Centres multimédias communautaires du Sénégal : Les ondes, la toile... et le développement
vendredi 1er juillet 2005
L’Unesco, en partenariat avec l’Agence Suisse pour le développement et la coopération, ainsi que le ministère des Postes, Télécommunications et Nouvelles technologies de la communication, organise un séminaire depuis mardi, dans les locaux du Breda, sur le « Passage à grande échelle des Centres multimédias communautaires (Cmc) ». Six sites sont retenus à ce jour pour développer ces centres forts en technologie : Goudiri (région de Tambacounda), Diaobé (région de Kolda), Ranérou (Matam), Thièl (Louga), Khombole (Thiès) et Sébikotane (Dakar).
Les Cmc appartiennent à un projet de l’Unesco, financé sur des fonds suisses, visant à promouvoir les Nouvelles technologies dans les régions rurales. Une idée directrice : « Réduire la fracture numérique et mettre les Tic au service du développement des communautés pauvres et marginalisées. » Le Cmc, expérimenté également au Mali et au Mozambique, est une structure combinant une radio communautaire et des centres d’accès communautaires à Internet (télécentres, centres de ressources, cyberespaces). Mme Fatoumata Sow, coordinatrice du projet, a expliqué que tous les sites choisis l’avaient été après des études de terrain.
A l’intérieur des centres, des informations sur le développement agricole, la santé, la prévention sur le Sida, l’économie, l’environnement et l’assainissement, la gouvernance locale, le patrimoine culturel et artistique, l’amélioration du statut des femmes, des jeunes et des personnes handicapées seront dispensées aux personnes qui en font la demande. La participation de la communauté est d’ailleurs l’un des points névralgiques de ce projet qui entend rendre responsable, via le multimédia, des populations auparavant marginalisées face à l’information.
Samba Aliou Saou, futur gérant du Cmc de Goudiri, soutient que les informations issues des quotidiens nationaux parviennent avec deux jours de retard dans sa localité. Les stations radios souffrent également d’un déficit de fréquences et « mis à part la radio municipale et Rfi, nous ne recevons pas d’autres stations », regrette M. Saou. Ainsi les populations attendraient beaucoup de ce projet.
Des populations qui ont le plus souvent délaissé l’école trop tôt et cette carence en connaissances pourrait porter préjudice à la bonne marche des Cmc. Un aspect qu’entend contourner Mme Sow par le biais d’information en langue nationales. La coordinatrice du projet de rappeler : « Ces Cmc sont aussi une opération de démocratisation de la communication. »
Guimba Konaté, premier conseiller technique de Joseph Ndong, ministre des Postes, Télécommunications et Nouvelles technologies de la communication, entend promouvoir l’installation de ces structures par l’instauration d’un tarif préférentiel pour les Cmc au niveau de la Sénélec et de la Sonatel.
Pour l’instant, six Cmc devraient s’établir sur le territoire sénégalais au cours des six prochains moins. L’année prochaine, douze Cmc sont d’or et déjà prévus, et six centres devraient suivrent dans deux ans. Tous ces chiffres restent cependant tributaires des premières expériences sur les régions citées.
Simon DONIOL
(Source : Le Quotidien, 1er juillet 2005)