Batik n° 95 Juin 2007
samedi 30 juin 2007
Bulletin d’Analyse sur les Technologies de l’Information et de la Communication
Lettre d’information électronique mensuelle publiée par OSIRIS
l’Observatoire sur les Systèmes d’Information, les Réseaux et les Inforoutes au Sénégal
n° 95 juin 2007
Sommaire
Éditorial
Unir les efforts de l’Afrique en vue de sa souveraineté technologique
Actualités
Forum pour l’émergence des villes numériques africaines
Utilisation renforcée des TIC pour l’organisation de l’édition 2007 du baccalauréat
Accroissement des performances de la Douane grâce au système ORBUS
L’UCAD désormais habilité à délivrer des certifications Microsoft
Lancement de la société Kheweul.com
Edition 2007 de GSM 3 G Afrique de l’ouest
Réunion régionale de l’ISESCO sur la législation relative à la Société de l’information
Politique
Première Fm pourrait se voir attribuer une nouvelle fréquence
Le Synpics interpelle l’Etat sur la gestion des fréquences
L’ARTP lance une étude sur les conditions d’exploitation des réseaux sans fil à haut débit
Infrastructures et services
La Sonatel procède à la rénovation de son réseau dans les zones Nord et Sud du Sénégal
Projets
Prochain lancement du bouquet Satafrica
Rendez-vous
Télécentres et innovations technologiques : quel enjeux pour le Sénégal
3ème et 4ème atelier d’information et d’échange du projet EuroAfrica-ICT
Editorial
Unir les efforts de l’Afrique en vue de sa souveraineté technologique
Le lancement du BlackBerry au Sénégal, loin de venir s’ajouter à la longue liste des activités promotionnelles organisées en ce genre d’occasion, a pris une allure toute particulière du fait qu’il ait été organisé dans les locaux de la représentation canadienne au Sénégal. A notre connaissance, c’est bien la première fois qu’une ambassade étrangère au Sénégal transforme ses locaux diplomatiques en locaux commerciaux pour faire la promotion d’un produit fabriqué par une de ses entreprises ! Certes depuis bien longtemps déjà, les grands pays industrialisés nous ont habitué à ce qu’il est convenu d’appeler la diplomatie économique consistant à poursuivre des objectifs économiques en usant des voies diplomatiques. Il est ainsi de plus en plus fréquent que les chefs d’Etat des grandes puissances se déplacent entourés d’une garde rapprochée composée de patrons de grands groupes industriels désireux de signer des contrats de vente d’armements, d’avions de transport, etc. lorsqu’il ne s’agit pas de construire des centrales électriques, des voies de chemin de fer, des ports, des routes, etc. Il est par contre moins courant de voir des états intervenir pour promouvoir la vente de produits de consommation courante comme des téléphones portables fussent-ils aussi sophistiqués que le BlackBerry ! Faut-il voir alors dans l’opération organisée par l’Ambassade du Canada un coup de pouce donné à la firme Research in Motion (RIM) après que le quotidien français Le Monde ait publié dans son édition du 19 juin 2007 un article mentionnant le fait que le BlackBerry était désormais interdit à l’Elysée, à Matignon et dans les cabinets ministériels au motif qu’il présenterait des risques d’interception des données transmises ? Toujours est-il que les représentants de Tigo n’ont pas manqué d’insister sur le fait que l’utilisation de cet outil ne présentait aucun risque pour ses utilisateurs, les communications étant cryptées du début à la fin. De son côté RIM avait déjà répondu aux craintes françaises en indiquant que son système de cryptage utilisait une clé de type Advanced Encryption Standard (AES) de 256 bits soit « le chiffrement commercial le plus puissant disponible dans le monde ». S’il est évident qu’un tel niveau de sécurité est largement suffisant pour les particuliers voire les entreprises n’évoluant pas dans les secteurs stratégiques, il est évident que de tels systèmes ne peuvent pas être satisfaisants pour les états dans la mesure où ils doivent être obligatoirement homologués par les services de sécurité avant de pouvoir être commercialisés. D’ailleurs la cryptographie figure sur la liste des biens et technologies dits « à double usage » qui sont soumis au régime international de contrôle à l’exportation établi par l’accord de Wassenaar. Cet accord visant à contrôler l’exportation des procédés ayant à la fois des applications civiles et militaires a été signé par une trentaine de pays parmi lesquels le seul pays africains est l’Afrique du Sud. Au-delà de la question de la fiabilité du BlackBerry, le problème qui se pose à l’Afrique est celui de sa souveraineté technologique qui devrait pousser les états africains à unir leur effort en vue de promouvoir une science comme la cryptologie afin de ne plus dépendre de l’extérieur pour l’acquisition et l’utilisation de technologies critiques. A l’heure où l’on parle de créer un gouvernement africain, voilà le type de question concrète et essentielle qu’il devrait être capable de prendre en charge dans les plus brefs délais. En effet, à quoi bon vouloir positionner l’Afrique sur l’échiquier des relations internationales si par exemple ses responsables de premier plan sont incapables de communiquer entre eux dans le plus grand secret afin de coordonner leurs positions sur les sujets d’intérêt stratégique dont dépend l’avenir des hommes et des femmes qui vivent sur le Continent. C’est donc le moment et le lieu de rappeler qu’il ne saurait y avoir de souveraineté économique et politique de l’Afrique sans souveraineté technologique, la science et la technologie conditionnant plus que jamais le présent et le futur des ensembles politiques et des peuples qui les composent.
Amadou Top
Président d’OSIRIS
Actualités
Forum pour l’émergence des villes numériques africaines
Le Réseau européens des villes numériques (RVN) et le groupe constitué par l’Institut supérieur d’entrepreneurship et de gestion et le Centre d’études supérieures du multimédia et de l’internet (Iseg/Cesmi) ont organisé un forum pour l’émergence des villes numériques africaines les 29 et 30 juin 2007 à Dakar (Sénégal). Le but principal du Forum était de promouvoir l’émergence de villes numériques africaines devant favoriser la citoyenneté numérique et la lutte contre la fracture numérique en favorisant des partenariats entre les pays européens et africains pour la création de viles, communes et communautés numériques en Afrique dans un esprit de solidarité et d’échanges. A l’issue de cette réunion, l’Union des associations d’élus locaux (UAEL), la Communauté urbaine de Niamey, l’Association des Maires du Niger, la ville de Dakar et le groupe ISEG/CESMI se sont engagé à créer un Réseau africain des villes et des communautés numériques.
RVN : http://www.villesnumeriques.org/
Lancement officiel du Blackberry au Sénégal
Le 26 juin 2007, Tigo a procédé au lancement officiel du Blackberry, fabriqué par la firme canadienne Research In Motion (Rim), dans les locaux de l’ambassade du Canada au Sénégal. L’appareil qui permet de communiquer par téléphone, de recevoir et d’envoyer des courriers mais également de se connecter à Internet via un terminal mobile de poche est vendu sur le marché à 300.000 FCFA et l’abonné est obligé de payer la somme de 22.500 FCFA pour pouvoiir utiliser ce service.
Tigo : http://www.tigo.sn/
Utilisation renforcée des TIC pour l’organisation de l’édition 2007 du baccalauréat
L’édition 2007 du baccalauréat a connu des innovations majeure avec l’informatisation de la gestion des notes obtenues par les candidats dans les jurys et la communication des résultats Sms. S’agissant de ce dernier volet, sa mise en place découle de la généralisation du dispositif testé auprès de 250 candidats lors de la session 2006. Il consiste à envoyer un Sms contenant la mention BAC suivi d’un espace et du numéro de table du candidat au 50065 pour les abonnés Orange et au 67156 pour les abonnés Tigo.
Accroissement des performances de la Douane grâce au système ORBUS
L’acquisition d’un système de sauvegarde de haute disponibilité par la Douane a permis au système de dédouanement électronique ORBUS d’être désormais opérationnel 24h/24. Cet investissement de 1,5 milliard de FCFA a été rapidement rentabilisé dans la mesure où sa mise en service a fait passer le niveau des opérations journellement traitées de 500 millions de FCFA à 1,5 milliard de FCFA. Le système ORBUS, contrairement au système Gaïndé qui ne prenait pas en compte l’aspect pré-dédouanement, est un système global permet la dématérialisation totale des opérations de dédouanement. Les professionnels du secteur peuvent, à partir d’un simple terminal, collecter tous les documents nécessaires au dédouanement, d’où un gain de temps considérable.
Douanes : http://www.douanes.sn/
ORBUS 2000 : http://www.gainde2000.sn/informatiq...
L’UCAD désormais habilité à délivrer des certifications Microsoft
Le 21 juin 2007, l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) et la société Microsoft ont signé un accord de partenariat et lancé un séminaire sur l’utilisation des TIC à l’école. L’accord permet de domicilier la certification Microsoft à l’UCAD qui abrite également une académie CISCO permettant d’obtenir certaines certifications CISCO.
Lancement de la société Kheweul.com
Le 18 juin 2007, Mouhamet Diop et ses partenaires ont procédé au lancement de la société Kheweul.com, deuxième registrar africain accrédité par l’Internet corporation for assigned names and numbers (ICANN), l’organisme international qui gère les numéros et noms de domaines sur Internet. « Kheweul.com » est une société de capital-risque, consistant en une joint-venture entre des privés européens et des privés sénégalais qui ambitionne d’offrir des services à très haute valeur ajoutée en adaptant les moyens de paiement pour faciliter l’accès aux services Internet aux citoyens africains.
Kheuwel.com : http://www.kheweul.com/
ICANN : http://www.icann.org/
Edition 2007 de GSM 3 G Afrique de l’ouest
Les professionnels et décideurs des télé¬communications se sont réunis 19 et 20 juin 2007 à Dakar (Sénégal) dans le cadre de l’édition 2007 de la réunion GSM 3 G Afrique de l’ouest organisée par la société Informa Telecoms & Media. D’après les analystes de cette société, le marché de la CEDEAO revêt une importance particulière car à horizon 2011 il devrait atteindre la barre des 100 millions et être le premier marché du continent. A la fin de l’année 2006, les marchés ouest africains totalisaient 49,33 millions d’abonnés au GSM, en hausse de 58 % par rapport à l’année 2005 contre 46 % pour l’ensemble du continent africain.
Réunion régionale de l’ISESCO sur la législation relative à la Société de l’information
Une vingtaine d’experts nationaux et internationaux en planification et en législation dans le domaine des technologies de l’information et de la communication se sont rencontrés dans le cadre d’une réunion régionale regroupant les pays d’Afrique francophones membres de l’Organisation islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (ISESCO) les16 et 17 juin 2007 à Dakar (Sénégal). La rencontre avait pour objectif d’inciter les états d’Afrique francophone à mettre en place de nouvelles législations favorables à l’édification de la société de l’information et de la communication.
ISESCO : http://www.isesco.org.ma/
Les formules Seddo et Izi concurrencent fortement les télécentres
Les formules « Izi » pour Tigo et « Seddo » pour Orange, qui permettent de recharger son crédit téléphonique à partir d’un montant de 100 FCFA et de transférer une partie de celui-ci à une tierce personne couplées à l’uniformisation du prix des appels à partir d’un téléphone fixe ou portable vers un téléphone fixe, ont entraîné une forte baisse du chiffre d’affaires des télécentres. En effet, avec la banalisation du téléphone portable, de plus en plus nombreux sont ceux qui préfèrent recourir à ces formules plutôt que d’aller téléphoner dans un télécentre. Cette situation est déplorée par l’Union nationale des exploitants de télécentres et des téléservices du Sénégal (UNETTS) qui accuse la Sonatel de faire de la concurrence déloyale 18 500 télécentres qui existaient en 2000 et de menacer ainsi les 30.000 emplois qu’ils avaient généré. Le rapport d’activité 2006 de la Sonatel confirme d’ailleurs le constat de l’UNETTS puisqu’il parle clairement de déclin de l’activité télécentres qui ne concerne plus que 17.000 télécentres et 20.000 emplois. De même, les chiffres de l’Agence de régulation des télécommunications et des Postes (ARTP) montrent qu’après une croissance constante ces dernières années, le nombre de lignes publiques est en nette décroissance depuis juin 2006 où il est passé d’un maximum de 25 623 lignes à 23 099 en mars 2007.
Politique
Première Fm pourrait se voir attribuer une nouvelle fréquence
Lancée le 31 mai 2007 par le groupe Avenir communication, éditeur du journal le Quotidien, du magazine Week-end et du journal satirique Cocorico, la radio Première Fm qui s’était vu aussitôt interdire d’émettre et avait vu son matériel confisquer par l’Agence de régulation des télécommunications et des Postes (ARTP) pour avoir voulu utiliser une fréquence libérée par son premier attributaire, pourrait finalement se voir attribuer une fréquence. Le groupe Avenir communication a en effet adressé une demande d’attribution de fréquence en bonne et due forme à l’ARTP et il pourrait de ce fait se voir attribuer officiellement la fréquence libérée.
Le Synpics interpelle l’Etat sur la gestion des fréquences
Dans un communiqué daté du 20 juin 2007, le Bureau exécutif national (BEN) du Syndicat des professionnels de l’information et de la Communication du Sénégal (SYNPICS) a fait part de « sa vive préoccupation quant à l’attribution scandaleuse et ténébreuse des autorisations de fréquences audiovisuelles ». Il a invité « le ministère de l’information et agence pour la régulation des télécommunications et des postes (Artp) à garantir une gestion transparente, saine et sereine de ces fréquences qui, au-delà des personnes physiques ou morales, demeurent un patrimoine du peuple sénégalais. »
L’ARTP lance une étude sur les conditions d’exploitation des réseaux sans fil à haut débit
L’Agence de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) a lancé un appel d’offres en vue de faire appel aux services de consultants pour mener une étude sur les conditions d’exploitation des réseaux sans fil à haut débit (WiFi, Wimax, 3G, etc.). L’objectif est de permettre à l’ARTP de disposer d’un cadre règlementaire et technique permettant la gestion des réseaux basés sur la technologie sans fil pour les services de haut débit.
ARTP : http://www.artp-senegal.org/
Infrastructures et services
La Sonatel procède à la rénovation de son réseau dans les zones Nord et Sud du Sénégal
Dans le courant du mois de juin 2007 la Sonatel a procédé à la mise en place de centraux téléphoniques de nouvelle génération dans les zones Nord et Sud du Sénégal par leur rattachement au nouveau central téléphonique de Kaolack. Ces équipements devraient permettre d’améliorer la qualité du service technique, d’apporter les innovations et de développer davantage la téléphonie rurale dans les régions concernées.
Sonatel : http://www.sonatel.com/
Projets
Prochain lancement du bouquet Satafrica
Dans le courant du mois de juin 2007, une réunion a été organisée à Dakar à l’initiative du Réseau des médias d’Afrique Francophone (Médiaf) et de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) pour exposer le projet Satafrica à certains directeurs de télévisions africaines qui y ont adhéré. Dans ce cadre, au début de l’année 2008, les télévisions africaines francophones devraient être logées au sein d’un même bouquet de diffusion par satellite dénommé Satafrica qui se ra diffusé via Intersat. Ce projet vise notamment à lutter contre la piraterie qui fait que la majeure partie de ces chaînes sont accessibles via Internet où elles sont commercialisées par des individus à 20 euros par mois. Une deuxième rencontre se tiendra les 18, 19, et 20 juillet 2007 à Rabat (Maroc) pour examiner les derniers détails avant le lancement du projet.
OIF : http://www.francophonie.org/
Rendez-vous
Télécentres et innovations technologiques : quel enjeux pour le Sénégal
L’Union nationale des exploitants de télécentres et des téléservices du Sénégal (UNETTS) organisera une rencontre sur le thème « Télécentres et innovations technologiques : quel enjeux pour le Sénégal ? » les 21 et 22 juin 2007 à Saly Portudal.
3ème et 4ème atelier d’information et d’échange du projet EuroAfrica-ICT
Dans le cadre de la promotion du projet EuroAfrica-ICT, le Centre sur les politiques internationales des TIC en Afrique du Centre et de l’Ouest (CIPACO) organisera le 3ème atelier d’information et d’échange sur le projet du 20 au 21 juillet 2007 à Accra (Ghana). Il sera suivi d’un 4ème atelier qui sera organisé les 26 et 27 juillet 2007 à Nairobi (Kenya). Ces deux manifestations se dérouleront sur le thème : « Connecter les organisations européennes et de l’Afrique subsaharienne pour des partenariats dans le domaine des TIC ».
EuroAfrica-ICT : http://www.euroafrica-ict.org/
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Cette création est mise à disposition sous un contrat Creative Commons. (Osiris, juin 2007)
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