Alternance à la tête de la SONATEL : Les derniers combats de Cheikh Tidiane Mbaye
samedi 22 septembre 2012
Annoncé depuis quelque temps, le départ de Cheikh Tidiane Mbaye de Sonatel a été confirmé hier. Le Conseil d’administration de l’entreprise a nommé, l’actuel directeur d’Orange Mali, Alioune Ndiaye, à la tête du groupe.
Après plus de 20 ans passés à la tête de l’entreprise, devenue, entre-temps, Sonatel, avec beaucoup de défis relevés, Cheikh Tidiane Mbaye voulait « faire autre chose ». Mais, selon des sources au sein de l’entreprise de télécommunications, c’est la bataille des appels entrants qui l’a contraint à rester. En effet, c’est cette menace externe qui l’aurait poussé à différer son départ pour mener le combat aux côtés des travailleurs afin de dissiper ce nuage qui planait sur l’entreprise.
De leur côté, informent nos sources, les travailleurs voulaient aussi qu’il règle d’autres problèmes internes avant de passer le témoin. Car, disaient-ils, un nouveau directeur voudrait prendre du temps avant de s’y pencher. C’est ainsi que la direction générale de Sonatel a récemment accordé « une augmentation de salaires de 10 % que le Conseil d’administration devrait valider jeudi ». Les primes de transports et les indemnités de logement ont aussi grimpé de 20 à 25 % selon les travailleurs. Suffisant pour qu’un de nos interlocuteurs soutienne que « tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes ».
Arrivé à Sonatel en 1985, Cheikh Tidiane Mbaye a travaillé 4 ans durant dans différents départements ainsi qu’à la direction des études et du développement, avant d’être porté à la tête de l’entreprise en 1989. C’est sous son magistère que la société a été privatisée en 1997 et que des projets très structurants ont pu être réalisés. « Il est un visionnaire. C’est un révolutionnaire. A côté de la privatisation, du passage au mobile, de l’entrée en bourse en 1998, et du câble sous-marin, c’est sous son magistère que Sonatel a fait son extension vers le Mali, la Guinée et la Guinée-Bissau.
On a même failli avoir une licence au Niger, n’eut été la concurrence de la maison mère, France télécoms, dans ce pays », explique une source. D’après le communiqué parvenu à la rédaction de Wal Fadjri, le successeur de Cheikh Tidiane Mbaye, Alioune Ndiaye, a capitalisé une expérience professionnelle de 26 ans dans le secteur des télécommunications. « Il a évolué dans le groupe dans le domaine des finances. Ensuite, il a dirigé la filiale Orange Mali depuis son lancement en 2002 pour en faire l’opérateur leader sur son marché, avec plus de 7 millions de clients mobiles », note-t-on. Alioune Ndiaye prendra ses fonctions le 1er octobre prochain.
Marc Rennard, Directeur exécutif International de France Télécom-Orange pour la zone Afrique, Moyen-Orient et Asie, n’a pas manqué de saluer le « travail remarquable » de Cheikh Tidiane Mbaye, pendant les 20 ans qu’il a passés à la tête de cette société de télécommunications. « Je loue ses qualités de manager hors pair, mais aussi de visionnaire qui a su, tout au long de sa riche carrière, relever de multiples défis pour l’entreprise et pour son pays. », affirme-t-il.
Diplômé de l’Ecole nationale supérieure des télécommunications (Enst) de Paris, Cheikh Tidiane Mbaye est entré à l’Office des postes et télécommunications du Sénégal (Opts) en 1982 en tant qu’ingénieur. Très vite, il gravit les échelons. De chef de la Division des études et de la coopération technique en 1983, il passe Directeur des télécommunications de l’Opts en 1984 avant d’être porté à la tête de la Direction des études et de la planification de l’entreprise entre 1985 et 1988. C’est cette année-là qu’il a remplacé Alassane Dialy Ndiaye, devenu ministre, à la tête de la société.
Mamadou Gacko & Seyni Diop
(Source : Wal Fadjri, 21 septembre 2012)