Après un an de travail, le Sénégal s’est doté de 27 cartes à l’échelle 200 millième, d’une base de données mise à jour et d’un réseau géodésique. Basé sur des images satellites Spot et Landsat et utilisant les dernières technologies numériques, le projet n’en est qu’aux premiers jalons vers la cartographie à l’échelle 50 millième recommandée par la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) et l’Organisation africaine de cartographie et de télédétection (OACT).
Le ministre Mamadou Seck a vivement remercié, hier, le chef de la délégation de la Commission européenne Manuel Lopez Blanco, à l’ouverture de la journée d’information. Cette journée a été précédée de la remise symbolique des outils indispensables à une bonne planification au représentant des élus locaux. Pour M. Seck, le travail n’a pu être effectué que grâce à l’appui du FED qui a également permis de le compléter par un volet renforcement des capacités pour sa pérennisation. Le directeur des travaux géographiques et cartographiques, Youssou Ndong, a replacé la nouvelle cartographie dans le cadre plus global du Plan de relance et de redynamisation de la DTGC, dont le coût est estimé à 92 milliards de francs CFA. Il a ainsi remercié l’Etat du Sénégal qui a inscrit au budget consolidé d’investissement (BCI 2005) une provision de 85 millions CFA, l’Union européenne qui a financé le présent projet à hauteur de 900 millions CFA, ainsi que tous les partenaires invités, notamment la coopération française, japonaise, canadienne et allemande. M. Ndong a indiqué que le personnel de la DTGC est “ prêt et mobilisé pour relever tous les défis ” pour remplir son rôle.
Un outil indispensable à la planification
Manuel Lopez Blanco a indiqué que ce travail porte sur la réalisation de 27 cartes numérisées, réalisées au 200 000ème, à partir de clichés de précision ; la mise en place d’une base de données ; une nouvelle géodésie à travers le logiciel CIRCE Sénégal ; et le renforcement du niveau technique du personnel pour en garantir la pérennité.
Selon lui, le projet qui vient en appui au Programme sectoriel transport (PAST II) dépasse ce cadre. Car, dira-t-il, “ toute action de développement, qu’elle soit dans le développement de l’agriculture, des transports, de l’énergie, de l’urbanisme, etc., doit être basée sur une planification. Mais une condition préalable à une bonne planification est l’existence d’informations précises et actualisées sur la zone d’intervention ”.
Le ministre des Infrastructures, de l’Equipement, des Transports terrestres et des Transports maritimes intérieurs, Mamadou Seck, a dit que ce travail répond à un double défi : “ la nécessité de la mise à jour régulière des informations et la nécessaire adaptation aux mutations technologiques ”. Ces dernières sont, selon lui, “ devenues incontournables avec l’introduction de l’ordinateur, de l’image satellite, du système de positionnement global (GPS) et des bases de données ”. Relevant les différentes composantes du projet, notamment la révision des cartes et la reprise envisagée de l’ensemble de la cartographie, la base de données vecteur et le nouveau réseau géodésique, Mamadou Seck a salué la contribution des Forces Armées à travers le Haut Commandement de la Gendarmerie nationale et celle de l’Asecna qui ont permis l’implantation de bornes et l’accès et le stationnement à l’intérieur de leurs domaines respectifs. Le ministre de l’Equipement s’est aussi félicité du fait que le projet permette une couverture en 3 ans de l’ensemble du pays, l’utilisation d’images satellites haute résolution et de la technique du GPS pour produire le nouveau Réseau de Référence géodésique du Sénégal. Il a noté également le lancement du logiciel CIRCE Sénégal “ qui entre dans le cadre de la stratégie de normalisation et de standardisation des procédures d’acquisition et de diffusion des données spatiales sur le site Web de la DTGC pour un téléchargement libre et gratuit ”. Allant plus loin, le ministre a estimé qu’il s’agit de contribuer efficacement à la prise en charge de la demande sociale. Parce que le projet “ concerne aussi au premier chef les collectivités locales ”. C’est ainsi qu’il a remis symboliquement au président de l’Association des présidents de conseil rural (APCR), Alé Lô, les exemplaires de la première carte imprimée. À son avis, “ les collectivités locales trouveront là un support important pour une meilleure maîtrise des limites et des ressources des territoires dont ils ont désormais la charge de la gestion ”.
Mieux, le projet devrait permettre “ d’orienter d’une manière rationnelle et rentable l’étude et la mise en œuvre des projets de développement ”, notamment en matière de prospection géologique et minière, de mise en valeur des terres, d’étude démographique et d’aménagement du territoire, de gestion de l’environnement et de gestion des ressources naturelles. Sans compter l’apport inestimable pour les travaux routiers et les transports. Le ministre a replacé le projet dans le sillage de la politique de l’Etat en matière de renforcement des capacités, pour terminer en remerciant, au nom des autorités, tous les partenaires au développement présents.
Fara Sambe
(Source : [Le Soleil->http://www.lesoleil.sn/), 15 mars 2005)