Batik N° 78 Janvier 2006
mardi 31 janvier 2006
Bulletin d’Analyse sur les Technologies de l’Information et de la Communication
Lettre d’information électronique mensuelle publiée par OSIRIS
l’Observatoire sur les Systèmes d’Information, les Réseaux et les Inforoutes au Sénégal
n° 78 janvier 2006
Sommaire
Éditorial
Développement des TIC au Sénégal : Prendre des mesures fortes
Actualités
Clôture du programme Digital Freedom Initiative (DFI)
L’action Sonatel pourrait prochainement atteindre la cote de 100 000 Francs CFA
Atelier de réflexion stratégique du groupe de grappe « TIC et Téléservices »
Formation d’une vingtaine d’enseignants à la maintenance informatique
Politique
Le Nigeria interdit l’importation d’équipements électroniques sous forme de produits finis
Infrastructures et services
Mise en place d’un système de télécompensation par la BCEAO
Projets
La CEDEAO sur le voie de l’harmonisation des services de télécommunications
Rendez-vous
SatCom Africa 2006 (20-24 février 2006, Johannesburg, Afrique du Sud)
Editorial
Développement des TIC au Sénégal : Prendre des mesures fortes
Désireuses de faire du Sénégal un pays émergent à l’horizon 2015, les autorités sénégalaises sont actuellement en train d’élaborer une stratégie de croissance accélérée (SCA) visant la réalisation d’un taux de croissance annuel compris entre 7 et 8% afin de pouvoir doubler le PIB en dix ans. A cette fin, un certain nombre de grappes porteuses ont été retenues parmi lesquelles les TIC et les téléservices. Le choix de cette grappe se justifie pleinement lorsque l’on sait que le Sénégal possède une infrastructure de télécommunications de qualité ainsi que des entreprises innovantes présentes sur le marché national, régional voire international. Le secteur joue d’ores et déjà un rôle significatif dans le développement économique et social du pays avec une contribution de 7% dans la constitution du PIB et de 5,4% dans le total des investissements. La volonté de faire des téléservices un des leviers du développement économique et social du pays n’est pas nouvelle puisqu’elle a été exprimée dès le milieu des années 90. Cependant, il faut constater que depuis cette date les mesures préconisées par les principaux acteurs du secteur afin de lever les hypothèques qui obèrent son décollage n’ont pas été prises. Or en la matière, chaque semaine perdue constitue une longueur de retard de prise par rapport aux concurrents du Sénégal. Ainsi, au niveau macro, il faut déplorer jusqu’à présent l’absence d’une stratégie nationale, seul instrument de politique capable de prendre en compte l’ensemble des considérations permettant d’assurer, pour le plus grand nombre et dans les meilleures conditions, l’entrée du Sénégal dans la société de l’information et du savoir partagée. De plus, sur le plan de la politique des télécommunications, le gouvernement s’en tient à une position timorée consistant pour l’essentiel à attribuer une licence globale (Téléphonie fixe et mobile et Internet) à un troisième opérateur qui viendrait ainsi concurrencer la Sonatel et Sentel. Les opérateurs alternatifs qui pourraient pourtant apporter des solutions intéressantes dans les zones urbaines comme dans les zones rurales ne sont toujours pas pris en compte par le code des télécommunications. De même, alors que la fracture numérique est béante, les collectivités locales, qui ailleurs jouent un rôle important dans l’aménagement numérique du territoire, sont réduites à l’inaction en la matière faute de pouvoir mettre en place et gérer des réseaux de télécommunications locaux. Si l’on souhaite véritablement que le secteur des TIC et des téléservices joue le rôle de locomotive du développement, il est nécessaire de prendre des mesures fortes à l’image de la politique mise en œuvre par la Malaisie sous la direction de Mahatir Mohamed ou encore de la décision prise par le Nigeria d’interdire, à partir de juillet 2006, l’importation de postes radios, téléviseurs, ordinateurs et autres équipements électroniques sous la forme de produits finis afin d’encourager le développement d’une industrie locale. Il ne fait en effet pas de doute pour nous que l’Etat doit non seulement se comporter comme un Etat stratège ayant le devoir, à travers un processus participatif, d’élaborer une vision, une stratégie nationale et un plan d’action mais également comme un Etat interventionniste pesant de tout son poids afin de créer le cadre propice au développement d’un secteur privé national fort et ayant des ambitions internationales.
Amadou Top
Président d’OSIRIS
Actualités
Clôture du programme Digital Freedom Initiative (DFI)
Lancé le 4 mars 2003 pour promouvoir la croissance des petites et moyennes entreprises (PME) des pays en développement grâce à l’utilisation des technologies de l’information et de la communication, le programme Digital Freedom Initiative (DFI) a clôturé ces activités le 31 janvier 2006. Financé par l’USAID, ce programme mis en œuvre au Sénégal par l’ONG Bokk Jang, a organisé de nombreuses activités de renforcement de capacités destinées aux PME, aux télécentres et cybercentres ainsi qu’à des groupements professionnels.
DFI : http://www.dfi.sn/
Bokk Jang : http://www.bokk.org/
L’action Sonatel pourrait prochainement atteindre la cote de 100 000 Francs CFA
Selon certains analystes financiers, l’action Sonatel pourrait prochainement atteindre la cote de 100 000 Francs CFA à la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) d’Abidjan (Cote d’ivoire). Pour mémoire, la valeur de l’action Sonatel était de 22 000 Francs Cfa le 2 octobre 1998 lorsqu’elle était introduite pour la première fois sur le marché.
Sonatel : http://www.sonatel.com/
Atelier de réflexion stratégique du groupe de grappe « TIC et Téléservices »
Dans le cadre de la définition de la stratégie de croissance accélérée (SCA), le groupe de grappe « TIC et Téléservices » a organisé un atelier de réflexion stratégique les 21 et 22 janvier 2006. L’objectif de ces journées était de faire un bilan et dresser un inventaire des potentialités de la grappe afin d’aboutir à une vision et de retenir un ensemble de mesures concrètes. Cet atelier s’inscrivait dans la mise en œuvre globale de la Stratégie de croissance accélérée et visait notamment à identifier le rôle et la place des TIC en son sein.
APIX : http://www.investsenegal.com/
Formation d’une vingtaine d’enseignants à la maintenance informatique
En partenariat avec le ministère de l’Éducation, l’ONG World Links Sénégal a organisé un séminaire de maintenance informatique à l’attention d’une vingtaine d’enseignants des lycées et collèges de Dakar. Le but de cette formation était de les doter des techniques de base permettant la réparation des ordinateurs. Les enseignants, qui ont participé à cette formation, étaient pour la plupart responsables de salles informatiques dans leurs établissements.
World Links Sénégal : http://www.world-links.org.sn/
Politique
Le Nigeria interdit l’importation d’équipements électroniques sous forme de produits finis
Le Nigeria a pris la décision d’interdire, à compter du 1er juillet 2006, l’importation de postes radios, téléviseurs, ordinateurs et autres équipements électroniques sous forme de produit fini. Seuls seront admis sur le territoire nigérian les pièces détachées permettant de fabriquer ces équipements électroniques. Cette mesure s’inscrit dans une politique visant à vise à faire croître l’économie nigériane de 10 % par an et à créer des milliers d’emplois.
Infrastructures et services
Mise en place d’un système de télécompensation par la BCEAO
Depuis le 19 janvier 2006, le Sénégal est le second pays au sein de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) à mettre en place un système de télécompensation via le Système interbancaire de compensation automatisée (SICA). Désormais les dates de valeur devrait ainsi prendre effet au bout de 24 heures et non de 48 heures comme par le passé pour les chèques sur place et au bout de quatre jours au lieu de trois semaines pour les chèques tirés hors de Dakar. La Banque centrale des états de l’Afrique de l’ouest (BCEAO), qui a initié et développé le système, en assure la coordination avec la gestion du point d’accès au système de compensation. Les images des effets à compenser (chèques, lettre de change, billets à ordre, ordres de virement...) sont numérisés à l’aide d’un scanner et transmises, via Internet, par la banque du client à la plate-forme électronique gérée par la BCEAO qui transmet à son tour à la banque destinataire de la compensation.
BCEAO : http://www.bceao.int/
Projets
La CEDEAO sur le voie de l’harmonisation des services de télécommunications
A l’occasion du 29ème sommet de la Communauté économique des états de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) tenu le 12 janvier 2006 à Niamey (Niger), le Secrétariat exécutif de la CEDEAO a été transformé en Commission. Dans ce cadre, il a été créé une unité de développement et mise en œuvre des projets visant à accélérer la concrétisation des projets régionaux d’infrastructure dans des secteurs tels que l’énergie, les télécommunications et les transports. Le sommet a également entériné les recommandations issues de la réunion du Conseil des Ministres qui l’a précédé et qui portaient notamment sur l’harmonisation des services de télécommunications visant à l’installation d’un système GSM pour abonnés itinérants (roaming) et l’utilisant une carte SIM unique. De plus, le sommet a approuvé l’utilisation du fonds spécial pour les télécommunications destiné à corriger les lacunes constatées au niveau des liaisons inter-états dans le but d’améliorer la connectivité transfrontalière en matière de télécommunications.
CEDEAO : http://www.ecowas.int/
Rendez-vous
SatCom Africa 2006 (20-24 février 2006, Johannesburg, Afrique du Sud)
SatCom Africa 2006, manifestation régionale spécialisée en matière de connexion via satellite, i se tiendra du 20 au 24 février 2006 à Johannesburg (Afrique du Sud).
SatCom : :http://www.satcomafrica.com/
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