Algérie : la restriction d’accès à Internet lors du bac a coûté près de 388 millions $, selon des acteurs TIC
lundi 21 septembre 2020
Pour éviter la tricherie pendant le bac, le gouvernement algérien a restreint l’accès à Internet dans le pays durant les épreuves du bac qui se sont étalées sur cinq jours. D’après des acteurs TIC, cette décision a fait perdre près de 388 millions $ au marché de l’Internet.
Du 13 au 17 septembre 2020, le ministère algérien de l’Education a contraint les opérateurs de téléphonie mobile Djezzy, Mobilis et Ooredoo à restreindre l’accès à Internet sur l’ensemble du territoire, lors des épreuves du baccalauréat auquel prenaient part 637 000 candidats. L’objectif était d’éviter les tricheries massives du passé.
La mesure, considérée comme efficace par les autorités, a toutefois été véhémentement décriée par les consommateurs des services télécoms qui ont dénoncé une entrave à leur liberté de communiquer et à leurs activités économiques. Pour les acteurs du secteur des TIC, la décision du gouvernement a également eu une incidence financière fâcheuse pour le segment de l’Internet, rapporte le site dzairdaily.com.
Younes Grar, le PDG du fournisseur d’accès à Internet Gecos, a estimé à 50 milliards de dinars (388 millions $) la perte financière enregistrée par le segment Internet lors du Bac. Pour Ali Kahlane – consultant en transformation et maturation numérique et aussi vice-président du Cercle d’action et de réflexion autour de l’entreprise (Care) –, les pertes financières causées par les coupures d’Internet ont avoisiné 26 milliards de dinars. Le montant est plus modeste pour Youcef Boucherim (photo), expert international en TIC, qui l’estime à 15 milliards de dinars.
Les consommateurs algériens qui sortent de plusieurs jours de perturbations de l’accès à Internet durant le mois d’août, causés par « une fluctuation du réseau international » d’après Algérie Telecom, ont appelé le gouvernement à adopter d’autres solutions pour sécuriser les examens scolaires. L’installation de brouilleurs dans les centres d’examen en est une à défaut d’interdire aux candidats l’accès aux salles d’examens avec leurs téléphones mobiles.
(Source : Agence Ecofin, 21 septembre 2020)