Bras de fer Sonatel contre Global Voice : Les Rédactions sevrées du Net
vendredi 6 août 2010
La journée d’action des travailleurs de la Sonatel, des Postes et Télécommunications, déclenchée hier jeudi, a perturbé plusieurs secteurs d’activités de la vie économique et sociale du pays. C’est le cas des rédactions qui utilisent l’outil Internet et le téléphone pour les besoins à la fois de la collecte, de vérification et de complément d’information. Du quotidien la Sentinelle au journal l’Office en passant par Sud Quotidien ... le constat est le même. Aussi bien les pages internationales qui sont faites pour l’essentielle de dépêches que les papiers des correspondants des régions de l’intérieur seront absents des livraisons de ce vendredi.
Les effets de la journée d’action des travailleurs de la Sonatel, des Postes et Télécommunications ont été perçus hier au niveau des différentes rédactions de la place comme un véritable coup de massue tombé sur la tête des journalistes. Pour cause, avec l’absence de l’Internet et les perturbations notées sur le réseau téléphonique, bon nombre d’organes de presse, surtout ceux de la presse écrite ont eu toutes les difficultés du monde à collecter et/ou à vérifier leurs informations. Il leur fallait juste faire avec les moyens du bord pour assurer leur parution.
Ainsi, du quotidien la Sentinelle au journal l’Office, en passant par Sud Quotidien le degré d’amertume des journalistes est partout le même. Ils s’offusquent tous devant l’impossibilité matérielle de livrer à leurs lecteurs toutes les rubriques et les informations attendus d’eux. Il n’y aura ni pages internationales, ni de papiers de correspondants encore moins de dépêches d’agences pour compléter les contenus des pages. Pis encore, il leur est impossible de vérifier certaines informations par téléphone ou sur le Net. Une situation de fait accompli qui est à l’origine de nombreuses perturbations dans le travail des rédactions tant du point de vue de la gestion du temps que celui lié à la coordination, au bon fonctionnement des desks et des rubriques. Selon Souleymane Kane, Coordonnateur de la rédaction du journal la Sentinelle « La grève a complètement perturbé le travail. Car les deux principales sources d’informations à savoir le Net et le Téléphone ont été bloqués par la Sonatel ». Et M. Kane d’ajouter, « forcément on se retrouvera demain avec des informations caduques surtout en ce qui concerne l’intérieur du pays à partir d’où les correspondants ne pourront pas envoyer leurs papiers faute de connexion Internet ».
Pour Abdoulaye Mbow journaliste à l’Office, l’impact de cette journée d’action est beaucoup plus perceptible en presse écrite où les acteurs travaillent 24h/24 avec le Net pour, à la fois, compléter leurs informations et récupérer les papiers des correspondants ». Amadou Sall correcteur dans le même organe de soutenir pour sa part ; « peut être pour ceux qui ont une autre connexion comme Expresso, y aura pas de perturbations majeures ». Mais même avec cet opérateur la situation est le même . Il a estimé également que pour prévenir ce type de blocages « la seule solution c’est de favoriser la concurrence avec un bouquet intégral. C’est-à-dire le téléphone fixe, le portable et l’internet ».
Cette journée d’action des travailleurs de la Sonatel des Postes et Télécommunication, constitue le prolongement de l’action de protestation du Syndicat des travailleurs de la Poste et des Télécommunications qui vise à s’insurger contre l’entrer au Sénégal de Global Voice. Une compagnie qui sera chargée de gérer les appels internationaux entrants du Sénégal.
Amadou Diop
(Source : Sud Quotidien, 6 août 2010)