Batik n° 114 Janvier 2009
samedi 31 janvier 2009
Bulletin d’Analyse sur les Technologies de l’Information et de la Communication
Lettre d’information électronique mensuelle publiée par OSIRIS
l’Observatoire sur les Systèmes d’Information, les Réseaux et les Inforoutes au Sénégal
n° 114 janvier 2009
Sommaire
Éditorial
Osons rêver d’un autre monde...
Actualités
Expresso a démarré ses activités
Instauration de la redevance sur l’accès ou l’utilisation du réseau des télécommunications
Le centre de ressources de l’intranet administratif en voie d’achèvement
ENDA Tiers Monde met les TIC à contribution dans la lutte contre l’excision
Programme de recherche « TIC, croissance économique et pauvreté au Sénégal »
Organisation d’un atelier sur la formation à l’enseignement à distance par l’UVA
Signature de deux protocoles entre le ministère de l’enseignement secondaire et Microsoft
Politique
Gel des activités du Fonds de solidarité numérique (FSN)
Infrastructures et services
Expresso-Sénégal déploie un réseau 3G à travers le Sénégal
Walf TV accuse l’ARTP de retarder la diffusion de ses programmes sur l’ensemble du territoire
Projets
16 milliards de FCFA de la Chine pour la construction du réseau national de sécurité
Rendez-vous
Innovation on ICT for Development Cooperation (Gijon, Espagne, 10-12 février 2009)
Editorial
Osons rêver d’un autre monde...
Attributaire d’une licence globale de télécommunications (fixe, mobile et Internet), acquise en octobre 2007 au prix de 200 millions de dollars, la firme soudanaise Sudatel a démarré ses activités depuis le 12 janvier 2009 sous le label commercial Expresso. Second opérateur global après la Sonatel, elle a décidé, dans un premier temps, d’investir uniquement le champ de la téléphonie cellulaire avant de proposer d’autres types de services. L’arrivée de ce troisième opérateur sur le marché de la téléphonie mobile, qui comptait près de cinq millions d’abonnés en septembre 2008, consacre enfin l’avènement d’une véritable concurrence dans ce secteur. Introduite au Sénégal en septembre 1996 avec le lancement par la Sonatel du réseau Alizé, devenu Orange en décembre 2006, la téléphonie mobile avait en effet toujours évolué dans le cadre d’une concurrence limitée. Ainsi, lorsque Sentel, devenu Tigo en novembre 2005, s’était vu attribuer une licence de téléphonie mobile en septembre 1998, avant de démarrer ses activités en avril 1999, c’était dans le cadre du code des télécommunications adopté en février 1996 qui n’envisageait qu’une concurrence limitée à deux opérateurs. Le nouveau code, adopté en décembre 2001, ne maintint certes pas cette notion de jure mais il n’en demeure pas moins qu’elle prospéra de facto jusqu’à l’arrivée d’Expresso sur le marché. Attendu depuis plusieurs mois, le démarrage des activités d’Expresso a quelque peu surpris par sa relative discrétion. Pas de campagne publicitaire dans la presse écrite, radiophonique ou télévisée, pas d’affiche dans les rues, en dehors de quelques voitures aux couleurs d’Expresso, le style a été plutôt discret. Plus fondamentalement, l’offre d’Expresso en a surpris plus d’un par son caractère peu surprenant ! En dehors de proposer un réseau 3G, constituant certes un progrès technologique et qualitatif par rapport aux réseaux mis en œuvre par Orange et Tigo, elle propose des tarifs et des services qui sont peu attractifs et n’incitent guère les clients de ses deux concurrents à pratiquer la transhumance si prisée dans d’autres domaines ! Pire, dans l’attente de l’acquisition par Orange et Tigo de licences leur permettant d’exploiter des réseaux 3G, cet avantage technologique constitue, d’une certaine manière, un handicap puisque l’écrasante majorité des abonnés possède des terminaux incompatibles avec le standard CDMA qui a été déployé. Dès lors le ticket d’entrée dans le réseau Expresso est particulièrement cher pour ceux qui sont déjà détenteurs d’un abonnement ou d’un terminal 2G puisqu’il leur faut débourser un minimum de 15000 FCFA là où la concurrence propose des formules coûtant entre 1000 F CFA et 2550 FCFA. De plus, sur le terrain de la téléphonie fixe, des communications internationales et de la fourniture d’accès à Internet, Expresso devra compter avec un contexte peu favorable puisque le nombre de lignes téléphoniques fixes a connu une chute de près de 15% entre mars 2007 et septembre 2008. Certes, cette baisse s’explique largement par la disparition d’un grand nombre de télécentres mais on voit mal ce qui pourrait l’endiguer tant le téléphone portable à tendance à remplacer le téléphone fixe jusque et y compris dans les foyers. Enfin, pour ce qui d’Internet, si les taux de progression enregistrés ces dernières années peuvent sembler importants, il faut bien voir que le marché se limite actuellement à quelques 50000 abonnés et il ne semble pas y avoir de raison qu’il explose subitement. Dans ces conditions, le moins que l’on puisse dire est que la stratégie commerciale adoptée par Expresso est difficile à comprendre mais seul l’avenir nous dira si elle est gagnante ou perdante. En attendant, les Sénégalais rêvent toujours d’un autre monde dans lequel l’utilisation des services de télécommunications ne serait plus un luxe pour le plus grand nombre. Alors à défaut de vivre cette réalité, comme le dit le slogan d’Expresso, osons rêver d’un autre monde...
Amadou Top
Président d’OSIRIS
Actualités
Expresso a démarré ses activités
C’est finalement le 12 janvier 2009 que le troisième opérateur de télécommunications, Sudatel, a démarré ses activités sous la marque commerciale Expresso. Limitée pour le moment à la téléphonie mobile, l’offre d’Expresso repose sur une tarification unique pour les communications nationales d’une part et internationales d’autre part, la facturation à la seconde ainsi que des recharges de crédit dont la durée est illimitée. Des téléphones et des puces compatibles avec le réseau 3G sont proposés par Expresso sous la forme de cinq packs coûtant de 15000 FCFA à 60000 FCFA et incluant un crédit de télécommunications, variant de 1000 FCFA à 5000 FCFA selon les packs, un téléphone et une puce UIM.
Epresso : http://www.expressotelecom.com/
Instauration de la redevance sur l’accès ou l’utilisation du réseau des télécommunications
A travers un communiqué de presse commun, signé par Sonatel, Sentel Gsm et Expresso Sénégal, les clients des services de télécommunications ont été informés de l’entrée en vigueur, à partir du 1er février 2009, de la redevance sur l’accès ou l’utilisation du réseau des télécommunications (RUTEL) instaurée par la loi n° 2008-46 du 3 décembre 2008. Son montant, correspondant à 2% du prix hors taxe des prestations payées par les clients des services de télécommunications, sera collecté par les opérateurs de télécommunications pour le compte de l’Etat. Il faut cependant préciser que les services d’interconnexion entre opérateurs de télécommunications, la vente de téléphones fixes et mobiles au comptant et la vente de carte de recharge ne sont pas concernés par cette redevance afin d’éviter une double taxation. Officiellement, l’instauration de cette redevance est destinée à compenser le manque à gagner découlant du renoncement de l’Etat à la perception de la TVA et des droits de douanes sur les appareils de téléphonie fixe et mobile. Cette mesure qui se traduira par une augmentation des prix des services de télécommunications a été vivement critiquée par les associations consuméristes (ASCOSEN, UNCS et ADETEELS) qui dénoncent notamment le fait que la TVA s’applique à cette redevance.
Le centre de ressources de l’intranet administratif en voie d’achèvement
A l’occasion d’une visite effectuée sur le chantier centre de ressources de l’intranet administratif, situé dans l’enceinte du site qui aurait dû accueillir le Technopole, le Secrétaire général de la Présidence de la République, Abdoulaye Baldé, a révélé que 90 pour cent des travaux avaient été réalisés en l’espace de neuf mois au lieu des deux ans initialement prévus. Financé par la Coopération chinoise à hauteur de 25 milliards de FCFA, l’intranet administratif vise à interconnecter, via un réseau unifié, tous les services de l’Etat ainsi que les hôpitaux, les grands centres de santé, les universités et les collectivités locales. Actuellement, seules sept des quatorze régions du Sénégal, à savoir Dakar, Diourbel, Fatick, Kaolack, Louga, Saint-Louis et Thiès, sont connectées au réseau par fibre optique, mais toutes les régions devraient y être connectées d’ici six mois.
ENDA Tiers Monde met les TIC à contribution dans la lutte contre l’excision
L’ONG ENDA Tiers Monde a décidé de mettre les technologies de l’information et de la communication à contribution dans la lutte contre l’excision et pour la promotion d’une éthique de la sexualité en lançant un concours s’adressant aux jeunes âgés de 15 a 30 ans, disposant d’une adresse électronique et étant originaires ou résidant au Bénin, au Burkina-Faso, en Cote d’ivoire, en Guinée, au Mali, en Mauritanie, au Niger, au Sénégal et au Togo. Prenant prend fin le 28 février 2009, ce concours vise à encourager les jeunes à faire preuve de créativité et d’innovation en la matière en utilisant le téléphone portable, le Web, les blogues, les chats, les forums de discussion, etc. Pour en savoir plus, il est possible de consulter le site web suivant : http://www.lesjeuneschangentlafrique.org/.
Famafrique : http://www.famafrique.org/
Programme de recherche « TIC, croissance économique et pauvreté au Sénégal »
Le 15 janvier 2009, il a été procédé au lancement officiel du programme de recherche « Tic, croissance économique et pauvreté au Sénégal » mise en œuvre par le Consortium pour la recherche économique et sociale (CRES) avec l’appui du Centre de recherches pour le développement international (CRDI). Dans le cadre de ce projet de recherche, il est prévu la création d’un laboratoire de recherche dont l’objectif sera d’évaluer l’impact des TIC à l’échelle des PME, des ménages et surtout du secteur informel.
CRES : http://cres-ucad.org/
Organisation d’un atelier sur la formation à l’enseignement à distance par l’UVA
Du 26 au 29 janvier 2009, l’Université virtuelle africaine (UVA) a organisé à Dakar (Sénégal) un atelier sur la formation à l’enseignement à distance dans le cadre du Programme de renforcement des capacités (PRECA) des institutions francophones partenaires de l’UVA. Le PRECA est un projet multinational portant sur la formation à l’enseignement à distance, l’installation de centres d’enseignement à distance ainsi qu’un volet consacré à l’intégration de la problématique du genre dans les politiques et programmes éducatifs.
Signature de deux protocoles entre le ministère de l’enseignement secondaire et Microsoft
Le 28 janvier 2009, le ministère de l’Enseignement secondaire, des Centres universitaires régionaux (CUR) et des Universités a signé deux protocoles avec Microsoft dans le cadre du programme Partners in learning (Pil) visant à l’amélioration du système éducatif, par l’intégration des Technologies de l’information et de la communication (TIC). Dans le cadre du projet « Live@edu », les élèves et enseignants de chaque établissement du Sénégal devraient pouvoir bénéficier d’adresses électroniques personnalisées tandis que via le volet « Help desk », ils disposeront d’une interface proposant une aide en ligne ou par téléphone aux utilisateurs confrontés à des difficultés matérielles ou logicielles.
Politique
Gel des activités du Fonds de solidarité numérique (FSN)
Le Conseil de Fondation du Fonds de solidarité numérique (FSN), dont la réunion s’est tenue le 27 janvier 2009 à Bamako (Mali), a décidé de suspendre les activités du FSN dans l’attente des résultats d’un audit indépendant. En effet cette réunion, qui s’est déroulée dans un climat de crise compte tenu des divergences survenues notamment entre le Président du FSN, Alain Madelin, et le Secrétaire exécutif, Alain Clerc, au sujet de la vocation, des mécanismes de financement et de la gestion du FSN, n’a pu trancher les deux questions essentielles inscrites à son ordre du jour à savoir l’élection d’un nouveau Secrétaire exécutif et le transfert du siège du fonds. Si le principe du transfert du siège a été retenu, aucune décision définitive n’a pu être prise à ce sujet le Mali, le Nigeria et le Sénégal se proposant de l’accueillir tandis que la Suisse souhaite qu’il soit maintenu à Genève et intégré au sein de l’Union internationale des télécommunications (UIT).
FSN : http://www.dsf-fsn.org/
Infrastructures et services
Expresso-Sénégal déploie un réseau 3G à travers le Sénégal
Afin de pouvoir être opérationnel, Expresso-Sénégal a déployé un réseau 3G, basé sur le standard CDMA2000, ayant une couverture nationale. Le déploiement de cette infrastructure a nécessité l’installation de 260 sites d’émission (BSC), de 6 points d’interconnexion (MSC) et d’un réseau de transmission IP à travers le pays. Les villes de Saint-Louis, Thiès, Touba, Kaolack et Tambacounda abritent les points d’interconnexion alors que deux antennes seront implantées à Matam et Ziguinchor dans le but d’augmenter le spectre des fréquences.
Epresso : http://www.expressotelecom.com/
Walf TV accuse l’ARTP de retarder la diffusion de ses programmes sur l’ensemble du territoire
Le président du groupe Wal Fadjri, Sidy Lamine Niasse, a imputé le retard de la diffusion par voie hertzienne des programmes de Walf TV sur l’ensemble du territoire, à la non allocation, par l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (ARTP), de 15 fréquences supplémentaires qui lui ont été attribuées depuis plus d’un an par un arrêté ministériel.
Wal Fadjri : http://www.walf.sn/
Projets
16 milliards de FCFA de la Chine pour la construction du réseau national de sécurité
Le 6 janvier 2009, l’ambassadeur de Chine au Sénégal, Lu Shaye et le Ministre de l’Economie et des Finances, Abdoulaye Diop ont signé un accord-cadre octroyant à l’Etat sénégalais un prêt d’un montant de 16 milliards de FCFA, à un taux préférentiel, pour le renforcement de la sécurité intérieure . Cette somme devrait permettre la construction du réseau national de sécurité qui permettra l’amélioration des communications entre les divers services relevant du ministère de l’Intérieur en renforçant les liens entre l’administration centrale et les autres administrations ainsi qu’avec les services de sécurité implantés dans sur l’ensemble du territoire sénégalais.
Rendez-vous
Innovation on ICT for Development Cooperation (Gijon, Espagne, 10-12 février 2009)
Cette réunion, qui verra la participation de la Banque mondiale (BM), du Programme des Nations Unies pour le dDéveloppement (PNUD), du Centre de recherches pour le développement international (CRDI), de l’Association of Progress in Communications (APC), du World Wide Web Consortium (W3C), du Meraka Institute, de l’International Institute for Communication and Development (IICD), du Centre de recherche de Nokia, etc., portera essentiellement sur les thèmes suivants : TIC et mobilité pour le développement, TIC et qualité en matière de développement et réseaux de coopération.
Innovation on ICT for Development Cooperation
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Cette création est mise à disposition sous un contrat Creative Commons. (Osiris, Janvier 2009)
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