Après le 11 septembre...
dimanche 30 septembre 2001
Avant le 11 Septembre, les déclarations du G8 inspirées par la Dot Force donnaient à espérer à l’imminence de l’adoption et de la mise en œuvre de programmes vigoureux destinés à lutter contre la fracture numérique. Avant le 11 septembre, la crise qui sévissait dans le secteur des nouvelles technologies laissait entrevoir une nécessaire remise en ordre destinée à éloigner les acteurs de la nouvelles économie des voies sans issues de la spéculation financière. Avant le 11 septembre, le rapport annuel du PNUD faisait rêver grâce à sa vision optimiste sur les capacités des TIC à favoriser le saut technologique des pays du Sud. Depuis le 11 Septembre, le ciel semble s’être durablement couvert et l’ordre des priorités est désormais bouleversé par de nouvelles urgences qui posent la guerre comme voie privilégiée de solutionnement de problèmes apparemment sans solutions. Depuis le 11 septembre, le monde entier, les yeux rivés sur les télévisons, découvre que la mondialisation n’a pas encore fini de dévoiler toutes ses dimensions avec notamment cette bataille médiatique par CNN et AL-ZEERA interposées, qui montre que la manipulation des images et de l’information est la pratique la mieux partagée au Nord comme au Sud. Même si certains analystes considèrent que le pire est à venir, force est de reconnaître qu’avec l’activation officiel du programme « Carnivore » du FBI, la confidentialité des communications sur Internet, qui était toute relative et avait déjà été mise à mal par le programme « Echelon », risque de prendre un sérieux coup ce qui ne sera sans doute pas sans entraîner des effets négatifs durables sur la Société de l’information. Dans cette ambiance plutôt morose, espérons que la Caravane du multimédia, qui sillonne les villages du Sénégal pour promouvoir les vertus des TIC, échappe au regard soupçonneux des ruraux qui peuvent légitimement se demander si en ces temps d’incertitudes, il n’est pas plus indiqué d’opérer un repli sur des valeurs plus sures avec le risque d’aller à contre courant de l’Histoire.
Amadou Top
Président d’OSIRIS