Caravane Multimédia : Une expérience à insérer dans l’agenda politique des Ntic
vendredi 1er février 2002
L’Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes du Sénégal (Osiris) a démarré une expérience qui serait salutaire pour le développement des Ntic au Sénégal, en particulier dans les zones rurales. Il s’agit d’un projet qui répond sous le vocable de Caravane Multimédia qui a été lancé en 2001. En partenariat avec World Space, l’institution a fait construire un camion dont le coût avoisinait les 210 millions de francs Cfa. Il est doté de quatre ordinateurs, d’un écran géant, d’un home-studio pour l’enregistrement des émissions de radio et des points de téléphone. Le véhicule est équipé aussi d’une antenne-satellite pour la réception d’informations. En appoint, une dizaine d’ordinateurs fonctionnaient en réseau. Selon un des initiateurs, le secrétaire général d’Osiris, l’objectif est de faire la vulgarisation autour des Ntic en investissant les zones rurales. Olivier Sagna considère que cette expérience va convaincre les populations locales des opportunités qu’elles peuvent tirer de ces outils. L’idée majeure à retenir au terme de cette randonnée, qui a démarré en septembre 2001 pour se terminer au mois de janvier 2002, est que les Ntic peuvent êtres utiles à tous les secteurs d’activité. Selon M. Sagna, des démonstrations sur la télé-médecine, le commerce électronique... D’autres applications compilées sur des Cd-Room permettaient aux populations d’apprendre à lire le Coran. Une autre manière de démystifier Internet, explique Olivier Sagna qui regrette l’absence d’appuis financiers des pouvoirs de décision. Alors que c’est devant les grilles du palais présidentiel que le chef de l’Etat a donné sa bénédiction avant que la caravane ne s’ébranle pour investir les coins les plus reculés du pays, jusqu’à... Nouakchott. L’axe Dakar - Thiès - Saint-Louis, les régions de Kaolack et de Tambacounda ont reçu la visite de la Caravane Multimédia. Malheureusement, cette belle initiative s’est heurtée aux contraintes financières. Des problèmes d’intendance faisaient jour au fur et à mesure que le compteur kilométrique des véhicules défilait. Une dizaine de personnes accompagnaient la caravane dont des électriciens, des animateurs, renseigne M. Sagna, qui évoque aussi l’achat de matériel de couchage, de nourriture. A cause de cet impair, la Casamance, des localités de la région de Saint-Louis et le Sénégal oriental ont été mises en veilleuse par les organisateurs. Le coût estimatif était de 12 à 18 millions de francs Cfa par mois, révèle le secrétaire général d’Osiris qui émet des doutes sur la pérennité de cette expérience. Les pouvoirs publics brillent par leur absence. Aucun allocation financière n’a été attribuée aux initiateurs. Seuls les opérateurs de Sentel et de la Sonatel ont daigné répondre aux sollicitations de ces hommes et de ces femmes qui ont bien voulu mettre leur expertise au service des couches les plus défavorisées.
B. THIAM
(Source : PANOS INFO N°10 :
« Nouvelles technologies en Afrique, quelles stratégies nationales ? »)