Bras de fer autour des appels entrants : Manœuvres pour couler Sonatel
jeudi 29 septembre 2011
La machine est mise en branle. Objectif : faire couler Sonatel. Nous avons appris de sources dignes de foi que d’intenses manœuvres sont en cours pour fragiliser la Société nationale des télécommunication (Sonatel) en frappant là où cela fait le plus mal, c’est-à-dire les caisses de la boite. Les promoteurs d’un tel projet comptent réactiver le dossier des perturbations du réseau en 2010, en pleine affaire Global Voice. Mais du côté de la boîte, on affiche la sérénité en estimant qu’une enquête de l’Artp, diligentée en son temps, avait mis hors de cause les travailleurs.
Cela ressemble à un vrai jeu de la mort où l’adversaire ne vous laisse aucune chance, pas même le temps de souffler. Dans le bras de fer qui oppose l’Etat à la Sonatel, tout semble être mis en œuvre pour faire capituler la boîte d’une manière ou d’une autre. De sources dignes de foi, d’intenses manœuvres, et pas des moindres, sont en train d’être concoctées savamment dans quelques officines, pour faire aboutir le forfait.
Ceci est tellement vrai que les promoteurs d’un tel projet sont en train de préparer l’opinion publique à ce scénario. A preuve ils ont intelligemment répandu, hier, la rumeur selon laquelle l’Etat se prépare, par le biais de l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp), à présenter une facture plus que salée de 13 milliards de FCfa à Sonatel. Cette pénalité en question fait suite aux perturbations dans le réseau de Sonatel en aôut dernier, en pleine affaire Global Voice Group (Gvp). Ainsi, il paraît que le dossier est bouclé et qu’il ne reste qu’à l’exécuter. .Sans coup férir.
Du côté de la Sonatel, c’est avec la plus grande stupéfaction qu’on a appris la nouvelle. D’ailleurs, certains sont tellement conscients du danger de ce plan qu’ils ragent contre cet acharnement qui ne pas son nom. « Nous avons appris qu’il y a un lobby qui s’emploie à appliquer le plan de mise à mort de Sonatel. », confie une source très au fait du dossier. Selon toujours la même source, cet acharnement n’a qu’un seul but : faire redescendre Sonatel de son piédestal et faire émerger d’autres.
« Ils se disent prêts à mettre le feu aux poudres et couler définitivement Sonatel, qu’ils considèrent comme un empêcheur de tourner en rond dans le secteur des télécommunications », s’indigne la même source.
Si d’un côté le plan de liquidation prend forme, de l’autre cette tentative pourrait coincer. Il y a l’aval déterminant du chef de l’Etat, qui n’est pas encore acquis totalement. D’après nos sources, le Président Wade rechignerait à effectuer le grand saut dans le vide. « Ils incitent fortement le chef de l’Etat à faire ce saut en décidant d’une pénalité », regrette notre interlocuteur.
Autre chose qui réconforte les agents de la boîte au sujet de cette pénalité, c’est que l’enquête diligentée par l’Artp au lendemain de cette journée d’action du mois d’août, n’avait rien donné. Mieux, elle n’avait révélé aucun acte de sabotage ou à caractère délictueux de la part des syndicalistes. « Le plus cocasse, c’est qu’ils n’ont pas trouvé d’autres arguments que les perturbations pour sauter sur l’occasion », rit sous cape la même source. En tout cas, à la direction générale de la boîte, on ne néglige rien du tout. Pour ne pas prêter le flanc, mardi dernier, elle avait soigneusement sorti un communiqué dégageant en touche toute responsabilité dans la perturbation du réseau.
Papa Ismaila Keita
(Source : L’As, 29 septembre 2011)