Les journaux sénégalais ont adopté Internet depuis les premiers mois qui ont suivi son installation au Sénégal en 1996. La presse en ligne qui intéresse
la quasi totalité des quotidiens se distingue de plus en plus par la location de ligne spécialisée conférant davantage d’autonome. Mais de part et d’autre,
on est encore à la recherche d’une véritable rédaction virtuelle.
Le développement de la presse en ligne au Sénégal est un cinglant démenti servi à ceux qui ont pronostiqué la mort du support papier avec l’avènement
d’Internet. La presse sénégalaise a voulu dès le début prendre le train de l’histoire. Au bout du compte, les expériences ont connu des fortunes diverses.
Généralement, les groupes de presse, guidés par l’aspect marketing et l’effet de prestige, ont investi Internet en se préoccupant plus, à des degrés
divers, à livrer une version électronique de leur support papier qu’à produire des « contenus » autour d’un projet éditorial. "Par delà l’aspect marketing et
l’effet de prestige, un de nos objectifs a été de toucher plus de lecteurs dans les cinq continents du fait des nombreuses sollicitations, surtout de
chercheurs sénégalais établis à l’étranger", affirme Jean Meïssa Diop, secrétaire général du groupe de presse privé Wal Fadjri (L’Aurore) et responsable
de l’édition électronique. Wal Fadjri s’apprête à démarrer dans les prochains jours une nouvelle expérience d’édition électronique après avoir tiré les
leçons d’une première présence sur le net qui n’a pas atteint ses objectifs. Ceci a conduit le Groupe à arrêter son édition en ligne depuis le mois d’avril
dernier.
A l’origine de cet échec, après avoir remporté dès le démarrage un prix de meilleur site Internet des media africains, la technicienne de Wal Fadjri, Fatou
Bousso, parle de « problèmes techniques qui ont tout gâché ». En fait, le groupe Wal Fadjri avait confié la gestion du projet à une société intermédiaire,
« Téléservices SA », elle-même dépendante de Télécomplus, une filiale à 100% de la Société nationale de télécommunications (Sonatel). "Après le
bouclage de l’édition sur support papier, chaque soir, il fallait copier sur une disquette les éléments devant constituer la version électronique. La disquette
est ensuite envoyée à Téléservice SA qui se charge de la mise à jour, tôt le lendemain", explique Fatou Bousso. Ainsi, il arrivait que Wal Fadjri ne soit
pas dans le net pour diverses raisons liées aux dysfonctionnements de Téléservices SA, surtout quand il y a une moindre difficulté avec Télécomplus.
"En cas de défaillance dans la mise à jour, ce sont nos lecteurs qui nous avertissaient. On ne pouvait même pas leur dire de quoi s’agit-il car il fallait
auparavant appeler à Téléservice SA pour pouvoir leur donner une explication", indique Jean Meïssa Diop.
Ce schéma, les uns et les autres le jugent lourd et très coûteux. Wal Fadjri a fini par dénoncer le contrat qui le liait à Téléservices SA et s’adresser
directement à Télécomplus pour initier une deuxième expérience.