Arona Diarra, Directeur de l’ISCI : « Mettre sur le marché les meilleurs produits »
lundi 27 novembre 2006
Selon le directeur de l’Institut des Sciences de l’Ingénieur (Isci), les promoteurs d’écoles ou d’instituts en informatique devraient s’inscrire dans la dynamique d’un enseignement de qualité. Arona Diarra pense qu’un grand coup de balai est nécessaire pour assainir un secteur de plus en plus envahi par des opportunistes.
Le marché de l’informatique serait-il aujourd’hui envahi par des rongeurs ? En tout état de cause, se dit hélas « informaticien » quiconque sait « manipuler » l’ordinateur ! Nous sommes alors comme sur une vaste toile où grouillent des « connaisseurs » sortis de la multitude d’écoles de formation en informatique à travers le pays et qui s’autoproclament informaticiens. Nous avons sans doute là affaire à des opportunistes qui envahissent un créneau porteur sans aucune compétence véritablement informatique. Une situation qui installe donc un malaise dans le milieu des entreprises et entraîne le désarroi chez les vrais professionnels qui logent l’activité informatique dans le lot des maillons essentiels de la productivité d’une entreprise.
Interrogé sur la question en marge de la journée portes ouvertes de l’Institut des Sciences de l’Ingénieur (Isci), sis à Sacré-cœur 1 organisée le samedi 25 novembre à Dakar, son directeur, Arona Diarra, a qualifié cette situation de « préoccupante ». Selon lui, « aujourd’hui, il est clair que le marché est très demandeur en informaticiens de bon niveau mais il faut qu’on redéfinisse le terme informaticien parce que beaucoup de gens se disent informaticiens alors qu’ils ont fait de la bureautique ». Pour M. Diarra, quand on parle d’informaticien en pense à des compétences « capables, en entreprise, de prendre en charge la gestion et le développement des projets et des systèmes d’information ». A son avis, un bon profil en informatique ne doit pas chômer étant donné que « le marché est très demandeur ». Le directeur de Isci a tenu à rappeler que « l’informatique est une science de l’information qui permet d’automatiser des tâches et des processus pour une meilleure efficience de l’entreprise ». Et d’ajouter : « son apport dépend du profil de l’entreprise et jusqu’à quel niveau l’informatique peut lui permettre d’augmenter sa productivité ». Aujourd’hui, « il est clair qu’une entreprise ne peut se développer sans faire appel aux Technologies de l’information et de la communication (Tic) au risque de disparaître face à ses concurrents ». Devant cette épineuse problématique de la qualité des informaticiens, Arona Diarra pense que l’Etat a un rôle fondamental à jouer. En devant notamment procéder à l’« assainissement de l’enseignement supérieur privé ».
Ce grand coup de balai viendra sûrement, mais en attendant, le directeur de Isci laisse entendre que « la différence ne peut se faire que par la qualité de l’enseignement dispensé ». A l’en croire, l’institut qu’il dirige s’inscrit dans cette dynamique. Cet institut assure la formation diplômante menant aux titres d’ingénieur et de technicien supérieur dans les Tic. « L objectif de Isci, c’est de faire de nos lauréats des vecteurs de communication. Il faudrait alors qu’ils soient au-dessus de la moyenne en termes de compétence et de productivité en entreprise » a déclaré M. Diarra qui reconnaît par ailleurs qu’en général, « l’enseignement professionnel au Sénégal est très sélectif » et qu’« il faut à l’agent qu’il soit engagé et qu’il puisse apporter valablement de la valeur ajoutée à l’entreprise ». De ce point de vue, « il s’impose de mettre sur le marché les meilleurs candidats ».
Bacary DABO
(Source : Sud Quotidien, 27 novembre 2006)