L’actualité qui a défrayé la chronique ces derniers jours est sans doute l’arrêt subite de la possibilité pour les abonnés chez Orange de pouvoir cumuler un pass Internet à un autre d’une durée plus longue. Pour rappel, il était possible depuis plusieurs années pour un client chez Orange d’ajouter par exemple un forfait Internet 3Go à 1000 F CFA avec une durée de validité de 24h à un autre forfait en cours qui a une durée de validité d’une semaine ou d’un mois.
L’arrêt de ce cumul de pass Internet par Orange a créé des réactions de désapprobation à la chaîne sur les réseaux sociaux. Un tour sur la toile avec le hashtag #BoycottonsOrange permet de jauger tout cela.
Avec un peu de recul, je vais essayer de donner en 3 points mes observations sur cette question.
1. Le cumul de pass n’était pas une offre en tant que telle
À ma connaissance, le système de cumul de pass Internet n’était pas une offre commercialisée par Orange. Il ne m’est jamais arrivé de tomber sur une publicité explicite de Orange parlant du cumul comme le font actuellement Tigo et Expresso. Par contre je remet en cause la dernière déclaration de l’opérateur dans un communiqué où il précise « qu’il y avait une anomalie dans son système de comptage qui permettait à un client ayant acheté un pass Internet de 24h d’en rallonger la validité à une semaine ou à un mois en achetant concomitamment un nouveau pass volume. » S’il s’agissait d’une faille, les ingénieurs de Sonatel l’auraient corrigé depuis très longtemps.
Je pense plutôt qu’Orange avait délibérément laissé cette option de cumul comme telle parce que très peu d’abonnés avaient pris connaissance de son existence et que cela devait avoir une incidence insignifiante sur l’utilisation de son réseau et de son chiffre d’affaire. Nous avons pratiquement tous bénéficié de cette astuce à un moment donné et de bouche à oreille, elle est devenue très populaire. Orange s’est décidé à faire quelque chose….
2. L’arrêt brutal du cumul de pass Internet : une mauvaise stratégie de Orange
Comme mentionné plus haut, le cumul de pass Internet n’était pas en soit une offre spécifique de Orange. Mais vu que l’astuce était utilisée en masse, elle est devenue de fait une sorte d’offre aux yeux de la majorité des abonnés. Or, une offre on ne l’a supprime pas du jour au lendemain. Elle peut néanmoins être ajustée avec d’autres alternatives en attendant sa suppression totale sur le long terme. Le forfait Pass Internet Semaine qui voit son volume doubler pour le même prix en passant de 1Go à 2Go est semble-il une réponse mais pour certains il ne remplace pas le cumul d’avant.
3. Nous devons aller vers des forfaits longue durée
Si vous vous rappelez bien, il y a quelques années, le crédit téléphonique avait une durée de validité limitée chez la plupart des opérateurs. Quand vous achetiez du crédit téléphonique pour passer des appels, l’opérateur mentionnait que votre crédit a une durée de validité d’une semaine, un mois ou quelques mois tout au plus. Maintenant, ce n’est plus le cas, avec la concurrence et la régulation du marché, les opérateurs se sont tous sentis obligés de vendre du crédit avec une durée illimité. Le crédit n’expire pas et n’est pas perdu s’il n’est pas consommé au bout de x temps.
Je suis optimiste que nous irons vers ça, avec les forfaits “data”. Le consommateur qui achète du volume de connexion Internet doit avoir la latitude de l’utiliser sur une période plus longue. Des pass volume avec une durée de validité d’un mois par exemple. Néanmoins, il existe actuellement des pass volume sur un mois mais ils ne sont pas accessibles à toutes les bourses. Si Orange et les autres opérateurs proposaient tout type de pass volume commençant du plus petit méga-octet à la centaine de giga-octet avec des tarifs par échelons mais tous valables pour au moins un mois, nous oublierons très vite ces histoires de cumul.
Conclusion
Comme je l’avais indiqué précédemment dans un post sur Facebook et Twitter, Internet est aujourd’hui considérée comme une denrée de première nécessité au Sénégal. En me basant sur la Pyramide de Maslow qui démontre que les besoins primaires d’un individu sont d’ordre physiologiques, c’est-à-dire de survie (exemple : boire, manger, dormir, etc.), pour certains, l’accès à Internet fait désormais partie de ces besoins primaires.
La preuve, selon le rapport de l’observatoire du marché des télécommunications de l’ARTP, le parc Internet au Sénégal s’établit à 10 076 337 lignes au cours du premier trimestre 2018, soit une un taux de pénétration 66,05%. Les utilisateurs de l’Internet mobile 2G/3G/4G représentent 97,2% du parc des lignes Internet.
C’est pour dire simplement que l’utilisation d’Internet est entrée dans nos activités au quotidien et un bon rapport qualité prix est de mise pour tous les opérateurs Internet, surtout qu’ils sont au nombre de six actuellement en opération au Sénégal. La concurrence sera rude.
(Source : Le blog de Mountaga, 26 juillet 2018)
Je suis un consultant, blogueur et formateur en nouveaux médias. Je suis le fondateur et CEO de l’agence digitale SIMTECH et éditeur de la plateforme multimédia dédiée au numérique DIGITAL 24.
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