Babacar Touré met en garde contre les risques de monopole liés au numérique
mercredi 7 novembre 2012
Le président du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA), Babacar Touré, a prévenu contre le risque de voir des privés détenir le monopole de la diffusion numérique de programmes audiovisuelles et invité les instances de régulation à la vigilance en vue de préserver la démocratie et l’intérêt des populations.
M. Touré intervenait lors de la clôture du séminaire de deux jours (5 et 6 novembre) du Réseau des régulateurs francophones des médias (REFRAM), une rencontre organisée par le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) du Sénégal, sur le thème : ’’Transition vers le numérique’’.
Le président du CNRA a souligné que le basculement vers le tout numérique risque de « laisser sur le carreau des acteurs plus fragiles et non moins importants et de rompre ainsi les équilibres démocratiques en termes de diversité du paysage ». Il a rappelé que les institutions de régulation doivent « veiller à ne laisser aucune partie sur le bord de l’autoroute ».
« L’intervention de nouveaux acteurs dans la chaîne de valeur audiovisuelle, en particulier les opérateurs de télécommunications et les industriels dont les moyens financiers sont sans commune mesure avec ceux généralement en jeu dans le secteur de l’audiovisuel, constitue un risque de concentration et de capture des audiences », a-t-il souligné.
« On risque de passer ainsi des anciens monopoles publics à de nouveaux monopoles, privés cette fois-ci », a poursuivi M. Touré, selon qui le rôle des institutions de régulation est de « veiller à la stabilité de l’espace démocratique et à la préservation de l’intérêt général ».
Au total, 28 pays, et près de 80 délégués, ont pris part à cette rencontre internationale (5 et 6 novembre) dont les travaux ont notamment porté sur : « L’état des lieux du passage de la diffusion analogique à la diffusion numérique dans l’espace francophone » et sur : « Panorama des expériences des autorités de régulation audiovisuelle : expériences achevées ou en cours du passage de la diffusion analogique à la diffusion numérique ».
Le président du CNRA a également mis l’accent sur la nécessité de repenser les modèles de régulation en les adaptant à l’évolution technologique qui, selon lui, rend plus complexe la fonction de régulation du fait de la multiplicité des chaînes et des supports de transmission et de distribution.
(Source : APS, 7 novembre 2012)