Casamance : les animatrices de radios locales initiées à la technique de témoignage oral
mercredi 4 juillet 2012
Douze animatrices de radios locales de Ziguinchor, de Bignona, de Diouloulou, de Sindian, de Samine et de Sédhiou (Sud) ont démarré, mercredi, un atelier de formation à la technique de témoignage oral, a constaté l’APS.
‘’C’est un format radiophonique innovant qui, au lieu de respecter l’écriture journalistique (pyramide inversée), est plutôt une forme d’interview, pour que des personnes marginalisées puissent exprimer leurs pensées et leurs besoins’’, a expliqué le journaliste Ibrahima Sané qui assure cette formation depuis 2001.
Le projet intitulé ‘’renforcer, grâces aux radios locales, le rôle des femmes dans la recherche de la paix en Casamance, en développant leurs capacités à s’exprimer et à se faire entendre’’, a été lancé mercredi à Ziguinchor.
Cette formation, qui prend fin vendredi, est organisée par l’Institut Panos Afrique de l’Ouest (IPAO), en collaboration avec le Programme gouvernance et paix (PGP) de l’Agence américaine pour le développement international (USAID).
‘’Le témoignage oral s’intéresse essentiellement aux personnes marginalisées à qui on ne donne jamais la parole et à qui on ne demande jamais leur opinion’’, a expliqué Ibrahima Sané.
‘’On a utilisé toute sorte d’outils dans la recherche de la paix en Casamance. Certains outils s’apparentent à de la propagande’’, a rappelé le journaliste, ancien Directeur de Radio Sénégal (publique).
‘’L’intérêt de l’outil, témoignage oral, c’est qu’il n’utilise pas le message de la communication classique. Il procède par comportement pour faire naître le message’’, a expliqué M. Sané.
Le chargé du programme de l’IPAO, Libasse Hane, a souligné que le projet vise à aider les organisations de femmes ’’à jouer un rôle prépondérant dans la recherche de la paix en Casamance’’.
‘’A chaque fois qu’on essaie d’avoir des solutions au conflit, les femmes sont exclues du processus de paix. Le rôles des radios locales sera d’utiliser leur puissance pour amener les femmes à mettre en exergue les difficultés et exactions qu’elles vivent au quotidien’’, a-t-il fait savoir.
(Source : APS, 4 juillet 2012)