Authentification et de fiabilisation des abonnés nationaux : L’ARTP donne un ultimatum de 6 mois aux opérateurs
mercredi 11 mai 2016
Après la première phase d’identification des abonnés, les opérateurs au Sénégal ont un délai de 6 mois pour authentifier les informations qui leur ont été livrée par leurs clients, en conformité avec la base de données mise à leur disposition par la Direction de l’automatisation du fichier (Daf). Le moratoire a été donné hier, mardi 10 mai, par le Dg de l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp), Abdou Karim Sall, en marge du lancement de la solution technique d’authentification et de fiabilisation de l’identification des abonnés aux services de téléphonie mobile.
Depuis hier, mardi 10 mai, et cela pour un délai de 6 mois, les opérateurs de téléphonie mobile établis au Sénégal doivent vérifier l’authenticité et la fiabilité de l’identification que leur ont fournie leurs clients, au moment de l’abonnement. Cette information a été livrée hier, mardi 10 mai, par le directeur de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp), en marge du lancement de la solution technique d’authentification et de fiabilisation de l’identification des abonnés aux services de téléphonie mobile.
En effet, Abdou Karim Sall informe que « nous allons donner 6 mois, aux opérateurs pour fiabiliser l’information existante dans leur base de données en termes de numéro d’identité correspondant avec le nom de la personne ». Dépassé ce délais, et dans le cadre du suivi et contrôle de l’effectivité de l’authentification des données des abonnés, « l’Artp disposera d’un accès à cette base virtuelle, afin que nous même nous puissions prendre des échantillons pour pouvoir faire des contrôles ».
Revenant par ailleurs sur la solution technique lancée hier, celle devant permettre notamment aux opérateurs d’authentifier leur base de clients déjà identifiés et de vérifier la fiabilité des informations communiquées par les usagers lors de leur identification, M. Sall a indiqué que la Daf a fourni aux différents opérateurs « une base miroir ». Un répertoire virtuel à partir duquel, explique-t-il, « les opérateurs peuvent opérer toutes les vérifications de conformité ». Se réjouissant par ailleurs de la solution technique de consultation à temps réel d’un extrait des fichiers de la Daf, le Dg de l’Artp trouve « qu’il est heureux de constater qu’aujourd’hui, quand vous voulez prendre un abonnement, si les informations d’identification ne sont pas correctes, le processus est bloqué, et vous ne pouvez pas poursuivre ». Les 3 informations fournies par la Daf sont en effet le nom et le prénom du client, ainsi que le numéro de leur Carte nationale d’identité (Cni). Il convient toutefois de préciser que la mesure ne concerne en effet que les abonnés nationaux. Pour ce qui est des étrangers, le Dg de la Daf, Ibrahima Diallo informe qu’il est prévu une deuxième phase.
Quid des jeunes qui n’ont pas encore de Carte nationale d’identité et qui pour autant disposent de numéro de téléphone ? Une question que le Dg de l’Artp a tout bonnement balayée d’un revers de main, prétextant que la mission du régulateur se limite à l’identification des abonnées. A noter aussi que les clients qui avaient livré des informations fausses, ou des numéros de pièces non valables actuellement (numéro de passeport, numéro de carte scolaire, etc), seront contactés par leurs opérateurs pour une actualisation de leurs données. Si toutefois ces derniers ne coopèrent pas, leurs numéros seront tout bonnement bloqués, selon le régulateur. Un impératif, selon M. Sall, qui a pour but principal de mettre derrière chaque numéro de téléphone une identité fiable, dans un contexte de lutte contre l’insécurité liée à l’utilisation de la téléphonie mobile.
Jean-Michel Diatta
(Source : Sud Quotidien, 11 mai 2016)