Bilan : Sommet africain de l’internet de Dakar, des avancées et des attentes importantes
mardi 15 mai 2018
850 participants, 83 pays, 36 organisations internationales, un budget de 165 millions de FCfa pour la partie sénégalaise. Voici quelques chiffres du Sommet africain de l’Internet (Ais, signe en anglais) que le Sénégal a accueilli du 29 avril au 11 mai. Lutte contre la cybercriminalité, le renforcement de capacités de professionnels, des questions techniques, entre autres, étaient au centre des enjeux de l’Ais 2018.
Durant deux semaines, Dakar a rythmé avec « des présentations de sujets d’actualité très pointus sur le domaine des Tic et des expériences partagées », selon Cherif Diallo, directeur des Tic. Elles avaient pour but la poursuite de la croissance du secteur du numérique en Afrique. Il y a eu la semaine de formation organisée par Afnog, du 29 avril au 04 mai, avec la participation de 70 cadres sénégalais et 140 participants venant de 20 pays africains. Elle a permis le renforcement de capacités de tant d’ingénieurs, de professionnels et d’étudiants du secteur autour des thèmes comme les services internet évolutifs, la messagerie électronique, la conception et l’exploitation de réseaux, la gestion et la supervision de réseaux, les techniques avancées de routage ou encore les Centres de réaction et d’alerte aux incidents informatiques.
Thématiques actuelles
L’Ais 2018 a donné aussi l’occasion aux membres du Comité consultatif des gouvernements (Gac) de l’Icann de bénéficier d’un atelier de renforcement des capacités dont le principal objectif était d’offrir aux représentants du Gac issus des pays francophones l’opportunité de se familiariser avec un certain nombre de notions et d’outils nécessaires à une meilleure participation africaine aux travaux de l’Icann et plus particulièrement du Gac. Cet atelier, suivi de l’Icann day, a servi de relais avec la semaine de conférence d’Afrinic, tenue du 05 au 11 mai et durant laquelle un focus a été fait sur les dernières innovations en matière de Tic. Chérif Diallo cite « des tutoriels sur les technologies Blockchain, l’Internet des objets, l’Android, des sessions de panel organisées par les acteurs sénégalais et portant sur la sécurité en ligne, le service universel, la neutralité du net, des réunions d’Isoc (Internet society), du Gfce (Global forum for cyber expertise), AfChix, AfRen, des ateliers d’Afnoc, des sessions de formation sur la migration vers IPv6 pour les Ingénieurs et les managers, un hackathon sur IPv6 ».
Des attentes importantes
Les questions du genre n’ont pas été en reste lors de l’Ais 2018. Il y a eu l’initiative AfCHIXTechWomen pour la valorisation de la place de la femme dans le secteur du numérique. Au bout des 15 jours de travaux au Sénégal, les attentes à court terme concernent plusieurs points. Il s’agit de la migration vers IPv6. Elle permet de répondre à la pénurie d’adresses Ipv4 et le développement de l’Internet des objets par la multiplication d’objets connectés ; l’implémentation du DNSsec permet de mieux sécuriser le système de nom de domaine (Dns) sur lequel repose l’Internet mondial. Il permet d’éviter des cyberattaques ; la mise en place de Cert : elle consiste à bâtir une équipe d’intervention en cas d’incident informatique de grande ampleur, à mener une activité de veille technologique et à mieux sensibiliser et alerter les différentes parties prenantes de l’écosystème ; enfin les conclusions de l’Ais fondent un espoir sur l’infrastructure appelée Pki, c’est la gestion de clés permettant de renforcer la sécurité des échanges et des télé procédures.
Moussa Diop
(Source : Le Soleil, 15 mai 2018)