Ca chauffe à la Sonatel. Les agents bloquent tout et accusent l’Etat
samedi 19 décembre 2015
La Sonatel est confrontée à une crise qui met à mal son fonctionnement. Les travailleurs ont engagé un bras de fer avec la direction du groupe et n’hésite pas à pointer du doigt l’Etat du Sénégal qu’ils désignent comme le principal responsable de leurs ennuis, apprend-t-on du journal Le Quotidien.
Sonatel, le torchon brûle
La Sonatel est ébranlée par une crise interne qu’on pourrait mettre sur le compte de la fronde sociale. Ce opérateur majeur du secteur des télécommunications doit faire face à la colère de ses salariés qui dénoncent de nombreux cas litigieux. Regroupés au sein d’un syndicat, ils ont animé une conférence de presse ce jeudi 17 décembre pour protester contre les réformes en cours.
Aux dires de sa Secrétaire générale, Ndèye Founé Niang Diallo, tous ces changements sont dictés par France Télécom qui fait le forcing pour qu’ils soient adoptés. Elle évoque même une concurrence déloyale au regard de la multiplication des agences Orange (propriété de France Télécom) sur toute l’étendue du territoire sénégalais. Aussi, n’hésite-t-elle pas un seul instant à qualifier l’Etat du Sénégal de commanditaire de toute cette cabale qui menace les emplis de milliers de personnes si rien n’est fait pour y mettre fin.
C’est pourquoi Ndèye Founé Niang Diallo qui est un ténor du puissant Syndicat national des travailleurs des postes et télécommunications (Sntpt) lance cet appel à l’endroit du régime de Macky Sall : « Nous l’interpellons avec toute l’énergie nécessaire pour qu’il puisse prendre ses responsabilités afin de régler définitivement le problème de France Télécom (…) Il détient 27% du capital. C’est la raison pour laquelle nous dénonçons son mutisme (…) Et, depuis lors, France Télécom nous mène la vie difficile et l’Etat laisse faire. »
Elle poursuit en fustigeant l’attitude du Ministère de tutelle : « Notre ministère de tutelle, c’est un problème. Il ne siège même pas au conseil d’administration de la Sonatel. Et nous l’avons déploré à plusieurs reprises. De ce point de vue, nous ne comprenons pas qu’on puisse dépendre de ce ministère qui n’assiste pas à la prise de décisions. »
Quelles solutions préconisez-vous pour régler ce conflit encore latent ?
Richard Le guernec
(Source : Afrique sur 7, 18 décembre 2015)