Au Burkina Faso, l’accès au numérique est devenu un enjeu majeur pour l’émergence du pays. Afin de parvenir à ses objectifs, le pays des femmes et des hommes intègres compte sur ces forces vives mais aussi sur celles de sa diaspora. Alexis Koalla, qui en est un membre, a décidé avec cinq associés d’inaugurer une école de Génie Logiciel d’ici septembre prochain.
C’est une école d’un nouveau genre qui va prochainement ouvrir au Burkina Faso. En septembre prochain, une école d’ingénierie en Génie Logiciel ouvrira ses portes à Ouagadougou. Essitech, cofondée par Alexis Koalla, veut faire du Burkina Faso un lieu d’étude dans ce secteur. « Avec Essitech, nous comptons accueillir 75 étudiants dont 60 d’entre eux qui ont le niveau bac chaque année », explique-t-il. Implanté en plein cœur de Ouagadougou, Essitech vise l’excellence dans tous les domaines, de la sélection des étudiants jusqu’à la qualité des pédagogies. « Au Burkina Faso, nous avons recensé une cinquantaine d’écoles dans les tech. A la différence de celles déjà existantes, nous sommes plus axés sur le génie logiciel. Dans notre offre, nous proposerons quatre filières à partir de la troisième année : Systèmes Large Echelle, Médias et Interactions, Big Data IA et Sécurité », détaille Alexis Koalla, cofondateur d’Essitech dont l’enceinte se situe dans la zone du quartier Ouaga 2000.
Une formation adaptée au monde de l’entreprise
En ouvrant Essitech International, Alexis Koalla veut en faire un centre d’excellence à l’échelle nationale, régionale puis continentale : « Nous espérons former une génération d’entrepreneurs dans le secteur du génie logiciel et du numérique plus généralement. Le contenu de nos cours et les cursus seront adaptés à la réalité des entreprises pour rendre nos futurs ingénieurs prêt à l’embauche ou les accompagner vers la création d’entreprises », explique Alexis Koalla, ingénieur dans les télécoms de formation.
Afin de rendre sa formation attractive pour les multinationales et les entreprises locales, Alexis Koalla veut que son établissement mette l’accent sur la formation pratique à travers des travaux pratiques, des travaux dirigés et des cours magistraux adaptés avec du matériel de qualité. « 50% de nos cursus seront dédiés à l’enseignement pratique. Notre objectif, avec cette école, c’est aussi de lutter contre le chômage qui sévit dans ces populations. Cela me tient à cœur car j’ai été aussi moi-même formé en partie au Burkina Faso, pays où j’ai grandi. L’Education est une arme puissante à condition qu’elle permette aux jeunes de trouver leur place dans cette société », explique Alexis Koalla qui envisage lui-même d’effectuer plusieurs allers-retours entre la France et le Burkina Faso.
Assurer une mobilité internationale pour les étudiants, une priorité
Financé à hauteur de 75 millions de Franc CFA, Essitech espère attirer de nombreux partenaires nationaux et internationaux : « Nous aimerions offrir à nos futurs élèves ingénieurs la possibilité de suivre une partie de leur cursus à l’étranger ou d’effectuer des stages avec des entreprises étrangères. Cela soulèvera de nombreuses questions administratives. C’est pourquoi nous mènerons ces discussions en amont avec plusieurs partenaires », dit-il. Mais Alexis Koalla le sait : c’est sur le terrain local qu’il sera premièrement jugé . « Notre objectif est d’attirer un vivier de talents. Nous souhaitons accueillir des étudiants qui ont une fibre scientifique assumée », dit-il. Puis il poursuit : « Et comme le talent nous préoccupe davantage que les possibilités financières dont disposent les étudiants, nous comptons mettre en place à l’avenir un système de bourse afin de permettre aux étudiants issus de familles modestes d’avoir accès à notre établissement », conclut-il. Par ce système égalitaire laissant libre cours au talent des élèves ingénieurs, Essitech ne devrait pas peiner pour se faire une place au soleil au pays des femmes et des hommes intègres.
Essitech : une école avec de hautes ambitions
Alexis Koalla porte de hautes ambitions pour son école : « Dans les trois prochaines années, nous espérons accueillir 250 étudiants au sein de notre structure », espère-t-il. Afin d’y parvenir, Alexis Koalla s’appuie sur un solide réseau de partenaires. « Nous travaillons avec le Groupe Créative spécialisé dans le domaine du numérique. D’autres partenaires nous accompagnent à l’instar de la startup Ouicoding fondée par Thierry Kientega », indique Alexis Koalla, fondateur d’Essitech. Ces deux sociétés accompagnent la réalisation de l’école Essitech grâce à leur apport technique. Pour l’heure, l’école est en recherche de professeurs et autres intervenants professionnels. « Ils ne seront pas obligés de se rendre à Ouagadougou grâce à un système de télé-conférence que nous mettrons en place. Et pour les TD ou TP, les énoncés seront lus par un étudiant présent dans la salle. Cela laissera ainsi aux intervenants une grande flexibilité », indique Alexis Koalla. Puis il ajoute : « Parmi les profils, nous espérons travailler avec beaucoup d’entrepreneurs et autres pontes français du numérique. L’excellence de la formation française est réelle. Mais nous restons ouverts aussi sur des profils plus locaux qui présentent des caractéristiques intéressantes car ils connaissent bien l’environnement local », précise-t-il.
Pour créer une bonne renommée de l’école, Essitech mise autant sur la qualité du corps enseignant que le profil des élèves. « Après réception des dossiers, un comité sera mis en place pour évaluer la qualité des candidats. Des tests d’entrée seront effectués et nous indiquerons à l’issue de toutes ces étapes si le dossier du candidat est retenu ou non », indique Alexis Koalla qui espère cependant attirer un grand nombre de talents au sein de son établissement.
Rudy Casbi
(Source : CIO Mag, 14 avril 2019)