenaire stratégique qui détient 42 % du capital de la Sonatel, avait fait beaucoup de vagues.
L’Etat, après avoir interpellé le management de la Sonatel sur sa position, sur le Rebranding et ses coûts a décidé de ne donner son accord sur ce dossier que si le projet se fait à coût globalement nul, lit-on dans le communiqué des travailleurs de la Sonatel.
Pour une fois, le management de Sonatel, a donné sa position sur le changement de label au cours de ce conseil d’administration. Selon le communiqué, le Directeur Général interpellé, a estimé d’une part qu’il a besoin du changement de marque pour faire face à la concurrence et au troisième opérateur mais que d’autre part France Télécom doit faire un effort sur les coûts de cette opération.
En effet, selon le cabinet Interbrand, la Sonatel devra verser la bagatelle de plus de 5 Milliards de nos francs soit 60 % de la croissance du chiffre d’affaires de Alize en 2007.
Avec le Management fee global et les experts à payer, on serait à un minimum de 7 à 8 milliards de francs si la Sonatel ne croît pas ; c’est-à-dire l’équivalent du budget de plusieurs ministères sénégalais. Si la Sonatel maintient la moyenne de croissance de son chiffre d’affaires de ces cinq dernières années (à 2 chiffres : 20 %) il faudra multiplier ces 8 milliards par 2. « Une véritable arnaque », s’alarme l’Intersyndicale de la Sonatel qui juge inacceptable le fait que sur les 124 milliards de chiffre d’affaires réalisés par Alizé de 1997 à 2005 Orange n’a aucun mérite puisque n’étant même pas dans France Télécoms durant ce temps-là. « Comment se rémunérer sur une valeur dans laquelle on n’a eu aucune contribution », s’indignent les camarades de Ibrahima Konté qui considèrent que France Télécoms n’est plus Opérateur historique d’Etat du peuple Français mais une multinationale qui soumet toutes ses filiales à une pression de remboursement de son endettement ramené par cette arnaque internationale de 60 milliards euros à 40 milliards de la même monnaie et à la satisfaction de ses gros actionnaires (Banques et autres).
Issa NIANG
(Source : Wal Fadjri, 16 mars 2006)