La capitalisation boursière du marché des actions à la Brvm (Bourse régionale des valeurs mobilières) a augmenté de 45 milliards passant de 3.530 milliards FCfa la veille à 3.575 milliards FCfa, à la clôture, ce vendredi 06 avril tandis que celle du marché obligataire reste stable à 793 milliards FCfa. Le marché boursier termine ainsi la semaine en forte hausse au niveau de ses principaux indicateurs.
L’indice BRVM 10 (qui regroupe les 10 valeurs les plus actives) a enregistré une progression de 1,78% à 182,82 points contre 179,62 la veille. Dans le même sillage, l’indice BRVM composite a enregistré une progression de 1,26% à 156,18 points contre 154,24 la veille pour une valeur transactionnelle qui s’établit à 104,59 millions contre 1,35 milliard FCfa la veille. Sur un total de 38 sociétés inscrites sur le marché des actions, la négociation a porté sur 21 sociétés contre 20 la veille tandis que 2.510 titres ont été échangés contre 2.392 précédemment. La capitalisation boursière du marché des actions a ainsi augmenté de 45 milliards passant de 3.530 milliards FCfa à 3.575 milliards FCfa, ce vendredi, alors que celle du marché obligataire où 148 obligations ont été échangées pour une valeur de 1,42 million FCfa, est restée stable à 793 milliards FCfa.
Le dynamisme enregistré dans le marché des actions porte l’empreinte de la Sonatel (Société nationale des télécommunications du Sénégal) qui pèse plus de 40% de la capitalisation boursière et dont la valeur du titre qui avait fortement chuté jusqu’en fin 2011, reprend du poil avec une hausse de 2010 FCfa, portant son cours à 130.010 FCfa. Cependant, la Société générale de banques de Côte d’Ivoire (685 titres échangés), la Société africaine de plantation d’hévéas (572 titres) et Ecobank (372 titres) ont été les titres les plus actifs. Bank Of Africa Niger n’est pas en reste avec une hausse de 1.995 FCfa de son titre à 35.005 FCfa tandis que la limonaderie et brasserie d’Afrique a réalisé un gain de 780 FCfa sur le sien à 186.000 FCfa. C’est la Société ivoirienne des tabacs qui baisse la tête avec une forte baisse de 6.000 FCfa de la valeur de son titre qui s’affiche à 69.000 FCfa, suivie de BANK Of Africa Côte d’Ivoire qui, elle, enregistre une baisse de 2.100 FCFA à 25.900 FCfa. Tout cela dans un contexte de contestation et de réforme qui bruit au niveau de la Brvm.
Quelle stratégie ?
Le 6 mars dernier, un conseil d’administration extraordinaire a réuni toute la matinée à Dakar la douzaine d’administrateurs de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM). Au coeur des débats, la mise à plat de la stratégie et l’adoption de nouvelles orientations pour dynamiser la place financière des huit pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Cette réunion découlait du contexte dans lequel évolue la Brvm depuis un bon moment maintenant. Pour rappel, en 2011, les principaux indices de la Bourse ont été en recul. Le BRVM 10 (les dix valeurs les plus actives) a chuté de 13,37 %, et le BRVM composite (la moyenne de toutes les valeurs cotées) de 12,71 %. Les impacts négatifs cumulés du conflit postélectoral ivoirien et de la crise économique mondiale n’expliqueraient pas tout. En treize ans d’existence, le nombre (38) d’entreprises cotées à la Brvm laisse encore à désirer, comme le déplorait récemment Gabriel Fal, PDG de la société d’intermédiation CGF Bourse.
Par ailleurs, la « mauvaise utilisation des bénéfices » dégagés par la société d’exploitation de la BRVM, qui s’élèveraient en moyenne à 1,5 milliard de FCfa par an (2,3 millions d’euros) depuis cinq ans, semble braquer plus d’un acteur. Les dirigeants ne chercheraient qu’à assurer l’équilibre financier et la profitabilité de la société d’exploitation de la BRVM, plutôt que d’investir les bénéfices dans des actions de promotion commerciale et de marketing pour attirer des investisseurs.
Malick Ndaw
(Source : Sud Quotidien, 7 avril 2012)