Atout idéal pour l’inclusion financière en Afrique, les Fintechs du continent ont besoin d’un soutien approprié
jeudi 9 juillet 2020
Pour faire progresser l’inclusion financière en Afrique, les Fintechs du continent constituent la meilleure solution, mais faute de soutien, beaucoup d’entre elles peinent à dépasser le stade du démarrage.
Même s’il est établi que les FinTechs sont une réponse idéale pour l’inclusion financière des populations africaines hors du système bancaire formel, le constat général est qu’elles ont besoin d’être soutenues. C’est l’une des principales conclusions d’une étude menée sur le rôle que peuvent jouer les start-ups FinTechs pour accélérer l’inclusion financière dans six pays (Bénin, Côte d’Ivoire, Mali, RD Congo, Sénégal, Togo) par le cabinet de conseil MicroSave Consulting (MSC) en collaboration avec la Fondation Mastercard.
Avec les faibles taux de bancarisation (15 % en Côte d’ivoire et 34 % au Togo) et l’adhésion des populations aux comptes mobiles, les FinTechs sont un atout pour les gouvernements afin d’améliorer les capacités financières et les compétences digitales en vue d’exploiter l’économie numérique. Les FinTechs peuvent contribuer à une meilleure conception des comptes bancaires et des produits de paiement, les rendre accessibles, avec une meilleure expérience utilisateur et une sensibilisation améliorée.
Rendue publique le mardi 07 juillet, cette étude met en lumière l’écosystème des FinTechs au sein des différents pays couverts. La Côte d’Ivoire avec 37 FinTechs, et le Sénégal avec 24, restent en tête de la région en termes de croissance et d’investissement dans le secteur.
Toutefois, l’essentiel de ces FinTechs se concentre principalement sur la facilitation de la distribution des offres de services financiers. En Côte d’Ivoire 28 FinTechs sur 37 sont spécialisées dans le paiement numérique alors qu’elles sont 17 sur 24 au Sénégal.
L’espace FinTech est par ailleurs embryonnaire, se situant pour l’essentiel en phase de démarrage. Beaucoup d’entre elles ont du mal à atteindre la maturité en raison du manque de compétences managériales de leurs fondateurs et de leur incapacité à trouver un soutien approprié. Et compte tenu de la nature informelle de ces entreprises sur plusieurs marchés, les opérateurs historiques sont peu enclins à nouer des partenariats faute de garantie.
Continuant tout de même à se développer, les FinTechs sont prêtes à innover. Elles ont toutefois besoin d’un coup de pouce, notamment en Afrique francophone qui accuse du retard par rapport à l’Afrique anglophone.
« Le marché est mûr pour l’innovation, mais il faudra un effort collectif pour remédier aux lacunes actuelles, qui comprennent les contraintes réglementaires, la faiblesse des systèmes juridiques, le manque de connaissances financières et numériques et l’absence d’antécédents de crédit, pour exploiter le marché potentiel », fait remarquer Microsave Consulting.
Afin de surmonter les barrières, l’étude propose une série de recommandations qui s’articulent essentiellement autour d’incitations fiscales, d’un accès équitable pour l’USSD (Service supplémentaire pour données non structurées), du renforcement de la collaboration et des partenariats entre acteurs existants et FinTechs, et de la nécessité de trouver des solutions alternatives à leur financement.
(Source : Agence Ecofin, 9 juillet 2020)