Aller au delà de l’espace numérique parlementaire
lundi 31 mars 2003
Avec la récente inauguration de l’espace numérique parlementaire de l’Assemblée nationale, un pas significatif a été franchi dans le sens de l’amélioration des conditions d’exercice du mandat de député au Sénégal. Grâce à cet outil, les parlementaires ont désormais la possibilité d’accéder à nombreuses sources d’information ce qui devrait leur permettre de s’informer plus facilement sur les questions qui sont soumises à leur appréciation et d’être mieux armés pour contrôler l’action du gouvernement. De plus, dans le cadre du processus d’intégration africaine, notamment au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et de la Communauté des états de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), ce dispositif devrait faciliter les échanges entre les députés sénégalais et leurs homologues de la sous-région. Cela étant, il ne faudrait pas que ce projet se limite à faire de nos députés de simples utilisateurs d’Internet. En effet, compte tenu des nombreuses questions soulevées par l’utilisation croissante des technologies de l’information et de la communication, il est indispensable que les députés soient non seulement capables d’utiliser ces instruments mais aussi et surtout qu’ils soient informés des enjeux liées au développement de la Société de l’information de manière à pouvoir modifier, en connaissance de cause, l’environnement légal et réglementaire. Reconnaissance de la signature électronique, utilisation des moyens de cryptographie, délimitation des responsabilités respectives des propriétaires de sites Web, des hébergeurs et des opérateurs de télécommunications, sont ainsi autant de questions qui interpelleront tôt ou tard nos députés et sur lesquelles ils doivent être en mesure de se prononcer. Au delà de l’accès à Internet, il faut donc capaciter les députés sur ces problématiques nouvelles d’une part en mettant à leur disposition des assistants parlementaires spécialisés et d’autre part en organisant à leur intention des activités formatrices (séminaires, auditions d’experts par l’Assemblée nationale, visites sur le terrain, etc.). Enfin, il faudrait saisir cette occasion pour mettre les technologies de l’information et de la communication au service d’une démocratie participative dans laquelle le citoyen doit non seulement pouvoir s’informer le plus largement possible sur l’activité parlementaire mais également être en mesure de donner directement son point de vue sur toute sorte de questions, d’interpeller le parlement et d’interragir avec lui grâce notamment à des dispositifs de communication électronique interactifs.
Amadou Top
_Président d’OSIRIS