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Antoine SCHWARZ, Pdg de Rfi : “La Radio du monde” pourrait parler des langues d’Afrique

mardi 28 juin 2005

Aujourd’hui, la diversité du paysage médiatique aidant, aucun groupe de presse ne peut se permettre de faire l’impasse sur les attentes réelles des auditeurs, lecteurs et autres consommateurs de l’information. Et face aux offres multiples dont bénéficient les populations africaines en matière de radio avec l’émergence du secteur privé, à la direction de Radio France internationale (Rfi) on entend renforcer le réseau de diffusion de la « radio du monde ». Avec une stratégie nouvelle : s’insérer dans la grille de programmes des entreprises locales à travers des « accords commerciaux de location ».

Wal Fadjri : Rfi a décentralisé, trois jours durant, son antenne à Dakar, pourquoi cette ville ?

Antoine SCHWARZ : Nous avions plusieurs raisons d’être à Dakar. D’abord, nous animons un séminaire avec nos correspondants africains. Et nous avions choisi Dakar parce que c’était finalement un peu le centre de l’Afrique au moins pour les connections et donc c’était très commode de les réunir ici plutôt qu’ailleurs. Ensuite nous avons fait des déplacements d’émissions pour leur permettre d’être plus prêts de leur public et de prendre le pouls des Dakarois. Et cela a très bien marché. Troisièmement, nous avions l’idée de faire une extension de notre réseau de diffusion, c’est la raison pour laquelle nous avons passé un accord avec la Radiodiffusion télévision sénégalaise (Rts) pour étendre notre réseau de quatre Fm à six. Donc nous allons être présentés dans deux villes supplémentaires. En fait, nous allons couvrir les grandes villes du Sénégal. Le Sénégal est le pays sans doute le plus ouvert. Le Sénégal a une certaine forme de concurrence dans la radio comme il l’est d’ailleurs aussi pour la presse écrite. Et je rends hommage à l’ouverture des médias au Sénégal qui permet la coexistence des uns et des autres. C’est-à-dire du privé, du public mais aussi des radios nationales et des radios internationales.

Wal Fadjri :Nous savons qu’avec Rfi, c’est la grande artillerie. Et si l’on compare les moyens de « la Radio du monde » à ceux des pays d’Afrique, cela ne risque-t-il pas d’“étouffer” les radios locales ?

Antoine SCHWARZ : Mais justement je me félicite du fait que ce n’est pas la réaction au Sénégal. On ne considère pas qu’on écrase les autres. D’ailleurs, on ne les écrase pas à juger par les sondages que nous voyons. Ces sondages montrent que les résultats que nous avons sont honorables mais sans plus. Ce que nous voyons au contraire, c’est que les auditeurs qui écoutent Rfi, ce sont aussi des auditeurs qui écoutent d’autres radios. En fait, Il y a plutôt complémentarité que concurrence.

Wal Fadjri :N’avez-vous pas l’impression que Rfi perd du terrain avec l’émergence des radios privées qui s’ouvrent aux langues nationales ?

Antoine SCHWARZ : C’est vrai que la vraie concurrence en Afrique se fait au niveau des radios et même des radios internationales qui ont des émissions en langues vernaculaires. Cela est tout à fait vrai. La question pour nous est de savoir si nous devons le faire également. Nous avons d’ailleurs des interrogations et je n’ai pas la réponse. Nous avons un débat interne pour savoir si, il serait utile que dans certaines régions ou dans certains pays, nous utilisions en décrochage, donc localement, des langues africaines. Notamment le wolof, le peul ici au Sénégal, mais le haoussa dans la région du Niger le swahili dans l’Afrique de l’Est. Personnellement, j’hésite un peu. Je considère que notre première mission, c’est d’émettre en Français. C’est notre raison d’être initiale. Mais c’est vrai aussi que pour toucher à un public plus nombreux, il peut-être utile d’utiliser ces langues.

Wal Fadjri :Cela veut dire qu’il n’est pas exclu de réserver des créneaux horaires aux langues nationales africaines sur Rfi ?

Antoine SCHWARZ : Ce n’est pas exclu. C’est encore un sujet de débat interne.

Wal Fadjri :Rfi se préoccupe beaucoup des questions relatives aux situations politiques, aux conflits en Afrique... Existe-t-il, à votre niveau, une manière spécifique de gérer cette information ?

Antoine SCHWARZ : Mon niveau ne gère pas l’information. Ce n’est pas mon métier. Je gère l’entreprise. S’il y avait des conflits ou des situations diplomatiques extrêmement difficiles, il est évident que j’aurais peut-être à intervenir. Mais nous, nous considérons que les journalistes sont pleinement indépendants. Ils ont une responsabilité en matière d’information à tous les niveaux. Et s’il y a des problèmes, ces problèmes sont examinés niveau après niveau, notamment au niveau du Rédacteur en chef, du directeur de la rédaction et au final au niveau du directeur de l’Information, qui est un directeur général adjoint. Il est appelé à trancher certains problèmes.

Wal Fadjri :Pourtant Rfi a connu quelques problèmes avec ses reporters en Côte d’Ivoire par exemple et même dans d’autres pays, comment tout cela se gère ?

Antoine SCHWARZ : J’ajoute que nous avons également connu des problèmes au Sénégal... Mais, cela se gère. D’une manière générale lorsque nous ne faisons pas de fautes, (même s’il peut arriver qu’il ait des erreurs car personne n’est parfait) nous défendrons toujours le travail de nos journalistes vis-à-vis des pouvoirs politiques quels qu’ils soient.

Wal Fadjri :Que peuvent attendre de Rfi les entreprises avec qui elle a signé des accords ?

Antoine SCHWARZ : Nous avons passé deux accords avec la Rts d’une part et avec le groupe Excaf d’autre part pour nous faire reprendre des programmes sur des petites villes du Sénégal.

Wal Fadjri :Qu’est-ce cela va concrètement leur rapporter ?

Antoine SCHWARZ : Je ne sais pas trop. C’est un accord commercial de location auquel nous avons abouti. Nos partenaires sont contents aussi. Je pense que cela va rapporter peut-être quelques sous mais surtout la possibilité pour eux d’avoir des programmes supplémentaires qui sont de bonne qualité.

Wal Fadjri :Vous avez maintenant six émetteurs pour autant de villes au Sénégal, qu’avez-vous prévu pour le reste du pays ?

Antoine SCHWARZ : Je pense qu’avec ces émetteurs nous avons couvert à peu près le territoire d’une manière satisfaisante.

Wal Fadjri :Et vous allez vous en arrêter là ?

Antoine SCHWARZ : En tous les cas, je n’ai pas de plan de développement pour le moment.

Propos recueillis par Mbagnick NGOM

(Source : Wal Fadjri, 28 juin 2005)

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