Application de la surtaxe sur les appels téléphoniques entrants : L’intersyndicale de la Sonatel toujours sur le pied de guerre
vendredi 3 juin 2011
Les travailleurs de la Sonatel vont encore organiser une résistance, pour dire non à l’application de la surtaxe sur les appels téléphoniques entrants. Tel est le sens d’un communiqué envoyé à notre rédaction.
Les Sénégalais qui croyaient dur comme fer que le projet d’application de la surtaxe sur les appels téléphoniques entrants était rangé aux oubliettes, vont déchanter. En effet, selon un communiqué envoyé à notre rédaction et signé par l’Intersyndicale des Travailleurs de SONATEL (SYTS- SNTPT) et l’Amicale des cadres : « Une délégation de l’intersyndicale et de l’Amicale des Cadres (ACSON) a été reçue le 31 Mars 2011 par Monsieur Habib Sy, Directeur de cabinet du Président de la République, pour informer de la volonté du Chef de l’Etat du Sénégal d’appliquer, à nouveau, avec l’appui de Global Voice, la surtaxe sur les appels téléphoniques entrants, qui avait fait l’objet du décret 2010-632 suspendu en partie (articles 6 à 11) par le décret 2010-1524 ».
« Une volonté manifeste de corruption »
Aussi, ajoutent les signataires de la note : « Pour l’utilisation des ressources qui pourraient en découler, le Chef de l’ État proposait la Construction de case des tout-petits, le développement du secteur de l’énergie, l’aménagement de terrains et constructions de maisons pour les immigrés et la mise en place d’un Fonds pour financer une mutuelle pour les travailleurs de la Sonatel ». Battant en brèche les arguments brandis par le président pour « faire passer son projet », les syndicalistes avancent de nouveau, « ces arguments qui frisent une volonté manifeste de corruption, avaient pour seul but de faire accepter aux travailleurs ce projet néfaste pour le développement du secteur des télécommunications, de la Sonatel, et du pays. Ce projet va également à l’encontre des intérêts des immigrés dont nous sommes sûrs qu’ils ne tomberont pas dans un piège aussi grossier ». Restant dans leur scepticisme, ils révèlent que : « Quelques semaines après, recevant une délégation de l’Union des Magistrats du Sénégal, selon les informations rendues publiques par un quotidien de la place, dans sa livraison du 3 mai, on aurait promis à ces derniers entre 5 à 10 Milliards sur le fruit du projet Global Voice ».
« Financement probable de la prochaine campagne électorale... »
Ainsi, pour mieux donner du crédit à leur affirmation, les Sonatéliens signalent de nouveau que : « Le 11 Mai 2011, recevant Mody Guiro au cours d’une audience spécialement réservée à ce sujet, le Président lui a réitéré sa volonté de remettre au goût du jour le projet Global Voice avec une nouvelle répartition. De fait, un milliard est destiné aux travailleurs de SONATEL pour appuyer une mutuelle d’habitat, quatre milliards pour un projet d’habitat pour les immigrés, cinq milliards pour la construction d’une bourse du travail aux centrales syndicales, quarante milliards pour l’Energie ». Pourtant, de l’avis des syndicalistes, qui se disent surpris, « Pape Diop, conduisant une délégation chez les immigrés, a proposé une nouvelle répartition : 15 milliards pour les immigrés dont une partie pour l’aide au logement et une partie pour l’aide au retour, 25 Milliards pour l’électrification rurale, le reste pour la santé et le sport dont la clé de répartition n’est pas encore validé ». S’interrogeant, ils soutiennent : « Alors, qui croire ? D’autant plus que les principaux membres de la délégation ne croient pas au projet du Président, qui n’est rien d’autre qu’un projet qui vise le financement probable de la prochaine campagne électorale au détriment d’un secteur qui a rapporté à l’Etat en 2011 plus de 150 Milliards de Francs CFA avec une contribution de près de 30 Milliards au secteur de l’Energie ». Posant de nouveau une interrogation, le syndicat ironise : « Alors, de qui se moque-t-on ? Une nouvelle taxe parafiscale pour financer le secteur de l’énergie, de l’audiovisuel et des TIC a été créée au mois de Mars (Décret 2011-311 du 07/03/2011) suite à l’adoption du nouveau code des Télécommunications : la Sonatel y contribue à hauteur de 3% de son chiffre d’affaires ; soit environ 10 milliards par année ». Pour conclure, les contestataires, sur le pied de guerre, soulignent que « la Sonatel a également récemment demandé à l’Etat de taxer ses bénéfices à concurrence de 30% au lieu de 25% ; ce qui aura pour effet d’augmenter ses charges de plus de 15 milliards par an. La taxe crée en 2009 sur l’utilisation des services de télécommunications (RUTEL) à été portée en 2010 de 2% à 5% : Cette nouvelle taxe coûtera presque 20 milliards aux clients des différents opérateurs télécoms sénégalais ».
Synthèse d’Abdourahmane Mbodj
(Source : L’Office, 3 juin 2011)