Cameroun : des taxes sur les transactions électroniques pour financer le développement de l’économie numérique
samedi 8 février 2020
Le Cameroun a décidé de taxer les transactions électroniques pour financer son plan stratégique de développement de l’économie numérique. La décision a été prise lors du Conseil de cabinet tenu le 23 janvier dernier.
« S’agissant du plan stratégique de développement de l’économie numérique, le mécanisme retenu vise à prélever un pourcentage à déterminer sur toutes les transactions électroniques effectuées au moyen de plateformes technologiques innovantes », indique le communiqué reçu par Investir au Cameroun.
Mais une fois le plan développement de l’économie numérique mise en œuvre, ces prélèvements ne vont pas s’arrêter. « À terme, les prélèvements opérés sur les plateformes innovantes serviront à alimenter le Fonds de développement du numérique », précise le document passé inaperçu.
En ce moment, le gouvernement s’emploie, avec l’appui de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) et des organismes, à la réalisation des opérations de règlement et de compensation des transactions générées par une plateforme unifiée des communications électroniques au Cameroun. Cette plateforme vise notamment à garantir des conditions équitables d’interconnexion, à réduire les coûts des transactions financières mobiles et à favoriser l’inclusion financière. En outre, elle permettra d’accéder aux services financiers mobiles par un code unique (# 237 #).
Lors du Conseil de cabinet du 23 janvier, le Premier ministrea demandé au Ministre des Postes et des Télécommunications de finaliser, « à brève échéance, les initiatives en cours relatives à la mise en place d’une plateforme unifiée de règlement et de compensation des transactions financières ».
Disponible depuis 2016, le plan stratégique de l’économie numérique a pour objectif d’augmenter la contribution de l’économie numérique au PIB de 5% en 2016 à 10% en 2020, la création d’emplois directs de 10 000 en 2016 à 50 000 en 2020 et la hausse des impôts de 136 milliards de FCFA en 2016 à 300 milliards en 2020. Il peine à être mise en œuvre faute de financement.
Sylvain Andzongo
(Source : Agence Ecofin, 8 février 2020)