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Après le rachat de Tigo à près de 80 milliards FCFA : les défis qui attendent Wari

mercredi 8 février 2017

Les Sénégalais ont pour la majorité accueilli avec un grand élan de patriotisme le rachat de Tigo par Wari. Le fait est inédit, la filiale d’une multinationale absorbée par une une entreprise locale, devenue depuis peu régionale voire internationale. Sans rentrer dans les détails économiques et financiers (ceci fait déjà et fera encore l’objet d’autres analyses par d’autres experts du secteur…), nous avons pu relever sur le plan technique un certain nombre de défis qui sans doute seront déterminants pour la croissance continue de ce désormais ex opérateur de télécoms sous l’escarcelle de Millicom International Cellular.

En effet depuis l’année 2016, la maison mère de la société Sentel GSM avait annoncé sa décision de se séparer de ses opérations en Afrique et de ne plus se concentrer que sur celles basées en Amérique latine plus rentables. Millicom a (ou avait) une présence en Afrique au Tchad, en RDC (vendue à Orange à 160 millions $), au Ghana, au Rwanda et au Sénégal.

Annoncée dans un communiqué officiel conjoint diffusé par Tigo et Wari, la vente a été rendue publique ce mardi 7 février 2017. Pour un coût de 129 millions $, soit environ 80 milliards FCFA, certains jugent de montant trop peu et d’autres soutiennent le contraire, avec des argumentaires dans les deux camps.

Pour rappel, la société Sentel GSM, pour s’installer au Sénégal en 1998 avait payé sa licence 2G pour la modique somme de 50 millions FCFA. La concession a été renouvelée en fin 2012 par les autorités actuelles, avec l’intégration de la 3G pour un montant cette fois ci de 50 milliards F CFA. Les dirigeants de Tigo avaient annoncé en 2013 un investissement de près de 50 milliards F CFA pour le renouvellement de son réseau et le déploiement de la 3G.

En acquérant cet opérateur, le spécialiste et numéro 1 du transfert d’argent au Sénégal doit faire face à ces défis que nous vous listons de manière non exhaustive :

Obtenir la licence 4G : Ce sera certainement le premier défi. Wari aura l’obligation de poursuivre les discussions déjà entamées par le top management de Tigo avec les autorités sénégalaises pour l’obtention de sa licence 4G. Cette technologie n’est pour le moment exploitée que par l’opérateur Orange.

Accroître ses parts de marché  : Tigo est actuellement le 2ème opérateur avec un parc de 3 876 795 abonnés devant Expresso (3 507 654) et derrière Orange (8 583 210), selon les chiffres de l’ARTP dans son rapport du 30 septembre 2016. Tigo a toujours eu du mal à rattrapper son concurrent direct Orange qui creuse de plus en plus son écart avec lui. Ce qui n’est pas le cas pour son challenger Expresso qui aussi se démène tant bien que mal.

Réussir la fusion des services du mobile money : Le système de transfert d’argent uniquement est aujourd’hui fortement concurrencé avec le l’arrivée de nouveaux acteurs très dynamiques. Orange a su tirer son épingle du jeu à intégrant le système de wallet (portefeuille) et s’en sort plutôt bien. Ce que Tigo Cash (le système de mobile money de Tigo) n’a pas pu encore réussir totalement. En utilisant sa propre infrastructure, son propre réseau, avec en plus un parc d’abonnés déjà existant, Wari sautera à coup sûr certaines barrières, notamment de dépendance face à son concurrent Orange.

Obtenir un agrément bancaire  : Orange est le premier opérateur télécom en Afrique de l’ouest à obtenir un agrément de la banque centrale pour émettre de la monnaie virtuelle. En passant par sa nouvelle société de télécom, Wari aura les coudées franches pour suivre cette même dynamique. Cet agrément lui évitera de passer par une banque pour émettre de la monnaie. A noter aussi que des rumeurs d’achat d’une banque en Afrique de l’ouest sont prêtées à Wari, ce que son PDG Kabirou Mbodje n’a pour le moment ni infirmé, ni confirmé. Wait and see…

Renforcer la qualité du service et le service client : On le sait, en Afrique, le service client n’est presque jamais satisfaisant. Ceci est valable aussi bien chez Wari que chez Tigo. Les attentes des consommateurs sont donc longues.

Préserver les emplois : l’Etat du Sénégal a intérêt à suivre de très près la suite des opérations. Même si la direction générale de Tigo a tenu à rassurer ses employés à travers une note interne. Les emplois sont toujours menacés dans ce genre de situation. Pour rappel un projet d’externalisation de certains services de Tigo vers l’équipement Ericsson avait soulevé l’ire et le désaccord des syndicalistes de la boîte. Une grande partie des agents de Tigo qui avaient rejoint Ericsson ont perdu leur emploi (certains pour départ négocié) en fin 2016.

Préparer un rebranding (changement de marque)  : Le PDG de Wari Kabirou Mbodje a annoncé que pour le moment la marque Tigo sera conservée mais nous ne serons pas surpris si un jour la marque venait à être abandonnée au profit de Wari ou d’un tout nouveau nom. La marque Tigo est toujours exploitée par Millicom International Cellular qui a encore ses opérations en Amérique latine. Par conséquent si Tigo Sénégal (Sentel GSM) ne lui appartient plus, il serait plausible que la multinationale demande au nouvel acquérir de ne pas utiliser cette marque. A moins que le groupe Wari ne s’engage dans un contrat de concession de marque avec Millicom.

(Source : ITmag, 8 février 2017)

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