Aménagement du territoire par les autoroutes de l’information : Leçons de géographie pour mieux gérer les problèmes urbains
jeudi 21 avril 2005
Les autorités publiques ont fait un faux-bond hier, mercredi 20 avril à l’occasion du colloque international sur « les technologies de l’information et le développement territorial. » Sujet vital parce que sujet d’avenir, les experts, composés pour l’essentiel d’universitaires et de chercheurs venus d’Europe et du monde, ont voulu faire un éclairage sur l’étroite relation qui existe aujourd’hui entre les technologies et l’aménagement du territoire. Comme pour dire que la manière de résoudre les problèmes urbains de demain, il serait temps que les décideurs politiques, se mettent à l’heure des info routes et des images satellaires.
Comme un boycott, les autorités sénégalaises semblent être passées à côté d’un gros événement scientifique. Une fois n’est pas coutume, mais, pour une occasion pareille, en lieu et place du ministre de l’Education nationale, qui devrait présider ce colloque, comme le ministre de l’Urbanisme et de l’Aménagement du territoire, c’est le directeur de l’’Ecole nationale d’Economie appliquée (Enea) qui a ouvert le débat qui regroupait des représentants de l’Université de Toulouse « Le Murail », des directeurs nationaux, professeurs, géographes, étudiants ainsi qu’un certain nombres d’autres acteurs évoluant dans le secteur de l’aménagement du territoire et des inforoutes.
Faire en sorte que préparer les acteurs territoriaux à s’investir avec efficacité dans les politiques publiques qui font des utilisations des outils techniques, le levier du développement dans le domaine économique, social, citoyen, sanitaire etc....C’est le sujet de ce colloque international qui a permis aux experts de la technologie et de l’aménagement des territoires à se pencher sur les avantages et inconvénients des sociétés d’information. Un enjeu de taille que l’Etat du Sénégal a compris de ces autoroutes de l’information qui améliorent l’efficacité de ses actions. L’Intranet gouvernemental qui a déjà été mis sur pied est un exemple de l’importance de ces systèmes d’information géographique.
Ce qui fera dire au directeur de l’Enea que nos collectivités ne font que du tatouage en matière de développement. C’est pourquoi, il a invité les acteurs locaux et régionaux à saisir cette opportunité pour un développement et d’affirmer leur politique en dépensant le simple cadre de l’action.
Sebastian Lecorre, maître de conférence à l’Université de Toulouse et spécialiste sur les sujets d’information géographique a montré comment on peut aider les territoires à anticiper les arrivées des autoroutes. Et d’ajouter que les territoires traversés par l’autoroute vont permettre aux gouvernants de mesurer les changements au plan urbain, spatial et dans le domaine maritime par exemple, à l’aide des images satellites. Le système devrait également servir de base au développement du territoire dans la mesure où les outils technologiques utilisés vont permettre de faire des simulations pour camper les évolutions sur le terrain.
Le professeur Lecorre, maître de conférence à l’université de Toulouse, a montré comment les acteurs peuvent bénéficier de l’autoroute de l’information qui est un vecteur de développement. L’intervention de Philippe Vidal, géographe aussi à l’Université du Havre a lui aussi abondé dans le même sens. Il a défendu que le statut du colloque est aussi largement conditionné par le contexte institutionnel émergent du Sénégal, celui de la décentralisation.
Un système assez proche du modèle français. Un pays où l’on a appris à anticiper sur un certain nombre de problèmes et d’envisager un certain nombre de solution. A son avis, les Technologies de l’Information et de la Communication (Tic) peuvent être des éléments susceptibles de recomposer les territoires et d’accompagner ou même d’orienter les changements dans un sens souhaitable pour la société.
Une rencontre qui a permis entre universitaires, acteurs, représentants des Ong sur les Tic et territoire dans un contexte institutionnel, de soulever autant de questions sur la décentralisation de l’action publique notamment dans la gestion de l’espace, des ressources naturelles, l’utilisation et l’occupation des terres.
Cheikh T MBENGUE
(Source : Sud Quotidien, 21 avril 2005)