Cameroun : Le Conseil national de la jeunesse veut former près de 50 000 jeunes aux outils du numérique d’ici 2020
vendredi 3 août 2018
Ayant pris acte de son retard au plan international avec son faible score en matière de pénétration de l’Internet et des TIC, le gouvernement camerounais a organisé depuis 2016 sous impulsion du chef de l’Etat, les journées nationales du numérique destinées à amorcer la révolution numérique dans le pays et saisir ainsi les opportunités de croissance qui en découlent.
Ce secteur est effectivement porteur significatif de croissance, des fois taux de croissance à hauteur de 8% comme au Kenya ou au Nigéria, mais au Cameroun, on n’est pas encore à ce pourcentage-là. Toutefois, au Cameroun, le nombre de consommateurs des communications électroniques (Internet mobile) a explosé, quittant de 40 000 en 2000 à plus de cinq millions en 2016, ce qui en fait une niche inespérée pour les chercheurs d’emplois.
Le Conseil national de la jeunesse du Cameroun veut saisir l’opportunité qu’offre le numérique. D’où son initiative de lancement d’une « Bourse panafricaine de l’économie numérique et des technologies innovantes », en partenariat avec l’association Enfance sans frontières et l’incubateur Kum’Lab, bourse sous-régionale destinée à la formation de la jeunesse africaine en matière d’outils et de techniques leur permettant d’acquérir les aptitudes nécessaires dans l’utilisation des outils numériques.
Lancé depuis 2016, plus de 6000 jeunes parmi lesquels des étudiants, élèves du primaire et du secondaire, fonctionnaires de police, personnel de gendarmerie et pensionnaires de prison ont reçu une formation complète. Le programme prévoit de s’étendre d’ici 2020 à près de 50 000 jeunes au total sur l’ensemble du territoire national.
Fadimatou Iyawa, la nouvelle présidente du CNJC et des enfants lors des journées nationales du numérique. | Photo : GM
« Le CNJC veille effectivement à répondre à l’appel du chef de l’Etat pour une mobilisation de tous les acteurs en vue de la promotion de l’économie numérique au Cameroun. Et notre structure est particulièrement préoccupée de l’appropriation réelle par les jeunes enfants de tous ces nouveaux outils », explique Fadimatou Iyawa, la nouvelle présidente du CNJC. Celle-ci visitait alors quelques écoles primaires et secondaires de la capitale Yaoundé afin de constater le déploiement effectif de ses équipes. C’était le vendredi 27 juillet 2018.
« Nous constatons avec une grande joie que ces élèves passent des vacances utiles, pendant lesquels ils ont l’opportunité d’approfondir les notions générales d’informatique dispensés pendant l’année scolaire. Dans notre programme, ils ont le loisir de mettre en pratique ces notions et peuvent produire et concrétiser des idées grâce au numérique », a-t-elle ajouté.
Rappelons qu’au Cameroun, environ 72% de la population a moins de 35 ans. Et parmi ces derniers, 27% sont en situation de chômage. 74% de ceux qui ont accès à un emploi travaillent dans des conditions précaires et très souvent ne parviennent pas à joindre les deux bouts. L’économie numérique se positionne ainsi comme un atout important, pour espérer inverser la courbe du chômage chez les jeunes.
Gaëlle Massang
(Source : TIC Mag, 3 août 2018)