Augmentation de la fraude sur les appels entrants
jeudi 8 décembre 2011
Un cadre de l’Agence de régulation des postes et télécommunication (ARTP) a signalé, jeudi, une augmentation de la limite frauduleuse sur le trafic des appels entrants à cause un manque d’équipements et de matériels.
L’ARTP n’a pas encore acquis les équipements et l’expertise qui lui permettraient de contrôler effectivement les appels entrants, selon Seyni Fati, interrogé par l’APS en marge de la Journée d’information de l’Agence organisée à la 20ème Foire internationale de Dakar (FIDAK).
Ainsi, le contrôle sur les appels entrants n’est pas encore effectif puisque l’ARTP doit suivre les règles de passation des marchés qui régissent le cadre avec un appel d’offres qui sera fait pour acquérir les équipements nécessaires et disposer aussi de l’accompagnement d’un prestataire compétent dans le domaine, a-t-il dit.
L’Etat a instauré par décret une taxe sur les appels téléphoniques entrants. Cette mesure n’est pas du goût de l’opérateur historique, Sonatel, qui multiplie les grèves pour s’opposer à l’application du texte.
Pour le décret pris par l’Etat, il s’agit d’un tarif planché dans lequel il impose aux opérateurs qui ont pris une licence au Sénégal de fixer le tarif au minimum à 141 francs Cfa pour chaque minute.
Avec la mise en œuvre de ce tarif, l’ARTP a pour rôle de collecter pour le compte de l’Etat sa quote-part qui s’élève à 49 francs Cfa.
L’ARTP doit aussi juguler la fraude parce, ‘’des gens malintentionnés peuvent aujourd’hui aller chercher le trafic international et le faire entrer au Sénégal d’une manière frauduleuse’’, a-t-il expliqué.
Selon le Directeur général de l’ARTP, Ndongo Diaw, l’application du décret sur les appels entrants ‘’se passe bien’’ avec les opérateurs qui sont conscients que la mesure les concerne tous.
Pour le contrôle du trafic international entrant il y a un problème d’outils, d’équipements, reconnaît-il. Mais l’ARTP est dans une dynamique d’acquérir ces équipements qui vont lui permettre à temps réel de voir les flux de ces appels, a-t-il ajouté.
L’ARTP dispose d’un centre d’ingénierie qui se trouve à Yeumbeul (banlieue de Dakar) où on gère les fréquences de façon automatique.
‘’Le Sénégal s’est positionné en leader avec beaucoup de régulateurs de la sous-région venus s’inspirer’’ de son exemple afin de faire bénéficier leurs pays de ressources substantielles pour financer les projets de développement économique et social, a-t-il dit.
’’Nne pas être d’accord avec un décret c’est une chose, l’appliquer malgré le désaccord est une autre’’, a dit le Dg de l’ARTP à propos de l’attitude de la Sonatel. Pour Ndongo Diaw, l’opérateur historique a ‘’une réserve par rapport à cette dynamique avec une autre option, pensant que l’Etat peut bénéficier de revenus substantiels par le truchement de l’impôt’’.
‘’L’Etat, après une étude circonstanciée a pensé que c’est cette voie qui lui permet non seulement d’engranger des revenus substantiels mais aussi de contrôler les flux de trafic entrant’’, a t-il relevé précisant que cette position de l’Etat apparaît comme ’’la position dominante’’.
‘’Le Sénégal est un pays de droit. Si quelqu’un n’est pas accord, il peut utiliser les moyens légaux et la Sonatel est entrain d’utiliser cette voie pour mener son combat. Mais, c’est la discipline qui doit prévaloir pour éviter les casses, les grèves illégales et ne pas porter préjudice aux consommateurs’’, a souligné le Directeur Général.
(Source : APS, 8 décembre 2011)