Audition dans le fond de Ndongo Diaw : L’ex-Dg de l’Artp mouille Wade
jeudi 20 décembre 2012
L’ancien directeur général de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp) a été entendu sur le fond hier par le doyen des juges d’instruction. Mahawa Sémou Diouf a interrogé Ndongo Diaw sur les marchés de 1,8 milliard de franc et 3,8 milliards de francs, précisément sur les procédures de décaissement. Ndongo Diaw, selon une source digne de foi, jure n’avoir rien à se reprocher, car il s’en est référé au décret de Wade et à ses contrats réglés en amont.
Au rythme où les auditions dans le fond se déroulent, bientôt le dossier de l’Artp sera bouclé. En effet, hier, le doyen des juges d’instruction a entendu Ndongo Diaw dans le fond. L’ancien directeur général de l’Artp est en fait le dernier sur la liste dans ce dossier. Après l’audition du nouveau patron de la structure, Abdou Lô, qui a confirmé la plainte de l’organe de régulation, c’était à son tour hier de passer à l’audition. Et selon une source digne de foi, l’audition s’est normalement déroulée. Cuisiné sur les deux marchés pour lesquels il est poursuivi, l’ancien directeur général de l’Artp s’est défendu comme un beau diable. Sur le marché qui a lié l’Artp à Mtl de Moustapha Yacine Guèye et pour lequel il décaissé 1,8 milliard de francs des caisses de la boîte, l’ancien boss de l’Artp argue avoir payé sur la base de la facturation. Ce contrat avait lié l’Artp à la Mtl concernant les appels entrants. C’est à la suite d’une facture qui lui a été présentée qu’il a décaissé ledit montant. Pour lui, le contrat a été négocié en amont entre Abdoulaye Wade et le patron de Mtl.
S’agissant du deuxième marché relatif au décaissement de 3,8 milliards de nos francs, Ndongo Diaw le justifie par le décret présidentiel qui lui a été servi par l’ancien Président Abdoulaye Wade en son temps et qui est versé dans le dossier. Dans ledit décret, l’ex président de la République lui avait autorisé le décaissement des 3,8 milliards de francs pour la construction d’un immeuble. Il ne pouvait y avoir d’appel d’offres, dès l’instant qu’il avait reçu un décret présidentiel qui vient juste après la loi. Tout comme dans le premier contrat, Ndongo Diaw, ce dernier voue toujours une grande affection au comptable de la structure qui a été selon lui « un bon collaborateur ». Pour l’ancien boss de l’Artp, il s’agit juste d’un malentendu. Les interprétations diffèrent concernant les textes qui régissent l’Artp.
En outre, Mamadou Yaké Ba a bénéficié d’une liberté provisoire lorsqu’il s’est présenté devant la chambre d’accusation. Les conseils de Ndongo Diaw comptent déposer une demande de liberté provisoire pour le client. Très probablement demain, confie un de ses conseils. Ndongo Diaw a été épinglé suite à une plainte de son successeur, Thierno Alassane Sall devenu ministre de l’Équipement et des Transports, à la tête de l’Artp. Il est poursuivi pour détournement de deniers publics, corruption passive et faux et usage de faux.
Alassane Dramé
(Source : L’As, 20 décembre 2012)