Batik N° 34 Mai 2002
vendredi 31 mai 2002
Bulletin d’Analyse sur les Technologies de l’Information et de la Communication
Lettre d’information électronique mensuelle publiée par OSIRIS
l’Observatoire sur les Systèmes d’Information, les Réseaux et les Inforoutes au Sénégal
n° 34 mai 2002
Sommaire
Éditorial
Bamako 2002 : Entre espoir et déception
Actualités
La Sonatel annonce un bénéfice de 47 milliards de FCFA
SINEC 2002
Le Metissacana met fin à ses activités de fournisseur de services Internet
Réunion de la Dot Force à Calgary (Canada)
Nouvelle version en ligne du quotidien Le Soleil
Politique
Le Conseiller spécial du Président de la République pour les TIC présente ses rêves
Les projets du NEPAD en matière de technologie de l’information et de la communication
Infrastructures et services
Inauguration du câble sous-marin SAT-3/WASC/SAFE
@ CLSNET : La banque à distance du Crédit Lyonnais Sénégal
Projets
Lancement de la Fondation Sonatel
Rendez-vous
Prix Nancy Hafkin édition 2002
Rencontre des chapitres francophones d’Internet Society
Editorial
Bamako 2002 : Entre espoir et déception
En mai 2002 la capitale du Mali a été de nouveau le point de rencontre d’hommes et de femmes, venus de toute l’Afrique pour raviver la flamme de l’espoir allumée deux ans auparavant autour de la question de l’appropriation des Technologies de l’Information et de la Communication au service du développement à l’occasion de Bamako 2000. Devant les hésitations et les atermoiements flagrants qui ont marqué jusqu’ici la préparation du Sommet Mondial sur la Société de l’Information dont la première phase est censée se tenir en 2003 à Genève (Suisse), l’organisation de la rencontre de Bamako est apparue comme un défi relevé par le Président Alpha Oumar Konaré. A quelques jour de son départ du pouvoir, il a ainsi voulu insister sur le fait qu’il est indispensable que les technologies de l’information et de la communication soient mises au service du développement de l’Afrique si l’on ne veut pas que la mondialisation triomphante ne se transforme définitivement en un nouveau système d’apartheid qui exclurai des millions de gens du cours de l’Humanité. Il est en effet paradoxal que le continent le moins doté en infrastructures de télécommunication et de ressources en matière de technologies de l’information et de la communication soit à la pointe de l’engagement pour la tenue du Sommet Mondial sur la Société de l’Information alors que le Nord affiche un total désintérêt et n’assure même pas le service minimum pour donner l’illusion de vouloir la tenue de cette manifestation. Hormis l’Afrique qui a tenu la première conférence régionale préparatoire au SMSI, bien peu a été fait dans les autres régions du monde qui semblent plutôt traîner les pieds. La conférence de Bamako qui a bénéficié du leadership du Président Konaré a attiré beaucoup d’intervenants intéressés par le développement technologies de l’information et de la communication à travers le monde et réuni les représentants de plus de cinquante pays africains qui devaient harmoniser leurs positions dans le cadre de cette première conférence régionale préparatoire. Les réflexions engagées dans les pré-conférences thématiques tout comme dans les quatre ateliers de la Conférence régionale africaine ont ouvert de nombreuses pistes allant dans le sens d’une appropriation africaine des technologies de l’information et de la communication et le développement d’un environnement propice au développement endogène. Cependant, le souhait réaffirmé par le secteur privé et la société civile d’un sommet mondial tripartite avec participation concertée et implication à tous les niveaux de la préparation des acteurs que sont le secteur privé, la société civile et les pouvoirs publics semble aujourd’hui compromis. Aucun signal n’est venu annoncer que la société civile était la bienvenue à cette manifestation, bien au contraire. Tout d’abord, faute d’avoir reçu les appuis nécessaires à la préparation de cette conférence, notamment à travers la mise en place d’un processus de discussion préliminaire, la société civile africaine est venue à Bamako en ordre dispersé. Une fois sur place, elle a été quelque peu désorientée par la tournure prise par une rencontre ou en lieu et place du dialogue et de la concertation annoncée entre le secteur privé, les pouvoirs publics et de la société civile, ont a plutôt assisté à des monologues parallèles. Enfin, il est symptomatique de constater que des figures emblématiques de la société civile malienne aient été marginalisées à Bamako même et aient été obligées de se manifester par une déclaration publiée par le Forum pour l’Autre Mali (voir à ce sujet http://www. www.autremali.org/ ou cliquez ici). De ce fait, la société civile africaine se pose des questions sur les conditions de sa participation au SMSI. Est ce là le signe annonciateur du rôle attendu de la société civile qui devrait servir de faire valoir et surtout de caution à des orientations déjà fixées par des lobbies masqués qui cherchent à manipuler tout le monde ? En tout cas, à quelques semaines de la tenue de la première PrepCom qui doit se tenir du 1er au 5 juillet 2002 à Genève (Suisse), rien n’indique que les déclarations d’intention sur l’organisation d’un sommet réunissant les trois composantes que sont la société civile, le secteur privé et les pouvoirs publics soit encore à l’ordre du jour.
Amadou Top
Président d’OSIRIS
Actualités
La Sonatel annonce un bénéfice de 47 milliards de FCFA
A l’occasion d’un dîner La Sonatel annonce un bénéfice de 47 milliards de FCFA de presse, la Sonatel a annoncé un bénéfice net de 47.45 milliards de FCFA pour l’année 2001, soit une progression de 11% par rapport à l’exercice 2000. Pour mémoire, en 2000 ce même bénéfice net était de 42,5 milliards de FCFA.
Sonatel : http://www.sonatel.sn/
La septième édition du SINEC le Salon International des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication a été lancée le 28 mai 2002 et se déroulera jusqu’au 1er juin 2002 au Centre International du Commerce Extérieur du Sénégal (CICES).
SINEC : http://www.sencomane.sn/
Le Metissacana met fin à ses activités de fournisseur de services Internet
Suite à une nouvelle suspension de sa liaison spécialisée pour cause d’arriérés de paiement, le Metissacana a publié un communiqué dans lequel il fait part de décision de mettre fin à ses activités de fournisseur de services Internet. Parmi les raisons évoquées par les responsables de cette structure, il y notamment la dénonciation des « différents actes d’abus de monopole et de concurrence déloyale de la Sonatel affiliée au Groupe France Télécom ». De son côté la Sonatel dément et rétorque que malgré les divers moratoires accordées au Metissacana, le célèbre cybercafé n’a pas été en mesure d’honorer ses engagements dans les délais requis. Premier cybercafé à avoir ouvert ses portes en Afrique de l’Ouest, le Metissacana est, après la société Point Net, le deuxième fournisseur de services Internet à cesser ses activités.
Réunion de la Dot Force à Calgary (Canada)
Les membres du Groupe d’experts du G8 sur l’accès aux nouvelles technologies (GEANT) se sont réunis à Calgary du 5 au 7 mai 2002 pour mettre la dernière touche à leur rapport sur la mise en oeuvre de leur plan d’action que les dirigeants du G8 ont sanctionné à leur réunion au sommet de 2001, tenue à Gênes (Italie). Dans le cadre du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), les initiatives de la Dot Force visent notamment à répondre aux besoins particuliers définis par les dirigeants africains, notamment en appuyant l’élaboration de cyber-stratégies nationales, en améliorant l’accès et la connectivité, en encourageant les entrepreneurs et en stimulant l’esprit d’entreprise dans les pays en développement.
Dot Force : http://www.dotforce.org/
Nouvelle version en ligne du quotidien Le Soleil
Depuis le 31 mai 2002, les internautes peuvent consulter la nouvelle version en ligne du quotidien Le Soleil. Cette quatrième version, depuis le lancement de la première édition en ligne en avril 1998, fait du Soleil, un exemple à suivre pour les journaux africains en ligne.
Le Soleil : http://www.lesoleil.sn/
Politique
Le Conseiller spécial du Président de la République pour les TIC présente ses rêves
A l’occasion de la clôture du XXème colloque sur les études américaines, qui s’est déroulé cette année sur le thème des nouvelles technologies de l’information et de la communication, Thierno Ousmane Sy, Conseiller spécial du Président de la République, a présenté les réformes entreprises ou envisagées par Abdoulaye Wade en la matière. Tour à tour il a parlé de la création de la Direction Informatique de l’Etat, de l’élaboration d’une charte technologie de l’Etat en vue de garantir l’interopérabilité des systèmes d’information, du lancement de l’Agence de Régulation des Télécommunications, de la construction prochaine parc technologique qui sera désigné sous l’appellation de « cybervillage », de la modernisation de Gaïndé, le système informatique de la Douane, etc. Parmi les « rêves » évoqués par Thierno Ousmane Sy, on note la création de Start up par de jeunes sénégalais, le développement des téléprocédures administratives, la connexion des écoles à Internet et l’organisation de visioconférences entre chefs d’état africains en lieu et place des grandes réunions qui obligent les uns et les autres à parcourir des centaines voire des milliers de kilomètres pour s’entretenir seulement quelques heures d’une question.
Les projets du NEPAD en matière de technologie de l’information et de la communication
En matière de technologie de l’information et de la communication, le NEPAD a retenu 13 grands projets qui visent à :
– Développer l’infrastructure de télécommunication avec l’objectif de faire passer la télédensité du fixe à 4%, celle du mobile à 7% et d’augmenter la Net densité d’ici 2005 en installant 32 liaisons inter-états en fibre optique et en créant un backbone pour l’Internet ;
– Harmoniser la législation et la régulation des télécommunications de manière à créer une zone économique ouverte permettant notamment l’intégration des infrastructures et des services de marchés financiers ;
– Favoriser le transfert de technologie et la promotion d’une industrie endogène ;
– Appuyer les structures existantes dans les domaines de la formation et de la production (Centre de maintenance des télécommunications et Centre informatique communautaire de Lomé, Ecole Supérieure Multinationale des Télécommunications de Dakar, Institut Africain d’Informatique de Libreville, Centre de formation de l’IUT d’Harare, etc.) ;
– Créer un réseau IP sécurisé reliant les gouvernements africains (PAGNET) ;
– Créer une base de données électroniques contenant les statistiques africaines dans tous les domaines (DATAFRICA) ;
– Créer un système permettant d’informatiser l’information judiciaire (E-Justice Africa) ;
– Mettre sur pied un système de dédouanement électronique entre les pays africains (E-Custom Africa) ;
– Créer un outil de coopération panafricain dédié à la lutte contre le terrorisme (ACT-NET) ;
– Créer un réseau dans le domaine de la télémédecine avec pour objectifs l’éducation sanitaire, l’analyse épidémiologique, la prophylaxie, la prévention, etc. ;
– Mettre en œuvre un programme appuyant et encourageant la production et la diffusion de l’Histoire africaine sur des supports électroniques ;
– Développer une boutique en ligne pour faire la promotion des objets d’art et la culture africaine (AFRICASHOP) ;
– Développer un portail de commerce électronique qui permettra l’échange de produits agricoles et de la mer entre producteurs et acheteurs africains (AFRICA CYBERMARKET).
Nepad : http://www.nepadsn.org/
Infrastructures et services
Inauguration du câble sous-marin SAT-3/WASC/SAFE
Le 27 mai 2002, le Président Abdoulaye Wade a procédé à l’inauguration du câble sous-marin à fibres optiques Europe-Afrique-Asie dénommé « SAT-3/WASC/SAFE ». Ce système intercontinental long de 28000 km possède une capacité initiale de 20 Gigabits/seconde qui sera portée en septembre 2002 à 40 Gbits/s et qui pourra atteindre un maximum de 120 Gbits/s lui permettant d’acheminer 5,8 millions de conversations téléphoniques simultanées. Il relie le Portugal, l’Espagne (Iles Canaries), le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Nigeria, le Cameroun, le Gabon, l’Angola, l’Afrique du Sud, la France (Ile de la Réunion), l’Ile Maurice, l’Inde et la Malaisie. D’un coût global d’environ 500 milliards de FCFA, il est la propriété d’un consortium de 36 opérateurs internationaux de télécommunications issus de 31 pays dont bien sur la Sonatel. Les terminaisons du système au Portugal et en Espagne pour l’Europe, en Inde et en Malaisie pour l’Asie, permettent désormais aux opérateurs africains d’accéder au réseau mondial des câbles sous-marins numériques connectant la quasi totalité des régions du monde. De plus, avec la mise en service de ce nouveau câble, le débit de la connexion internationale du Sénégal à Internet devrait passer de 42 à 100 mégabits.
Sonatel : http://www.sonatel.sn/
SAFE-SAT-3 : http://www.safe-sat3.co.za/
@ CLSNET : La banque à distance du Crédit Lyonnais Sénégal
Sous le slogan publicitaire « Gérer de loin tout en gérant au plus près », le Crédit Lyonnais Sénégal vient de lancer @ CLSNET, sa banque à distance. Il permet notamment de consulter le solde de son compte à distance, d’obtenir des relevés de compte, d’envoyer des ordres de virements et d’accéder à, toute une série d’informations sur la banque telles, les produits et services, le cours des devises, l’évolution des marchés boursiers, etc.
Crédit Lyonnais Sénégal : http://www.creditlyonnais.sn/
Projets
Lancement de la Fondation Sonatel
Le 22 mai 2002, la Sonatel a officiellement lancé les activités de sa fondation dénommée « Fondation Sonatel ». Dotée d’un fond initial de 125 millions de Fcfa, cette structure vise à contribuer au rayonnement social et culturel du Sénégal. Trois axes principaux ont déjà été identifiés par le Conseil de la Fondation à savoir l’éducation, la culture et la santé. Dans le domaine de l’éducation, la Fondation Sonatel se propose, d’octroyer des aides aux meilleurs élèves de second cycle des séries scientifiques des lycées publics, de soutenir l’organisation du Concours général par des prix dans les matières scientifiques, de faire des dons d’équipements scolaires à l’école sénégalaise et de soutenir le développement des technologies de l’information et de la communication au niveau des écoles publiques. En matière de santé, elle prévoit, pour l’année 2002, d’équiper 100 postes de santé et de donner des ambulances. Enfin, s’agissant de la culture, la Fondation Sonatel envisage de parrainer des émissions radiophoniques et télédiffusées, consacrées à la musique sénégalaise traditionnelle ou moderne, de soutenir des manifestations susceptibles de révéler les talents de jeunes chanteurs ou peintres plasticiens, d’apporter son concours à l’organisation d’expositions artistiques, etc.
Sonatel : http://www.sonatel.sn/
Rendez-vous
Prix Nancy Hafkin édition 2002
L’Association for Progressive Communication (APC) vient de lancer l’édition 2002 du Prix Nancy Hafkin. Le thème de cette année porte sur les programmes centrés sur les personnes dans le domaine des technologies de l’information et de la communication en Afrique. La date limite de candidature est fixée au 15 septembre 2002 et le Prix est ouvert aux organisations de la société civile, aux institutions gouvernementales, aux organisations liées à l’éducation, aux groupes communautaires, aux réseaux et tout autre mouvement en Afrique. D’un montant de 7500 dollars US, le Prix Nancy Hafkin sera partagé entre les trois premiers lauréats.
Prix Nancy Hafkin : http://www.apc.org/francais/hafkin/2002.shtml
Rencontre des chapitres francophones d’Internet Society (ISOC)
L’Association ISOC-Québec, la section québécoise de l’Internet Society organise ISOC FRANCOPHONIE 2002 , la première Rencontre internationale des associations ISOC de la francophonie. À Montréal du 12 au 14 juin 2002, une cinquantaine de délégués majoritairement originaires des pays d’Afrique, se concerteront pour amorcer le développement d’une position commune et apporter leur contribution au débat sur la diversité culturelle dans la société de l’information.
Isoc-Francophonie : http://www.isoc-francophonie.net/
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