Cartographie du Sénégal : Le numérique pour la réactualisation
mardi 15 mars 2005
C’est dans le cadre global de la mise en place, du renforcement, de la gestion, de la planification et de l’entretien des infrastructures et équipements de base indispensables au développement socio-économique du Sénégal que la cartographie, topographique en parti-culier, revêt un rôle stratégique. Car en plus de son apport à la maîtrise et la gestion de l’espace et des cadres de vie, la carte a toujours constitué un support nécessaire pour l’étude et la connaissance du milieu environnant et un préalable à toute étude de développement. Pourtant, selon Mamadou Seck, ministre des Infrastructures, de l’Equipement, des Transports terrestres et des Transports maritimes intérieurs, « malgré son importance, la pertinence de cet outil au service du développement des pays africains est aujourd’hui plus que jamais confrontée à un double défi ». Ainsi, relève-t-il, la nécessité de la mise à jour régulière des informations et de l’adaptation aux mutations technologiques « devenues incontournables avec l’introduction de l’ordinateur, de l’image satellite, du Gps et des bases de données ». Des points, entre autres, qui ont été relevés, hier à Dakar, par M. Seck à l’occasion de la Journée d’information sur la nouvelle cartographie du Sénégal.
Ainsi apprend-on que le Sénégal travaille depuis une année sur la réactualisation de sa cartographie dans une démarche qui va s’étendre sur trois années, avec en plus un volet équipement et formation. L’objectif étant, pour les divers acteurs impliqués dans ce projet, de réaliser une cartographie numérique, à jour et homogène du Sénégal. « Ce chantier va, à terme, aboutir à la révision des vingt-sept cartes au 1/200 000e qui couvre le territoire sénégalais. Elles seront imprimées en couleur, chacune en 1000 exemplaires. Et mises à jour à partir d’images satellites haute résolution, cinq mètres de résolution, à la place des photographies aériennes classiques beaucoup plus onéreuses », informe Dominique Lasselin de l’Institut géographique national (Ign France International, directeur technique du projet).
« La nouvelle cartographie du Sénégal intègre aussi une base de données numériques au format vecteur réalisée à partir des cartes révisées. De plus, la production d’un nouveau réseau géodésique, le Réseau de référence du Sénégal (Rrs, en utilisant la technique du Gps, est attendue) », complète-t-il. Et d’ajouter que la base de données géoréférencées nécessite d’autres couches d’informations comme les limites administratives, les chefs lieux et toponymes, les réseaux hydrographiques, la représentation des éléments du relief et la végétation. Des informations qui, de toute évidence, serviront à plusieurs utilisateurs intervenant dans divers segments socio-économiques.
A cet effet, précise M. Seck, sept agents de la Direction des travaux géographiques et cartographiques (Dtgc) seront formés dans les différents domaines de la cartographie numérique. S’y ajoute « la mise en ligne sur le site web de la Dtgc du logiciel Circe Sénégal, qui entre dans le cadre de la stratégie de normalisation et de standardisation des procédures d’acquisition et de diffusion des données spatiales concernant le Sénégal », se réjouit-il. Un logiciel, renseigne-t-on, qui convertit des coordonnées géographiques ou cartographiques d’un système de coordonnées vers un autre.
Et au delà des techniciens et spécialistes ciblés dans ce projet, la sensibilisation des acteurs locaux « à la base », les collectivités locales notamment, est d’une importance indéniable.
« Car, ils y trouveront un support important pour une meilleure maîtrise des limites et des ressources des territoires dont ils ont désormais la charge de la gestion », avise-t-il. Une certitude pour M. Seck : ce projet s’inscrit dans les priorités du programme d’équipement géographique et cartographique de la Dtgc avec la poursuite de l’élaboration de la carte de base au 1/50 000e, la gestion et la densification des réseaux géodésiques et de nivellement, la cartographie à grande échelle des établissements humains et zones de développement. Mais aussi l’étude et l’implantation des frontières internationales et la mise à jour régulière des différentes cartes du Sénégal.
Guermia BOUBAAYA
(Source : Le Quotidien, 15 mars 2005)