Blocage de la VoIP au Maroc : quand le ministre de l’Economie numérique critique vertement la décision de l’ANRT
dimanche 10 juillet 2016
Dans une interview accordée au huffpostmaghreb.com, le ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie numérique, Moulay Hafid Elalamy, estime que le Maroc envoie un mauvais signal aux acteurs de l’économie numérique avec le blocage de la VoIP, c’est-à-dire l’interdiction des appels via les applications Skype, Whatsapp, Viber et Facebook Live.
Au micro de notre confrère, le ministre Moulay Hafid Elalamy s’est demandé si l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) avait effectué sa mue pour s’adapter aux défis de la nouvelle économie. « Est-ce que l’ANRT a fait son update ? », s’est-il interrogé, avant de déclarer que la gardienne des télécoms au sein du royaume chérifien a « montré qu’elle vit encore à l’âge de pierre en enlevant aux jeunes étudiants, aux chercheurs, aux start-upers qui créent de la richesse dans ce pays l’essence même du progrès : le droit à la mobilité ».
Encore plus véhément, le ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie numérique a ajouté : « En fait, cette polémique dépasse « la vieille femme malade » qu’est devenue l’ANRT », qu’il invite d’ailleurs à revenir sur sa décision, « et vite ».
Pour rappel, l’ANRT a entériné le blocage des appels via les applications WhatsApp, Facebook Live et Skype, sous le prétexte que ces applications qui n’ont pas de bases légales au Maroc mènent une « concurrence déloyale » aux opérateurs télécoms qui, eux, sont attributaires de licences d’exploitation de réseaux de téléphonie mobile.
Début juin 2016, un nouveau décret instaurant le blocage définitif de la VoIP dans un cadre légal adapté à la situation a été promulgué et publié au Bulletin officiel, en dépit de la colère des internautes qui appellent de vive voix à l’annulation de cette interdiction.
(Source : CIO Mag, 10 juillet 2016)