Carte prépayée, « Woyofal » électricité : La Senelec lance le courant à la carte
jeudi 24 mars 2005
Face à une forte sollicitation de sa clientèle, en demande de moratoires et de délais de paiement pour le règlement de factures d’électricité, la Senelec a mis en place une carte prépayée à l’instar de ce qui se passe dans d’autres pays de la sous-région. Ce nouveau système de prépaiement Woyofal a démarré par une phase-pilote, allant du 21 mars au 21 juin. 5 000 compteurs répartis entre les agences de Dakar, seront commercialisés. La carte prépayée Woyofal, comme l’explique le directeur de la Senelec, Samuel Sarr, « présente la particularité de faire de l’électricité un produit de consommation courante que le client pourrait acheter et consommer librement. Le client peut acheter de l’électricité dont il a besoin à tout moment et en quantité voulue ».
Selon les mêmes explications fournies au cours de la conférence de presse de présentation de ce nouveau produit, les compteurs Woyofal sont simples d’utilisation. A l’achat de crédits d’électricité, un ticket portant un code correspondant à la quantité d’électricité achetée est remis au client. Il lui suffit de taper le code inscrit sur le clavier de l’interface client pour que le chargement soit effectif. A partir de ce moment, le crédit acheté s’affiche sur l’écran du compteur. Au fur et à mesure que l’énergie est consommée, le crédit diminue jusqu’à son épuisement. Le client peut connaître le niveau de consommation journalière grâce à un voyant lumineux. Il est également averti lorsque le stock d’énergie est sur le point de s’épuiser, ce qui lui permet de se réapprovisionner en toute quiétude. En cas d’absence, l’énergie restante peut être conservée jusqu’à son retour. En cas de déménagement, le contrat est résilié et le crédit restant transféré dans son nouveau compteur dés qu’il s’abonne à nouveau.
Samuel Sarr, précise les avantages pour sa clientèle : « Moins de frais d’abonnement à payer. Des conditions d’accès à l’électricité plus douces. En effet, seul un premier achat d’électricité de 10 000 francs Cfa au moins est exigé. Et des achats d’électricité en fonction des possibilités financières mais à partir de 1 000 francs Cfa. »
Quant à la Senelec, elle économise sur le coût de la facture mais aussi sur les coûts de déplacement des agents qui effectuaient les coupures. Ces derniers d’ailleurs vont bénéficier d’une revalorisation de leur emploi avec le schéma de redéploiement de l’emploi qui est mise en place par la Senelec. « Il n’y aura pas de licenciement », lance M. Sarr qui continue sur le même ton : « Ce n’est pas un produit nouveau. Il y a eu un essai en 1994. Et pour les immeubles, les propriétaires, c’est ce qu’il y a de mieux, on ne l’impose pas. C’est un libre choix. »
Ce qui arrange la société dans cette affaire, c’est l’économie d’énergie qui aura des répercussions sur les combustibles. « En ce moment on pourra parler d’économie d’énergie. Nous avons l’ambition de ne pas avoir de coupure, mais aussi d’attirer les investisseurs et mettre en place une unité de production qui, à partir de Dakar, alimentera toute la zone Uemoa en compteurs prépayés. »
Sur le coût de ces nouveaux compteurs qui sont fabriqués en Afrique du sud, le directeur général de la Senelec soutient que « c’est plus cher que le compteur normal. Ce nouveau compteur est électronique et fiable ». En tout ce sont 300 millions de francs Cfa qui ont été investis dans ce domaine, avec les études préalables qui ont été menées un peu partout dans la sous-région et en Afrique du Sud, pour voir l’efficacité de ce nouveau système.
M. Sarr a profité de cette rencontre avec les journalistes pour annoncer que le Conseil d’administration de sa société a approuvé le plan d’action 2004-2005, d’un montant de 174 milliards de francs Cfa.
Safiètou KANE
(Source : Le Quotidien, 24 mars 2005)