Au Niger, la junte impose un prélèvement de 0,017 $ sur les appels téléphoniques et les forfaits
lundi 29 janvier 2024
Acculée par les sanctions des organisations régionales et internationales, la junte nigérienne a mis en place des mesures pour relancer l’économie nationale. Le gouvernement a rétabli, en début de mois, la taxe sur la terminaison du trafic international entrant qui avait été suspendue en 2023.
Depuis le 25 janvier, les abonnés aux services télécoms nigériens doivent payer 10 francs CFA (0,017 $) sur l’achat de crédit téléphonique et les souscriptions aux forfaits voix et Internet chez les opérateurs de téléphonie mobile Airtel, Moov Africa, Zamani, Niger Télécoms. Ce mécanisme de prélèvement systématique vise à alimenter le Fonds de solidarité pour la sauvegarde de la patrie (FSSP).
« Sur les appels, le prélèvement des 10 F sera opéré à partir de 12 F sur le crédit dont dispose le client sur son compte principal, et sur les souscriptions des forfaits Internet, les prélèvements seront appliqués sur toutes les souscriptions supérieures à 200 F », Amadou Brah, vice-président du comité de gestion du FSSP.
Le prélèvement résulte de la mise en application de l’ordonnance 2023-18 du 21 décembre 2023 modifiant et complétant l’ordonnance 2023-13 du 11 octobre 2023 portant création du Fonds de solidarité pour la sauvegarde de la patrie.
L’initiative intervient dans un contexte où le gouvernement a mis en place des « mesures nouvelles » pour relancer l’économie nationale et faire face à « la persistance des sanctions illégales et inhumaines imposées par les instances des organisations régionales, sous-régionales et internationales ». L’exécutif a rétabli, en début de mois, la taxe sur la terminaison du trafic international entrant (TATTIE) qui avait été suspendue en 2023. Ladite taxe devrait générer au bénéfice du Trésor de l’Etat plus de 20 milliards de francs CFA par an.
Le Niger prend exemple sur le Burkina Faso et le Mali avec lesquels il forme l’Alliance des Etats du Sahel (AES). M. Brah explique que le Burkina Faso fait des prélèvements de 5 % sur toutes les souscriptions aux forfaits (Internet/appel) et tous les appels, contre 10 % au Mali. Les deux pays ont pu collecter 75 milliards FCFA et 100 milliards FCFA. « Ce qui leur a permis aujourd’hui de mobiliser des ressources financières pour renforcer les capacités de leurs forces de défense et de sécurité en achetant de l’armement : l’une des fiertés de cette contribution effectuée à travers la téléphonie mobile », a-t-il ajouté.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 29 janvier 2024)