D’ici à la fin de l’année 2007, les pays africains devront se mettre tous à la billetterie électronique. Il leur reste seulement 263 jours. D’où la peur du président de la fédération des agences de voyages et de tourisme de l’Afrique, M. Achem, qui soutient que « les agences de voyage ne sont pas comprises dans le programme. Et nous avons des appréhensions pour le respect de ce défi ».
Même si le vice-président pour l’Afrique de l’Association du transport aérien international (Iata), M. Vinod Chidambaram rassure : « Avec la billetterie électronique rien ne devrait changer dans le travail des agences de voyage, en ce qu’il s’agit de canaux de distributions. Evidemment les agences de voyage devraient pouvoir travailler avec une procédure et une technologie différentes, mais cela ne change pas en ce qui concerne leurs affaires. Elles devront se mettre à l’électronique et continuer ce qu’elles ont toujours fait, c’est-à-dire, vendre des billets. Il faut faire un service aux passagers et c’est ce service qui va attirer les passagers dans les agences de voyage. »
Et le représentant de Christian Folly Kossi, le secrétaire général de l’Afraa, d’affirmer que « l’Afrique avance bien sur la billetterie électronique. Actuellement 56% des émissions des compagnies africaines sont électroniques. D’ici la fin de l’année, la quasi-totalité des compagnies régulières africaines aura migré à la billetterie électronique. Nonobstant, le gros défi restera l’Interline. Les fournisseurs de service n’ont pas le temps d’intervenir dans les petites compagnies. Par ailleurs, les grandes compagnies qui sont en tête de nos listes de priorité pour l’Interline ne nous retiennent nulle part sur les leurs. »
L’Afrique est devenu un continent très convoité, et faute de dynamisme approprié des compagnies aériennes de la région dont les moyens sont limités en raison de la modestie de leur taille, l’Afrique de l’Ouest et du Centre allait faire l’objet d’une forte pénétration de la concurrence. « Cette réalité s’avère aujourd’hui palpable, au niveau de la concurrence intra-africaine comme de la concurrence internationale. En effet, plusieurs compagnies africaines ont énormément étendu leurs réseaux sur la région au cours des 12 derniers mois. Cette région est une mine d’or qui, faute d’exploitants locaux, attire les compagnies internationales gloutonnes. Devant une concurrence aussi exacerbée et dévastatrice, l’opportunité de bâtir une compagnie aérienne dans la région deviendra de plus en plus ténue. Toute ambition dans ce sens doit donc s’exprimer dans l’urgence maintenant, ou se taire à jamais », affirme le représentant de l’Afraa. Pour y parvenir, il faut la consolidation des compagnies existantes ou la création d’un instrument multinational à capitaux privés provenant d’un ensemble de pays des communautés économiques régionales.
Dans un mois, se tiendra à Addis-Abeba, en Ethiopie, la conférence annuelle des ministres africains chargés de l’aviation civile. Cette conférence s’efforcera de faire des avancées notables sur la mise en œuvre de la Décision de Yamoussoukro et sur la sécurité du transport aérien en Afrique. L’Union africaine fera part des dispositions qu’elle a prises, pour créer l’Agence d’exécution de la décision et mettre en place une réglementation de la concurrence.
Safiètou Kane
(Source : Le Quotidien, 13 avril 2007)
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