Centre multimédia communautaire : Apporter l’information aux populations de base
mardi 18 octobre 2005
Le projet de passage « à grande échelle » des Centres multimédia communautaires (Cmc) a réuni hier, au siége de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation et la culture (Unesco), les parties prenantes de ce projet qui vise à réduire le gap numérique.
« Le Centre multimédia communautaire (Cmc) a permis aux populations d’accéder à Internet, facilitant ainsi leur communication avec l’extérieur ; il leur a permis de faire des traitements de texte, sans se déplacer jusqu’à Dakar ; il leur a aussi permis d’avoir des informations sur l’Education et la Santé. Bref, le Cmc est un véritable outil de développement ». Alassane Ciss ne tarit pas d’éloges sur les retombées positives du Centre multimédia communautaire de Sébikotane, dont il est l’un des animateurs bénévoles.
Ce Cmc est l’un des six que l’Unesco a installé à travers le pays, en collaboration avec le gouvernement du Sénégal, la coopération suisse et d’autres partenaires. Il en existe aussi à Goudiry, dans la région de Tambacounda, à Diaobé, dans la région de Kolda, à Thiel, région de Louga, Ranérou, région de Matam et enfin à Khombole, dans la région de Thiès. Mais seul ce dernier est « tout à fait fonctionnel », selon Fatoumata Sow, coordinatrice du projet Cmc.
Ce projet vise à rendre accessible l’information aux populations de base. Il est initié depuis 2003 à l’issue du sommet sur la « Société de l’information », tenue à Genève. Il concerne trois pays africains : le Mozambique, le Mali et le Sénégal. Son montant est d’un million de francs suisses (près de 500 millions de francs Cfa), pour chacun des trois pays, entièrement pris en charge par la Coopération suisse. Au total, 50 CMc seront installés sur toute l’étendue du territoire national, à raison de 15 millions de francs Cfa l’unité. Un Cmc comprend un équipement de radio avec un émetteur, 4 à 5 ordinateurs connectés à Internet, une imprimante, un scanner, un appareil photo numérique, une photocopieuse, un téléphone et un fax. C’est donc « un concept novateur qui allie radio et nouvelles technologies ».
L’ultime but des Cmc est de réduire la fracture numérique existant entre le Nord et le Sud, mais surtout entre les villes et les zones rurales d’Afrique. Mais également de réduire la pauvreté. Les Cmc ont été déjà expérimentés en Asie et dans les Caraïbes avec des résultats probants. Ils ont « aidé à surmonter les obstacles liés à la faiblesse des infrastructures et des moyens, à la forte prévalence de l’analphabétisme ».
C’est sans doute la raison pour laquelle le ministère des Postes, des Télécommunications et des Nouvelles technologies de l’information et de la communication apporte tout son soutien au projet Cmc qui « est au cœur de trois préoccupations du Sénégal : le développement des ressources humaines et le renforcement des capacités des populations, la réduction de la fracture numérique et la lutte contre la pauvreté ».
MOUHAMED DIANÉ
(Source : Le Soleil, 18 octobre 2005)