Après les travaux publics, le commerce, etc. : Les Chinois investissent le petit écran
lundi 23 août 2010
Le communiqué de l’ambassade de la République populaire de Chine, sur l’arrivée de la nouvelle Radio Chine internationale, sur la bande Fm sénégalaise, est encore frais dans l’esprit des Sénégalais. De même que son objectif de « promouvoir la compréhension et la connaissance entre les peuples sénégalais et chinois ». Cette promotion va crescendo. Après la radio, le bouquet chinois arrive sur votre petit écran.
Une entreprise chinoise est en train d’être installée au Sénégal, pour matérialiser la coopération Sino-sénégalaise. Et d’après nos sources, suite aux négociations qui ont lieu depuis quelques mois, la Rts sera partenaire dans cette entreprise à hauteur de 30 à 34%. Une information confirmée par une voix autorisée au niveau du Triangle sud. Qui ajoute que rien ne sera diffusé dans ce bouquet, sans l’aval de la Rts. Et sur le bouquet proprement dit, notre interlocuteur laisse entendre qu’il s’agit d’une quarantaine de chaînes. La Chine ne dispose que de deux chaînes dans ce bouquet ; le reste des chaînes étant essentiellement composé de chaînes américaines et françaises. Ce bouquet va concurrencer les autres déjà existants au Sénégal. Avec la concurrence, les Sénégalais peuvent s’attendre à une baisse des prix aux abonnements, comme c’est le cas dans des secteurs comme les Télécommunications.
60 milliards à la Rts pour se mettre aux normes
Avant 2015, ce sera du tout numérique à la Rts. Le contrat a été signé en fin de semaine dernière entre la Rts et Star Times, une entreprise chinoise. Le contrat a été signé, devant le président de la République, entre le Dg de cette entreprise et Babacar Diagne, Dg de la Rts. Ce contrat qui porte sur 60 milliards de FCfa, décaissés entièrement par ces partenaires de la Rts, va permettre à la chaîne de télévision nationale, qui était déjà dans le numérique, de passer au Tout Numérique. C’est-à-dire de la production à la diffusion, en passant par la réalisation. Ce contrat va permettre à la Rts de se mettre aux normes internationales. Car selon l’Union internationale des télécoms (Uit) localisée à Bruxelles, d’ici 2015, tous les opérateurs doivent diffuser en numérique. Au risque de passer à la poubelle, faute d’être compatible avec les modes de diffusion. D’ailleurs, des comités nationaux ont été installés un peu partout en Afrique pour préparer cette mutation. Au Sénégal, le comité est déjà fonctionnel. Car s’il y a des chaînes de télévision et de radio qui diffusent déjà en numérique, beaucoup d’autres sont encore à l’air analogique. A terme, ça risque de coûter très cher aux opérateurs qui ne seront pas au numérique le moment venu, car ce sera « la poubelle directe » pour ces conservateurs.
Il faut, cependant, préciser que l’opération de numérisation des infrastructures avait déjà démarré avec les Japonais. Mais pour que cela soit réellement effectif, il faut, en amont (caméras, matériels de montage), comme en aval (postes téléviseurs), que les appareils soient paramétrés aux normes numériques. Ce qui n’est pas encore le cas de la Rts, où les émetteurs sont encore à l’ère de l’analogique. Les professionnels estiment aussi que les avantages sont importants. Car, le numérique permet de loger beaucoup de chaînes de télévision dans une même fréquence, de faire des économies en énergie et en temps de travail.
Latir Mané
(Source : L’Observateur, 23 août 2010)