Batik N° 50 Septembre 2003
mardi 30 septembre 2003
Bulletin d’Analyse sur les Technologies de l’Information et de la Communication
Lettre d’information électronique mensuelle publiée par OSIRIS
l’Observatoire sur les Systèmes d’Information, les Réseaux et les Inforoutes au Sénégal
n° 50 septembre 2003
Sommaire
Éditorial
Genève 2003 sur les traces de Cancun ?
Actualités
La Sonatel décide de passer à la tarification mensuelle pour les entreprises
Inauguration d’un système de radiologie numérisée à l’Hôpital Aristide Le Dantec (Dakar)
Création d’une Académie régionale CISCO à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar
Politique
Nouvelle répartition des services de l’Etat dans le domaine des TIC
L’Etat va se doter d’un système numérique de gestion
L’ART souhaite moderniser ses équipements de radio surveillance et de contrôle du spectre
Le Haut conseil de l’audiovisuel (HCA) dénonce les pratiques de la RTS
Infrastructures et services
La Sonatel lance la téléphonie fixe par crédit de recharge
Sentel baisse ces tarifs et annonce le lancement de nouveaux services
Projets
Diamono FM devrait bientôt être de retour sur la fréquence 100.8
Les TIC au service de la sécurité en mer des petits pécheurs
Sentel projette de se positionner sur le secteur de la téléphonie fixe
Rendez-vous
UIT Télécom 2003 (Genève, 2-18 octobre)
Troisième réunion annuelle de l’ICANN (Carthage, 27-31 octobre 2003)
Editorial
Genève 2003 sur les traces de Cancun ?
La 3ème PrepCom qui vient de s’achever à Genève sans parvenir à adopter une déclaration de principe ni un plan d’action à soumettre aux Chefs d’Etats et de gouvernement pour le prochain Sommet mondial sur la Société de l’information de Décembre 2003, bute sur plusieurs questions qui témoignent des enjeux de la société de l’information, autant pour les pouvoirs publics, le secteur privé que pour la société civile. Les documents en discussion sont dans leur globalité entre crochet, faute de consensus sur la quasi totalité des sujets abordés. Les divergences profondes se focalisent sur la gouvernance de l’Internet, la sécurité et le financement. Des questions annexes divisent également, qui portent sur la propriété intellectuelle, les logiciels libres et à code source ouvert et les médias, en particulier les radios communautaires, dont ne veulent pas entendre certains pays. Au total il y a peu de points de convergence pour ne pas dire aucun. Le Fonds de solidarité numérique proposé par le Président Abdoulaye Wade est au centre des questions cruciales de la préparation du sommet, parce que c’est la seule formulation explicite d’un projet de lutte concrète contre la fracture numérique, considérée comme un des défis majeurs de la société de l’information. Il propose de donner corps au partenariat entre les trois acteurs du sommet mondial, par l’organisation d’une solidarité réelle structurée autour d’un fonds mondial alimenté par des contributions volontaires, géré par une structure autonome, et disposant de suffisamment de réactivité pour intervenir dans le financement des besoins en formation, en équipement et en production de contenus notamment dans les pays et les secteurs sociaux confrontés à une demande non solvable. Les pays du Nord, l’Union européenne en pointe, acceptent l’idée d’une solidarité numérique mais pour l’instant préfèrent s’en tenir à la simple évocation de sa nécessité, sans nouveaux mécanismes de financement aptes à y faire face. Ils invoquent l’existence de multiples fonds d’aide au développement qui pourraient assurer disent- ils la prise en charge des demandes en matière de technologies de l’information et de la communication. Bien évidemment, les mécanismes existants de la coopération tant bilatérale que multilatérale ont fait la preuve de leur totale inefficacité, adossées qu’ils sont sur de lourdes bureaucraties et des conditionnalités aussi sophistiquées qu’excentriques. Les pays du Sud sont quant à eux favorables à la création d’un fonds de solidarité numérique spécifiquement dédié à la lutte contre l’exclusion de la Société de l’information. Sa mise en place est soutenue par le groupe arabe, le groupe latino américain, avec le Brésil en tête, le groupe Afrique et de nombreux pays asiatique avec l’Inde en première ligne. Tous s’accordent pour que sa gestion soit confiée à une structure indépendante, regroupant des représentants du secteur privé, de la société civile et des pouvoirs publics, que les contributions soient volontaires et que ses interventions soient prioritairement destinées à l’inclusion des secteurs qui risquent d’être marginalisés dans la nouvelle société qui se met en place. La réunion de Cancun ayant été un échec du fait de l’inflexibilité des pays du Nord qui entendent maintenir les subventions de leurs produits agricoles aux détriments des agriculteurs du Sud, il est clair pour de nombreux observateurs qu’un échec du sommet de Genève, du au refus de lutter concrètement contre la fracture numérique ’par la mise en place de ce fonds de solidarité numérique, ne pourra être interprété que comme la froide volonté des plus nantis de faire de la Société de l’information une Société dans laquelle règnera l’exclusion et sur laquelle ils continueront à exercer leur domination.
Amadou Top
Président d’OSIRIS
Actualités
La Sonatel décide de passer à la tarification mensuelle pour les entreprises
La Sonatel a décidé d’appliquer désormais une tarification mensuelle pour les entreprises. Les entreprises et les sociétés sont, cette fois-ci, en fête. Au cours du mois de septembre cette décision brusque a eu pour effet d’imposer au secteur trois mois de facturation à payer intégralement en une seule fois, et en l’espace d’une semaine.
Sonatel : http://www.sonatel.sn/
Inauguration d’un système de radiologie numérisée à l’Hôpital Aristide Le Dantec (Dakar)
Le 20 septembre 2003, le Président de la République, Me Abdoulaye Wade, a procédé à l’inauguration d’une nouvelle unité de radiologie numérisée. Cette unité de « WEB radiologie », devrait permettre d’économiser près de 250 millions de FCfa par an. Ce projet a été possible grâce un appui de la France du Japon qui ont ainsi permis l’installation au Sénégal de cette importante unité qui est la quatrième au monde et la première en Afrique.
Création d’une Académie régionale CISCO à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar
Cisco Systems, l’USAID, le PNUD et la Direction informatique de l’Etat viennent de créer une Académie régionale CISCO à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) dont le responsable est Boubakar Barry, Directeur du centre de calcul.. Pour aider à sa mise en œuvre, une trentaine d’instructeurs potentiels viennent de boucler une session de formation aux technologies de réseaux informatiques. Ces derniers pourront d’ailleurs intervenir dans les Académies locales CISCO qui seront créées à travers le Sénégal, puisqu’il est prévu qu’une dizaine d’Académies locale voient le jour, notamment dans les Collèges d’enseignement moyen (CEM) Marthin Luther King et Grand Yoff, à l’Ecole Multinationale des Postes, à l’Ecole supérieure polytechnique de Thiès, à la maison d’éducation Mariama Bâ de Gorée, etc.
CISCO : http://www.cisco.com/
Politique
Nouvelle répartition des services de l’Etat dans le domaine des TIC
Suite à la publication du décret n° 2003-677 du 2 septembre 2003 portant répartition des services de l’Etat et du contrôle des établissements publics, des sociétés nationales et des sociétés à participation publique entre la Présidence de la République, la Primature et les ministères, le secteur des technologies d’un l’information et de la communication est pris en charge de la manière suivante :
– Le Secrétariat Général de la Présidence de la République et services rattachés gère notamment l’Agence de Régulation des Télécommunications et la Direction informatique de l’Etat ;
– Le Ministère de l’Industrie et de l’Artisanat assure la tutelle de l’Agence sénégalaise pour l’Innovation technologique (ASIT)
– Le Ministère de l’Information et de la coopération panafricaine dans les nouvelles technologies de l’information et de la communication repose sur trois directions principales, à savoir : la Direction de la Communication, la Direction des Etudes, de la Prospective et de la Planification et la Direction de la Coopération panafricaine dans les NTIC et assure le contrôle établissements publics, sociétés nationales et des sociétés à participation publique tels que l’Agence de Presse sénégalaise (APS), la Société nationale « La Poste », la Société nationale de Radiodiffusion et Télévision du Sénégal (RTS)et la Société nationale des Télécommunications (SONATEL)
– Le Ministère de la recherche scientifique possède une Direction de la Recherche technologique.
Gouvernement du Sénégal : http://www.gouv.sn/
L’Etat va se doter d’un système numérique de gestion
Le Président de la République a annoncé à l’issue du conseil des ministre du 27 août 2003 que le Gouvernement sénégalais allait désormais travailler en s’appuyant sur ’’un système numérique de gestion’’ tel que celui mis en place en Malaisie. Il devrait permettre d’assurer l’évolution et l’exécution correctes des projets des différents ministères.
Gouvernement du Sénégal : http://www.gouv.sn/
L’ART souhaite moderniser ses équipements de radio surveillance et de contrôle du spectre
Dans le cadre de sa politique de modernisation de ses équipements de surveillance et de contôle, l’Agence de Régulation des Télécommunicfations (ART) a lancé un appel d’offres national pour l’acquisition d’équipements de radio surveillance et de contrôle du spectre pour le compte de son Service de Radiofréquences. Par ce biais, l’ARt compte acquérir un analyseur de spectre fonctionnant dans la bande des 3 Khz à 30 Ghz, trois antennes de mesures transportables et deux appareils de mesure de type GPS.
ART : http://www.art.sn/
Le Haut conseil de l’audiovisuel (HCA) dénonce les pratiques de la RTS
Dans un rapport exclusivement consacré à la télévision, le Haut conseil de l’audiovisuel (HCA) a dénoncé le non respect par la Radiodiffusion télévision sénégalaise (RTS) du principe du traitement équilibré de l’information et ce en violation de la loi. Violation du principe de l’équilibre dans le traitement d’un événement de nature contradictoire, violation du droit à l’information des citoyens, non-respect du pluralisme dans le domaine religieux, publicité déguisée dans l’émission « Grand Place », tels sont les agissements de la RTS qui ont été relevés dans ce document. Non seulement, la RTS couvre de manière déséquilibrée les évènements des partis politiques de l’opposition, syndicats et organisations société civile, mais de plus, elle ignore totalement les rappels à l’ordre du HCA. Pour rétablir les déséquilibres dans le traitement de l’information, deux rencontres ont été organisées par le HCA avec les différents acteurs sociaux et politiques mais le Directeur génal de la RTS n’a pas daigné participer à une seule de ces rencontres, se contentant de se faire représenter.
Infrastructures et services
La Sonatel lance la téléphonie fixe par crédit de recharge
Depuis le 4 septembre 2003, la Sonatel a démarré la phase pilote du service de téléphonie fixe par crédit de recharge (STFCR), système de pré-paiement sur le fixe lancé sous le nom commercial de « Ligne Keurgui », dans les zones de Pikine, Cambéréne, Mbao, Sébikotane, Bargny, Rufisque, Guédiawaye et Keur Massar. Avec ce nouveau service, un compte alimenté par crédit de recharge est associé au numéro de téléphone fourni au client. Pour téléphoner, le client achète des cartes de recharge dénommées « cartes KeurGui ». Elle sont de deux types : une d’une valeur faciale de 2 500 FCfa et une autre de 5000 FCfa. Le client reçoit aussi une facture bimestrielle d’abonnement fixe de 11 800 FCfa. Pour recharger son crédit, le client appelle le 3130 (appel gratuit) et le serveur vocal (français et ouolof) l’invite à entrer son code PIN inscrit au dos de sa carte. Le 3131 (gratuit) permet au client de consulter son crédit de communication restant. Actuellement, seuls les clients résidentiels peuvent prétendre à une ligne « KeurGui ». L’unité avec ce service est facturée à 80 FCfa TTC et cette nouvelle offre est commercialisée sous forme de packs avec deux options :
– Le Pack 1 à 30 000 FCfa TTC pour les clients disposant déjà d’un poste téléphonique
– Le Pack 2 à 45 000 FCfa TTC comprenant, en plus des frais de raccordement, caution, timbre, etc. un poste téléphonique cédé à 15 000 FCfa TTC.
Pour la phase pilote, « Ligne KeurGui » et les « Cartes KeurGui » sont disponibles uniquement dans les Agences commerciales des Parcelles et de Rufisque.
Sonatel : http://www.sonatel.sn/
Sentel baisse ces tarifs et annonce le lancement de nouveaux services
A l’occasion d’une conférence de presse, le Directeur général de Sentel Gsm, Amnon Avissar a annoncé qu’avec la dernière baisse de ses tarifs, Sentel Gsm devenait l’opérateur le moins cher du Sénégal et de la sous région en matière de téléphonie mobile et ce, quelle que soit la destination et l’heure d’appel. De plus, il a présenté une nouvelle offre destinée aux entreprises basée sur le principe du groupe utilisateurs avec 50 F Cfa la minute pour toutes les communications entre employés de la même entreprise. Par ailleurs, le responsable technique a indiqué que Sentel couvrait désormais toutes les régions du Sénégal avec un réseau dense. Pour améliorer la couverture de son réseau, Sentel a consacré plus de 6 milliards d’investissements au cours de l’année 2003. en 2004, 7 milliards de francs d’investissements supplémentaires sont prévus pour maintenir la qualité du réseau face à l’augmentation du nombre d’abonnés et du trafic. Pour mémoire, l’investissement initial de Sentel Gsm était de 5 milliards de francs Cfa à sa création en 1999, époque ou elle ne comptait que 24 000 abonnés. Actuellement Sentel compte plus de 250 000 clients et a réalisé un chiffre d’affaires de 32 milliards de F Cfa en 2002.
Sentel : http://www.everyday.sn/
Projets
Diamono FM devrait bientôt être de retour sur la fréquence 100.8
La station de radio « Diamono Fm » qui émettait sur la fréquence 100.8 à Dakar et avait du cesser ses émissions devrait bientôt renaître de ses cendres avec la création de la Société africaine de communication et de commerce, mise en place par Serigne Mamoune Niasse, chef religieux et leader fondateur du Rassemblement du peuple (Rp). Actuellement les repreneurs de la station entendent renforcer les émetteurs pour en augmenter la puissance et renouveler les équipements. De manière à élargir la zone de couverture de la radio et de la mettre sur le satellite via WorldSpace. La radio devrait garder un profil généraliste et être confiée à une équipe professionnelle d’hommes des médias.
Les TIC au service de la sécurité en mer des petits pécheurs
Manobi Sénégal, opérateur de services métiers sur téléphone mobile et Internet destinés aux professionnels du secteur agro-industriel, vient de lancer un nouveau produit qui permet de renforcer la sécurité des petits pêcheurs en mer. La technologie en question le téléphone mobile couplé au GPS et à Internet pour offrir trois types de services aux pêcheurs et à ceux chargés d’assurer leur sécurité à savoir : l’information météorologique en temps réel, la gestion des sorties en mer et l’aide au secours au large. La Sonatel a déjà accepté de tester ce système sur la plage de Kayar où elle a récemment installée une cellule qui assure une couverture du réseau à plus de 12 km des côtes. Cela étant, les pêcheurs de Kayar trouvent la portée du système insuffisante et souhaite la mise en place d’un système de secours possible à plus de 80 km. Des tests devraient bientôt être réalisés par Alcatel, pour évaluer la portée maximale pouvant être atteinte avec un équipement spécial », l’objectif étant de dépasser la barre des 50 km et sur cette base de couvrir toute la côte du Sénégal. Le téléphone mobile couplé au GPS et à Internet, offre maintenant un service qui permet au pêcheur de déclarer sa sortie en mer depuis son téléphone mobile par Sms et l’information est accessible en temps réel par le responsable de la sécurité du groupement interprofessionnel gérant le quai de débarquement. De ce fait, quand un pêcheur accuse du retard, par rapport à « une limite fixée, le responsable de la sécurité peut lancer avec trois niveaux d’urgence des alertes au pêcheur lui-même et à ses collègues en mer pour organiser les recherches et les secours éventuellement nécessaires. Pour ce qui est du secours, un bouton d’alarme est installé, sur le téléphone couplé au GPS. C’est sur ce bouton que le pêcheur en danger appuie pour déclencher l’alerte. Le signal est reçu par l’opérateur qui gère à travers sa plate-forme tout le circuit d’information permettant d’alerter en temps réel, l’ensemble des responsables de la sécurité en mer.
Manobi : http://www.manobi.sn/
Sentel projette de se positionner sur le secteur de la téléphonie fixe
Le Directeur général de Sentel Gsm, Amnon Avissar, a déclaré que sa société est déjà prête pour affronter la Société nationale de télécommunications (Sonatel) qui détient jusqu’ici le monopole de la téléphonie fixe et internationale dès que le secteur aura été libéralisé.
Sentel : http://www.everyday.sn/
Rendez-vous
UIT Télécom 2003 (Genève, 2-18 octobre)
L’édition 2003 d’UIT Télécom se déroulera à Genève (Suisse) du 2 au 18 octobre 2003.
UIT Télécom 2003 : http://www.itu.int/WORLD2003/index-...
Troisième réunion annuelle de l’ICANN (Carthage, 27-31 octobre 2003)
La troisième réunion annuelle de l’ICANN se déroulera à Carthage (Tunisie) du 27 au 31 octobre 2003.
ICANN : http://www.icann.org/
Site de la réunion : http://www.icanncarthage.tn/
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