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Antoine Ngom, Président d’OPTIC : « L’Etat ne doit pas se limiter à l’offre de France Telecom »

lundi 27 avril 2009

L’État est résolument déterminé à céder une partie de ses actions détenues dans Sonatel à France Telecom. Un choix, si toutefois entérinée, fera de l’opérateur téléphonique français l’actionnaire majoritaire de la Sonatel qui est l’un des moteurs de l’économie sénégalaise. Une situation qui ne sera pas sans conséquence sur le secteur privé sénégalais. Le président de l’Organisation des professionnels des technologies de l’information et de la communication (Optic), M. Antoine Ngom qui s’est prêté à nos questions, appelle l’État à se départir de son droit de préemption qui donne la primeur à France Telecom.

Quelle est la position officielle de l’Optic sur la vente des actions Sonatel de l’Etat ?

La position d’Optic se décline en deux points. L’Etat ne doit pas se désengager totalement de l’opérateur historique Sonatel. En effet, la stratégie de développement du secteur des Tic du Sénégal reste, à ce jour, encore fortement liée à Sonatel qui domine largement le secteur des télécommunications. S’il arrive que l’Etat vende une part de ses actions (Il en a le droit mais ne devrait aucunement se désengager totalement), nous pensons que l’intérêt du Sénégal est que ces actions soient rachetées par des acquéreurs dont le projet privilégie les intérêts du Sénégal.

La part des Tic dans le Pib du Sénégal est essentiellement due au sous-secteur des Télécommunications et en grande partie à l’opérateur historique Sonatel. Les Tic constituent un secteur à fort potentiel, dynamique et en pleine croissance. Elles constituent également un secteur stratégique pour le Sénégal qui en a fait une des grappes de sa Stratégie de Croissance Accélérée.

Fort de ce constat, Optic pense que l’actionnariat local (privé ou public) doit : se renforcer ou au pire se maintenir dans les opérations déjà existantes comme Sonatel et intégrer de manière déterminante la structure de capital de nouveaux opérateurs

Aucune stratégie de développement durable de ce secteur stratégique ne pourra se faire sans renforcement des acteurs locaux qui réinjecteront dans l’économie sénégalaise les fruits de la croissance des Tic.

Il ne s’agit pas du tout ici de s’opposer aux investissements directs étrangers ; il s’agit plutôt de trouver à chaque fois des schémas d’inclusion des acteurs locaux qui viseront à renforcer leurs capacités.

Dans le cas de la Sonatel, l’Etat ne doit pas se limiter à l’Offre de France Telecom. Il doit être en mesure de se concerter avec les acteurs locaux pour recevoir leur offre alternative et choisir la meilleure au regard de ses intérêts à court, moyen et long terme.

Pensez-vous qu’il est possible à l’État de vendre ses actions Sonatel à un autre alors qu’il est lié à France Telecom par un droit de préemption ?

Un Etat ne doit pas et ne peut pas s’enfermer dans un droit de préemption avec une société privée. Un Etat doit à tout moment examiner ses intérêts et prendre les mesures légales appropriées pour les atteindre. Nous exhortons donc l’Etat à convenir, au préalable à toute poursuite des négociations, à un abandon de cette clause de préemption.

Est ce que réellement le secteur privé national est en mesure de faire une meilleure offre que celle de France Telecom ?

La meilleure offre ne doit pas se réduire en un montant, celui obtenu par la vente des actions de l’Etat.

Pour Optic, la meilleure offre se mesure à travers les impacts à court, moyen et long terme tant au niveau global de l’économie sénégalaise que pour le développement du secteur particulier des Tic.

Il s’agit de voir comment l’offre retenue influera positivement ou négativement dans la stratégie de développement du secteur des Tic. Les acteurs locaux sont les meilleurs garants d’un schéma qui verrait les richesses générées par leurs participations réinjectées dans l’économie nationale, réinvestis pour asseoir un socle de développement durable du secteur.

La Sonatel est le poumon d’un secteur à forte valeur ajoutée. Qu’est-ce qui pourrait se produire si toute fois 50% de ses actions tombe entre les mains d’une société qui n’est pas du secteur privé Sénégalais ?

Le premier risque que cela entraîne est que l’acteur dominant Sonatel du secteur jugé stratégique des Tic pèsera fortement sur les chances de réussite de toute stratégie mise en œuvre par le Sénégal pour développer ce secteur. On imagine aisément que les intérêts poursuivis par France Telecom ne se confondront pas toujours avec ceux du Sénégal. Le second risque est l’abandon de la stratégie d’expansion régionale de Sonatel, le rattachement des filiales actuelles directement à la maison-mère. Ce qui a pour conséquence de ralentir ou réduire fortement sa croissance et ses résultats consolidés, d’où un manque à gagner considérable pour le Sénégal.

Dans le cas où l’Etat confirmerait l’opération, des mesures essentielles fortes devraient l’accompagner. C’est-à-dire mettre en œuvre une politique volontariste de renforcement de l’actionnariat local dans les télécommunications en lui permettant d’opérer à travers de nouvelles licences qui lui seraient réservées. Il faut également s’assurer avec France Telecom que Sonatel pourra conserver sa stratégie d’expansion et le même niveau d’autonomie de décision

Quels sont les risques qu’encourent les entreprises sous-traitantes qui travaillent avec Sonatel si toute fois France Telecom devenait actionnaire majoritaire ?

En devenant majoritaire, il y’a de fortes chances que les décisions d’achat de manière générale, et de sous-traitance en particulier, relèvent de plus en plus du siège de France Telecom qui privilégiera les fournisseurs agréés dans son portefeuille. Les impacts sont énormes car il y’a un nombre important de Pme sénégalaises qui réalisent une part importante de leur chiffre avec la Sonatel.

Est ce que l’Optic a une alternative à proposer et qui préserverait les acquis pour l’économie Sénégalaise ?

A l’instar d’autres cas dans différents secteurs, la problématique de la vente des actions Sonatel ne concerne pas que l’Organisation professionnelle des Tic, Optic.

C’est une affaire qui concerne tous les acteurs locaux. Néanmoins, Optic est disposée à piloter une commission qui serait chargée de concevoir et de proposer un schéma pour une meilleure inclusion du secteur privé local dans l’actionnariat des opérateurs de télécommunication existants ou à venir dans l’intérêt du Sénégal.

Bakary Dabo

(Source : Sud Quotidien, 27 avril 2009)

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