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Arrivée d’un quatrième opérateur de téléphonie : bon pour le consommateur, mauvais pour les concurrents

vendredi 18 avril 2014

L’impact des télécommunications dans l’économie sénégalaise a fait l’objet d’une étude réalisée par le professeur Raul Katz. Les résultats présentés hier révèlent que le Sénégal se situe dans le peloton de tête des pays africains les plus en avance dans les télécommunications et le numérique, qui représentent près de 13% du Pib. Malgré cette bonne place, la venue d’un quatrième opérateur de téléphonie serait inopportune pour notre pays, car risquant de diminuer considérablement les investissements et la productivité dans le secteur.

Alors que les pouvoirs publics pensent de plus en plus à l’arrivée d’un quatrième opérateur de téléphonie sur le marché sénégalais, l’étude du professeur Katz vient plomber ce rêve à coup de milliards. A en croire l’auteur, ajouter un quatrième opérateur à la structure du marché qui existe ne serait pas très productif. "Il importe de ne pas multiplier le nombre d’acteurs et de ne pas surtaxer les services existants. L’action des trois opérateurs présents au Sénégal assure une concurrence suffisante dans la téléphonie mobile, garantit des investissements élevés des retombés économiques croissants pour le pays.

Les télécommunications étant une industrie très intensive du point de vue de l’investissement du capital, trois opérateurs donnent suffisamment la possibilité d’avoir une concurrence qui mène à une diminution des prix et une accélération de l’innovation. L’arrivée d’un autre opérateur sur le marché sénégalais entraînerait une plus grande baisse des tarifs, au delà des profits des opérateurs. ce qui peut provoquer la baisse du niveau des investissements et de la qualité des télécommunications", avertit le Pr Raul Katz.

Ce dernier cite en exemple le Brésil où l’avènement d’un quatrième opérateur a entraîné une baisse importante de la qualité du réseau, au point que les pouvoirs publics ont instruit les opérateurs d’arrêter la vente de téléphones mobiles parce que plus on en vendait, plus la performance du réseau baissait. D’autres pays comme le Costa Rica, le Chili ou encore l’Argentine ont connu la même situation.

Directeur des recherches en business stratégie à la Colombia Business School aux États Unis, le Pr Katz est spécialisé dans l’économie des télécommunications, secteur dans lequel il a réalisé plusieurs études. Selon lui, le besoin d’investissement est important et plus la concurrence est rude, plus les prix baissent et dans ce cas il n’y a pas de grandes possibilités d’investir. "Depuis 2009, les tarifs ont considérablement diminué et cette baisse va se poursuivre, pas de façon radicale, mais suffisamment importante", assure-t-il.

Son étude révèle qu’au Sénégal l’impact économique des télécommunications a progressé de 15% depuis 2010. Entre 2005 et 2013, les télécoms mobiles ont contribué pour 22,6% à la croissance particulièrement pour la 2G. En 2011, elles ont contribué à hauteur de 12,6% aux recettes fiscales du pays, contribué à aux emplois générés. La même étude réalisée pour le Sénégal a été faite dans d’autres pays tels que le Niger, le Mali et la Côte d’Ivoire. "La comparaison de ces études a démontré qu’au Sénégal, l’impact économique est beaucoup plus grand que dans les autres pays de la zone francophone. La première raison c’est que le haut débit mobile a commencé à se développer au Sénégal avant ces autres pays. Aussi la composition du tissu économique sénégalais dans le domaine des services est particulièrement favorable à l’adoption des technologies de communication", estime le Pr Katz.

Soukeyna Diop

(Source : L’As, 18 avril 2014)

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